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Moscou annonce avoir éliminé Bassaïev, la rébellion tchétchène décapitée Moscou a annoncé lundi avoir éliminé le chef de guerre tchétchène Chamil Bassaïev qui avait de facto pris la tête d'une rébellion de plus en plus radicalisée.
Il a été tué lors d'une opération dans le Caucase russe qualifiée par le président Vladimir Poutine de "châtiment mérité" pour celui qui était considéré par Moscou comme l'ennemi public numéro un. "Cette nuit en Ingouchie (République russe voisine de la Tchétchénie), une opération spéciale a été menée (...) lors de laquelle a été éliminé Chamil Bassaïev et d'autres bandits qui préparaient un attentat", a annoncé le directeur des services secrets (FSB, ex-KGB), Nikolaï Patrouchev, lors d'une rencontre avec M. Poutine retransmise à la télévision russe. "C'est un châtiment mérité pour ces bandits, au nom de nos enfants à Beslan, à Boudennovsk, pour tous les attentats qu'ils ont commis à Moscou et dans les autres régions de Russie, dont l'Ingouchie et la Tchétchénie", a réagi M. Poutine, la voix tremblant à l'évocation de la prise d'otages dans une école de Beslan en septembre 2004. La télévision russe a retracé le palmarès des méfaits du "leader des terroristes", prises d'otages, comme à Beslan et Boudennovsk, détournements d'avions, à l'été 2004, et attentat dans le métro de Moscou. Le corps de Bassaïev, 41 ans, tenant de la ligne la plus dure de la rébellion, gagnée par l'islamisme, n'a cependant pas été montré à la télévision, contrairement à ce qui avait été fait pour les leaders rebelles Aslan Maskhadov (tué en mars 2005) et Abdoul-Khalim Saïdoullaïev (juin 2006). La police ingouche a précisé que Bassaïev avait été identifié à son visage resté intact malgré l'explosion qui a déchiqueté son corps. Il se trouvait dans une voiture accompagnant un camion qui a explosé dans la nuit de dimanche à lundi en Ingouchie. La télévision n'a montré que des carcasses de véhicules déchiquetés. La mort de Bassaïev marque une importante victoire pour Moscou, qui a lancé en octobre 1999 une opération "antiterroriste" en Tchétchénie, après une première guerre (1994-1996) contre un pouvoir séparatiste. Mouvement décapité L'élimination de Bassaïev - qui échappait depuis des années à la traque de Moscou au point de susciter des doutes sur la volonté des Russes d'arrêter un ennemi justifiant leur "lutte antiterroriste" - tombe à point nommé, à moins d'une semaine du début du sommet du G8, samedi à Saint-Pétersbourg. Cette mort laisse le mouvement rebelle quasiment décapité, malgré la nomination d'un président indépendantiste, peu connu, Dokou Oumarov, pour succéder à Abdoul-Khalim Saïdoullaïev, tué le 17 juin en Tchétchénie. "Nous savons cependant que la menace terroriste est encore très grande", a cependant tempéré M. Poutine, plaidant en faveur d'un renforcement de la lutte antiterroriste alors que des cellules rebelles ont essaimé dans tout le Caucase russe. Il a semblé ainsi exclure le retrait des dizaines de milliers de soldats russes toujours basés en Tchétchénie. "Ce jour peut être considéré comme la fin de la lutte la plus dure" contre la rébellion, a commenté quant à lui le président tchétchène pro-russe, Alou Alkhanov, depuis Grozny. La mort de Chamil Bassaïev "ne changera nullement" la situation en Tchétchénie et "n'amènera pas une paix durable", a estimé quant à lui l'émissaire indépendantiste Akhmed Zakaïev sur la radio Echo de Moscou, depuis son exil londonien, sans pouvoir confirmer ce décès de source indépendante. Il a insisté sur la nécessité de négociations avec Moscou (qui les a toujours refusées), comme le prônait Aslan Maskhadov. Une voie devenue hautement improbable après "l'élimination" de Maskhadov en mars 2005 et que la mort de Bassaïev ne rend pas d'actualité, en l'absence d'une figure modérée à la tête de la rébellion.