Enfin, les retrouvailles, après de longues années de désaffection ! Le Wali de la région SMD, Mohamed Boussaid aura réussi un coup de maître pour avoir pu réunir tout ce beau monde de la compagnie aérienne nationale, avec à sa tête le PDG qui, semble-t-il, s'est foncièrement assagi, après ses coups de tête irascibles d'antan. Qu'on le veuille ou pas, le patron de la RAM avait tourné le dos à la destination pour des écrits de presse qui lui déplaisaient, mais également pour des frictions latentes avec certains interlocuteurs de la première station balnéaire du royaume, même s'il bredouillait ces réflexions, lors du point de presse accordé aux médias au terme des rencontres de travail avec les professionnels et les opérateurs d'Agadir, vendredi dernier : « Je réponds volontiers à toute invitation, mais comment voudriez-vous que je vienne si on ne m'invite pas ? ». Mais, un peu plus tard, il finit par se trahir, en évoquant ces sorties journalistiques qu'il qualifiait de fallacieuses : «La RAM n'est pas subventionnée par l'Etat, tel qu'on le prétendait. Nul n'aurait le droit d'altérer nos compétences, car nous savons où poser nos avions. Cela répond aux exigences du marché et correspond à nos moyens». En tout cas, la communauté locale, toutes responsabilités confondues s'est manifestement réjouie de la présence du fracassant Benhima, en compagnie de son éloquent staff, en particulier Bensouda, Zouiten, Bensaoud…, d'autant plus que leur visite imposante était synonyme d'actions porteuses dont le boss s'exalte, tout particulièrement « Je suis très heureux de me trouver ici pour la signature de deux partenariats qui entrent dans le cadre de la politique de développement de la chaîne Atlas Hopitality, filiale du Groupe Royal Air Maroc et qui viennent renforcer les capacités litières d'Agadir ». En effet, le premier partenariat est finalisé avec la SOMED, un grand groupe d'investissement multi métiers sur un programme de 4 unités hôtelières. 3 hôtels 4* en prise de gestion et un projet immobilier et touristique sur Rabat réalisé en partenariat financier incluant une unité 5* de nouvelle génération. Le second concerne la concession par le Groupe AKWA à Atlas Hopitality Morocco (AHM) du premier ensemble hôtelier Marina du Maroc, une unité structurante qui va contribuer de manière déterminante à la revalorisation des activités de plaisance et de loisirs. Tout en déclinant ces performances, il loua, en fait, cette structure visant « le développement d'un Pôle Tourisme par une stratégie de croissance intégrée recentrée où l'hôtellerie joue un rôle pivot à travers Atlas Hospitality Morocco. Cette chaîne constitue, depuis quelques années, un des plus grands opérateurs du secteur. Nous sommes donc dans cette logique, confortés par les vœux du gouvernement de mettre en place dans ces domaines, des champions nationaux à capitaux marocains, avec les meilleurs process et profitabilité du tourisme ». Cependant, Benhima, tout auréolé par ces prouesses, confiait que, contrairement aux dires selon lesquels cette chaîne hôtelière réalisait ses scores grâce aux apports de clients par le réseau RAM, celle-ci ne pèse que 7% dans le chiffre d'affaire de la chaîne, découlant de nuitées de PN, cela montre clairement, souligne–t-il, que le modèle Atlas Hospitality est totalement adossé sur son marché, à l'instar des meilleurs opérateurs du secteur et la dépendance avec la maison mère est vraiment marginale, ce qui augmente largement la valorisation de ses actifs. Et de préciser «En quelques années, AHM est passé de 2 unités hôtelières à 12 ouvertes en 2010 et va disposer de 36 à l'horizon de 2015. Avec l'Amadil, le Royal, les Almohades et l'Atlas Marina, la Chaîne devient le 1er opérateur hôtelier de la ville avec une capacité avoisinant les 3 000 lits. Leur gestion est d'autant plus louable qu'ils opèrent dans une activité capitalistique nécessitant du cash ou la prise de risque est importante et la mobilisation managériale permanente pour garder la rentabilité dans la croissance ». Réconciliation oblige, Benhima reconnaît sans ambages « qu'Agadir a vu naître le tourisme marocain et reste la porte d'entrée très prisée de toute l'Europe du Nord, mais, depuis ces dernières années, des pays de l'Europe du sud. Agadir a su, peu à peu, se remettre en question ». Il faisait, en fait, allusion aux projets structurants que mettait en exergue, par la suite, le maire d'Agadir, Tarik Kabbage qui, néanmoins, déplora l'évolution à plusieurs vitesses des hôtels dont certains se trouvent dans un état délabré. Même sentiment de satisfaction de Brahim Hafidi, président du conseil de la région Souss Massa Drâa qui, à l'issue de la conclusion de la convention du lancement de la ligne aérienne Agadir-Ouerzazate-Zagora, considère que c'est là un acte volontariste de désenclavement que les opérateurs se doivent de valoriser, en vue de relever les structures d'accueil et reconquérir la première place sur l'échiquier national. Quant à Abderrahim Oummani, président du conseil régional d'Agadir (CRT) qui vient pareillement de signer un accord de coopération avec la RAM, il n'hésita pas non plus de louer cette embellie, en qualifiant ces rencontres de signe de complicité constructive pour développer davantage des lignes sur Agadir, notamment celles de Lyon, Nantes, Varsovie, Moscou…, avec cette dualité liée au renforcement des marchés traditionnels et à la conquête des marchés émergeants pour booster la destination d'Agadir «Vous savez, j'ai commencé ma carrière à la RAM et, à partir de là, je me suis fais ma profession de tourisme. La compagnie demeure pour nous tous un véritable champion national, d'autant qu'elle nous sera d'un apport déterminant lors du congrès des agents de voyage allemand qui se tiendra à Agadir, novembre prochain. Une opportunité réelle pour relancer le marché allemand, tout en améliorant la qualité». Toutefois, «on ne pourra jamais espérer le véritable décollage à Agadir, si on n'augmente pas les capacités litières. Avec 27 000 lits à Agadir, on est bien loin de nos aspirations. C'est là où le bât blesse», affirme Mohamed Boussaid, le Wali de la région SMD qui a eu le mérite, encore une fois, de rassembler toute cette pléiade d'intervenants, en particulier le patron de la RAM, la SOMED, AKWA, ATLAS HOSPITALITY et de permettre le drainage des investissements pour ce faire, car il ne suffit pas de se lamenter sur l'indigence des lits, encore faut-il les remplir !