Fraude fiscale : Le parquet espagnol abandonne les poursuites contre Shakira    Les jeunes NEET, une catégorie en quête d'inclusion socio-économique    JO 2024: la flamme olympique arrive en France    Inzegane : Le substitut du procureur écroué pour corruption et abus de pouvoir    SIEL 2024: Le SGG axe sa participation sur les questions juridiques d'actualité    Innovation à Casablanca : Découvrez BimobTech, la première bibliothèque numérique du secteur de la construction    Bank Of Africa et Bank Of Palestine scellent un partenariat stratégique    Vers une dématérialisation totale : FINEA et l'ONEE inaugurent une plateforme pionnière pour les marchés publics    Caftan Week 2024: Mercedes-Benz s'engage en faveur de l'artisanat et de la culture marocaine    Séisme Al Haouz : les dommages estimés à 3 MMDH    Deep Tech Summit : l'UM6P organise la première édition à Benguerir    Canada : le Maroc à l'honneur au Salon international de l'alimentation    Russie : Yahia Attiat-Allah relégué en D2 avec le FK Sotchi    L'Influence Days inaugure une première édition pour le marketing d'influence à Casablanca    Effets secondaires et considérations commerciales : AstraZeneca retire son vaccin Covid-19 du marché    Bourse de Casablanca : Ouverture en bonne mine    Célébration : SAR le Prince Héritier Moulay El Hassan fête ses 21 ans    On connait les lauréats du 2è Prix "Al Qods Acharif" d'excellence journalistique    En tournée européenne : Xi Jinping prône la coopération    Maroc-Pérou : Un accord de jumelage entre la région Dakhla-Oued Eddahab et la région de Piura    Enseignants suspendus: La balle est dans le camp du ministère de l'Education    Sommet des engrais au Kenya : Le Maroc et l'Algérie courtisent les pays africains    Intenses bombardements israéliens à l'est de Rafah    Mondial féminin U17 : Avant d'affronter le Maroc, l'Algérie saisit la FIFA    Interview avec Nadia Kounda: Une dimension d'amour et de passion    Les journée du patrimoine mise à l'honneur par Casamémoire    Arab Summit prep : Bahrain's FM meets Moroccan counterpart    Finales de la LDC et de la CCAF: La Confédération officialise la programmation    Algérie : La remise en liberté de Farid Bencheikh, l'ex-patron de la police nationale, attise le feu de la guerre des clans    Air Côte d'Ivoire lance une liaison directe entre Casablanca et Abidjan    LDC : PSG – Dortmund, le dernier match de Kylian Mbappé dans son antre    Education nationale : 330.000 fonctionnaires ont reçu la première tranche de la revalorisation salariale    Vidéo.L'artisanat marocain mis en lumière au musée national de la parure    SM le Roi reçoit SAR le Prince Turki Ben Mohammed Ben Fahd Ben Abdelaziz Al Saoud, émissaire du Serviteur des Lieux Saints de l'Islam, porteur d'un message au Souverain    Rapport d'Amnesty : la DIDH dénonce un acharnement méthodique    Coopération judiciaire : Mohamed Abdennabaoui s'entretient avec le président du Conseil suprême de justice du Koweït    Mohamed Moubdii a été destitué de ses fonctions à la Chambre des représentants    Sochepress célèbre son centenaire    Nasser Bourita reçoit le ministre bahreïni des Affaires étrangères    Moulay El Hassan souffle sa 21è bougie    Vague de chaleur de mardi à vendredi dans plusieurs provinces du Royaume    Le nombre de motocyclistes victimes d'accidents de la circulation en hausse de 31 %    La Fondation Banque Populaire rénove quatre écoles pour soutenir l'éducation locale    Etat social : le DG de l'OIT salue l'expérience marocaine    Le Festival Jazz au Chellah revient pour une 26ème édition    Turquie : Hakim Ziyech s'illustre et rapproche Galatasaray du sacre    Le Président Xi Jinping s'est entretenu avec le Président français Emmanuel Macron    Basketball féminin/KACM-IRT (68-62) : Victoire synonyme de qualification à la finale de la Coupe du Trône    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



: Don et greffes d'organes Plaidoyer pour une noble cause
Publié dans Albayane le 04 - 05 - 2012

La Faculté de Médecine et de Pharmacie de Casablanca, et le CHU Ibn Rochd ont organisé, sous l'égide du Ministère de la Santé, une conférence de presse sur le don d'organes, le mercredi 2 Mai 2012. Cet événement a été rehaussé par la présence de trois ministres du gouvernement, le professeur Houcine Louardi, ministre de la Santé, Mustapha Ramid, ministre de la Justice et des Libertés, Ahmed Toufiq, ministre des Habouss et des Affaires Islamique. Sensibiliser l'ensemble de la population marocaine au don d'organes qui est synonyme de don de vie reste un défi qu'il va falloir relever. Le don d'organes est un acte d'amour et d'humanisme que rien ne peut remplacer, les Marocains sont bien placés pour savoir ce que cela signifie, ils savent faire preuve d'une grande générosité et d'une grande solidarité, mais il n'empêche que des obstacles, des freins subsistent dès lors qu'il s'agit de donner une partie de soi. Le ministre de la Santé, celui de la Justice ainsi que le ministre des Habous et des Affaires Islamiques ont tiré la sonnette d'alarme et appelé les populations à s'inscrire massivement sur les registres ouverts au niveau des tribunaux de première instance de leurs villes. Aujourd'hui, nos concitoyens doivent se positionner clairement sur ce qui doit être pour nous tous une véritable cause nationale.
Dans ce sens un plaidoyer pour l'organisation de campagnes de sensibilisation sur le don d'organes a été lancé, mercredi à Casablanca, par trois ministres lors d'un point de presse organisé par le CHU Ibn Rochd et la Faculté de médecine et de pharmacie, soulignant l'importance de cette action susceptible de sauver la vie de plusieurs malades menacés de mort.
Ci-dessous les points forts de différentes interventions
Houcine Louardi : «travailler au niveau des dons d'organe»
Prenant la parole en premier, le professeur Houcine Louardi a souhaité la bienvenue à toute l'assistance qui a répondu nombreuse à cette conférence de presse.
Le ministre de la Santé n'a pas manqué à cette occasion de saluer la présence à ses côtés des ministres de la Justice et des Libertés et des Habouss et des Affaires Islamiques, Mustapha Ramid et Ahmed Toufiq, une présence hautement significative de l'intérêt qui est accordé aujourd'hui au plus haut niveau de l'Etat à la question du don d'organes.
Le ministre de la Santé a tenu à rappeler que la question de la greffe d'organes ne se pose pas car nous avons des équipes rodées à cette pratique, nous disposons des structures et de la technologie, des plateaux techniques hauts de gamme qui répondent aux normes et standards internationaux en matière de greffes d'organes.
Malgré tous les efforts qui sont réalisés, nous n'arrivons pas à concrétiser sur le terrain nos ambitions en ce qui concerne les greffes d'organes par manque de greffons.
La médecine ne cesse de réaliser des progrès dans tous les domaines de la science médicale, certains sont spectaculaires puisque des malades hier condamnés sont aujourd'hui sauvés, des vies prolongées et ce dans de meilleures conditions. Le plus bel exemple, s'il en fallait un, pour schématiser nos propos, c'est celui de la greffe rénale, de la cornée, ou de la moelle... Mais pour pouvoir bénéficier d'une greffe, il est essentiel, voire vital, de disposer de greffons au moment opportun. Le don d'organes reste de ce fait la solution.
Depuis 1986, date de la première greffe rénale au Maroc, nous n'avons réalisé que 256 greffes rénales, 2000 greffes de cornées et 175 greffes de moelle.
A l'évidence, il y a un problème qui bloque cette pratique qui sauve des vies. C'est au niveau du don qu'il va falloir travailler, faire des efforts, sensibiliser notre population pour lui expliquer le bien fondé de noble cause.
Pour le ministre de la Santé, la seule explication au nombre très restreint des volontaires pour le don d'organes au niveau de notre pays est d'ordre éducatif et culturel.
Il nous appartient tous aujourd'hui d'inverser la tendance en procédant à la multiplication des campagnes de sensibilisation en vue de persuader le plus grand nombre de personnes quant à la noblesse de ce geste humanitaire.
Mustapha Ramid : «Les tribunaux à l'entière disposition des citoyens»
Je partage pleinement et totalement tout ce que vient de dire le professeur Louardi, il est vrai que le don d'organes reste en deça des besoins réels de notre pays. Il est certes fort louable d'organiser des campagnes de sensibilisation, de faire prendre conscience à nos concitoyens les réels enjeux du don d'organes qui est synonyme de don de vie.
Nous devons être les premiers à donner l'exemple, les citoyens placent une grande confiance dans le corps médical et infirmier, il faut, de ce fait, que les professionnels de la santé soient les premiers à adhérer à cette opération et à donner l'exemple aux citoyens afin qu'ils s'inscrivent massivement dans les registres ouverts à cet effet et, de manière permanente, auprès des tribunaux de première instance. Les tribunaux sont à votre entière disposition comme ils le sont à celles et ceux qui veulent faire un don d'organes.
Mustapha Ramid a tenu à rappeler les grandes avancées réalisées par certains pays concernant le don d'organes, une pratique bien encrée par exemple en Allemagne où la campagne, organisée en juin 2011 avec la participation de 10.000 pharmaciens avait permis de convaincre quelque 7 millions de nouveaux donneurs.
Nous pouvons aussi espérer faire autant grâce à une mobilisation constante et à l'implication des différents départements, de tous les professionnels de la santé du secteur public et privé, associations des malades, la société civile …
Ahmed Taoufik : «Notre religion ne s'oppose guère au don d'organes»
M. Ahmed Taoufik, dira que la vie ne s'arrête pas après la mort, il y a une continuité après la mort, surtout quand on peut contribuer par le don d'organes à donner la vie à une autre personne. La greffe d'organes et le don d'organes font l'objet d'une prise de conscience, il est vrai que c'est une réalité à souligner et personne ne pourra dire le contraire.
Concernant le don d'organes et l'islam, il faut préciser que la religion musulmane ne s'oppose pas au don d'organes, bien au contraire.
Le prélèvement d'organes, qui a pour finalité de sauver ou d'améliorer la qualité de vie, ne rencontre pas d'objection de principe dès lors qu'il s'agit de sauver une vie en péril.
Les «fatwas» religieuses, dans leur ensemble, sont aujourd'hui unanimes pour permettre le don et le prélèvement d'organes. Notre religion ne s'oppose guère au don d'organes. En effet, prélever un organe d'une personne morte pour sauver la vie d'une personne vivante est un acte permis par l'Islam.
Néanmoins, il existe certaines conditions qu'il faut respecter. Faire don d'un organe doit absolument être un acte volontaire et non obligatoire et cet organe ne doit en aucun cas faire objet de vente.
Pour lutter contre toutes formes de dérives, nous avons au Maroc des textes de loi clairs et précis concernant le don et le prélèvement d'organes, je suis certains que personne ne peut s'opposer au contenu de ces textes.
Les savants disent : le jugement d'une chose est lié a l'idée que l'on se fait de cette chose. Pour que les ulémas soient sur la même longueur d'onde que les médecins, que les uns et les autres puissent parler le même langage quand il s'agit du don d'organes, il faut que les praticiens s'ouvrent plus aux ulémas, il faut que les responsables au niveau du ministère de la santé nouent des contacts avec le conseil supérieur des oulémas en la personne de son secrétaire général si Ahmed Issef.
Cette haute instance connaît fort bien le sujet du don d'organes, elle peut vous être d'une aide précieuse que se soit pour une Fatwa ou concernant le volet relatif au don d'organe et religion grâce à une consultation, tout cela dans le respect strict des lois en vigueur qui encadrent le don, le prélèvement et la greffe d'organes. Vous pourrez dans ce cadre bénéficier du concours de milliers d'Imam qui pourront servir de relais pour transmettre aux fidèles la noblesse du don d'organes tout en démontrant que l'Islam ne s'oppose pas au don d'organes.
Abdenbi Kamar, directeur général du CHU Ibn Rochd :
C'est pour moi un réel plaisir et un honneur de participer à cette rencontre dédiée au don d'organes, une rencontre qui se tient dans un lieu hautement symbolique qui revêt une très grande importance pour l'ensemble des praticiens et qui est synonyme d'encouragement pour l'équipe d'Ibn Rochd mais aussi pour tous les professionnels du centre hospitalier.
Il faut reconnaître que la promotion du don d'organes est passée par plusieurs étapes.
Au niveau national, il y a un réseau de coopération et de collaboration entre les différents CHU, mais rien n'aurait pu être fait sans l'engagement du ministère de la Santé qui a mis à notre disposition ses cadres spécialisés dans la réglementation, l'expertise de la direction des hôpitaux, grâce aux différentes équipes, aux facultés de médecine, nous avons pu passer du stade des donneurs vivants au stade de prélèvement sur donneur en état de mort céphalique.
Il ne faut pas aussi oublier l'engagement du ministère de la justice qui nous facilite énormément la tâche. Nous sommes devant une situation où la compréhension du phénomène est très importante, autant sur le plan national tout le monde est parfaitement d'accord pour le don du sang, tout est favorable et n'hésite pas à faire don de son sang. Mais quand on passe à un tissu, la situation devient problématique surtout quand il s'agit de la cornée. Quant on parle de l'œil, c'est beaucoup plus culturel que religieux et les travaux réalisés par nos collègues de la réglementation nous permettent d'entrevoir cette réalité. Maintenant, concernant le don d'organes, il faut dire que nous pouvons envisager l'avenir avec optimisme, tous les intrants sont réunis pour pouvoir organiser comme il se doit et dans les meilleures conditions possibles toutes les greffes. Nous avons les compétences, les plateaux techniques, la réglementation, nous avons tout, mais comme l'a si bien précisé le ministre de la santé lorsque nous avons visité le service de réanimation, il y a une étape première qui est d'abord la promotion du don.
Dans un second temps, il faudrait que l'on fasse comme cela a été suggéré dans certains pays, au lieu de faire la promotion en s'inscrivant comme quoi on est donneur, il faudrait que tous les Marocains soient donneurs, sauf si on a clairement signifie son refus.
Pour être équitable envers notre population et afin de permettre àtous de pouvoir bénéficier des greffes d'organes indépendamment des moyens des uns et des autres et dans le cadre du RAMED qui a été instauré récemment , le CHU Ibn Rochd de Casablanca a inscrit pour les patients démunis de pouvoir bénéficier de 100 cornées, une trentaine de greffes de reins et 30 greffes de moelles osseuses, ce qui permet de répondre de manière équitable à la demande de greffe de notre population.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.