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Sécurité routière : Trop de morts sur nos routes
Publié dans Albayane le 20 - 12 - 2011

33 décès, 1200 blessés, c'est le bilan des accidents de la route de la semaine dernière. C'est beaucoup, c'est énorme, c'est inadmissible, trop, c'est trop. De par leur nombre sans cesse en augmentation de jour en jour, de par leur lot macabre de morts, de blessés graves et d'handicapés à vie, les accidents de la route représentent un réel problème socio-économique. Les premiers à payer sont bien entendu les victimes de ces accidents, les familles aussi doivent faire face tant bien que mal à cette situation, l'ensemble de la communauté est concernée et en terme financier, on estime à 11 milliards de Dirhams environ les pertes par an inhérentes aux accidents de la route, soit 2,5% du PIB. Face à cette situation, nous devons tous agir, nous devons faire preuve de civisme, de respect de la vie de l'autre, tout en restant attachés aux valeurs humanitaires et citoyennes qui sont des préalables dans la réussite des objectifs du nouveau code de la route.
On peut comprendre qu'une personne gravement malade, atteinte d'une pathologie incurable puisse finir par rendre l'âme; on peut aussi admettre que certaines affections puissent laisser des séquelles indélébiles ou entraîner des handicapes, mais on n'arrive pas à admettre que la route fasse plus de 4000 morts chaque année et soit en cause dans des milliers d'handicaps moteurs à vie.
Autrefois, prendre sa voiture pour faire un petit tour, aller à Mohammedia, Bouznika ou El Jadida était un plaisir, aujourd'hui circuler aussi bien en ville, en banlieue ou sur les axes routiers est un calvaire, une épreuve dangereuse qui vous met les nerfs à bout, car circuler est synonyme de dangers patents. Personne n'est à l'abri, les piétons, les automobilistes, les cyclomoteurs, nous vivons tous sous la menace permanente d'un accident de la circulation.
4000 décès par an
Selon des chiffres du ministère, près 69.348 accidents de la circulation ont été enregistrés au Maroc pour la seule année 2009, coûtant la vie à près de 4000 personnes. Le nombre des accidents a augmenté de 18,67 % et celui des décès a enregistré une hausse de 6,45 pc en 2009 par rapport à la moyenne de la période 2004-2008, ressort-il de ces chiffres.
"Les accidents de la circulation au Maroc font en moyenne 10 morts et 140 blessés par jour.
La route tue au Maroc plus qu'en tout autre pays, plus qu'en France, plus qu'en Espagne, Italie, U.S.A, c'est à croire qu'ils le font exprès. Pratiquement tous les jours il y a des morts et comme pour se donner bonne conscience, les responsables des différents départements chargés de la sécurité routière présentent les sombres statistiques hebdomadaires des nombreuses victimes qui sont sacrifiées chaque jour sur l'autel de l'inconscience.
C'est ainsi que chaque semaine, la même information arrive dans les différentes chaînes de TV, de stations radios et les différentes rédactions pour relater ce qu'il convient de nommer l'hécatombe routière. Au fil du temps, il est devenu commun d'entendre et de lire le nombre d'accidents, de blessés et parfois hélas, de morts.
4000 morts et plus, tel est le chiffre officiel, on se croirait dans un champ de bataille, une guerre qui ne porte pas de nom car il n'y a ni soldats, ni ennemis.
Ce qui justifie ce drame national, c'est la montée de l'incivisme, le comportement irresponsable de certains chauffeurs plus particulièrement ceux des grands taxis, des bus, des semi-remorques, des autocars, c'est aussi l'accroissement de la mobilité, la motorisation, le vieillissement du parc automobile et l'état de nos routes.
Mais combien d'handicapés ?
Chaque fois que l'on soulève la problématique des accidents de la route, c'est le nombre des morts qui occupe le devant de la scène, c'est tout à fait compréhensif, légitime eu égard à ce que représente la perte d'une personne, on cite aussi le nombre des blessés. Or, le chiffre de victimes gravement handicapées (paralysie, atteintes neurologiques, amputation) jusqu'à présent n'est toujours pas évalué. Cette donnée est sans doute au moins aussi importante que le nombre de morts, pour évaluer le malheur engendré par les accidents et le prévenir. On n'accorde pas toute l'importance qu'il faut aux nombreuses victimes des accidents de la route qui passeront le restant de leur vie clouées sur une chaise roulante ou ceux qui marchent à l'aide de béquilles, les infirmes, les aveugles, les amputés …
On sait tout juste qu'il y a eu environ par exemple 69.348 accidents de la circulation au Maroc pour la seule année 2009 qui ont coûté la vie à 4000 citoyens.
Le problème c'est qu'on ne dispose d'aucun indicateur de gravité de manière très précise, pour connaître les conditions, les conséquences, les séquelles graves.
Or on aura beaucoup à gagner, beaucoup à apprendre si on pouvait, parallèlement aux nombres d'accidents qui sont notifiés quotidiennement et qui font l'objet de rapports hebdomadaires et mensuels, nous pencher sur le devenir de chaque blessé.
Les différents hôpitaux du royaume sont quotidiennement sollicités pour assurer la prise en charge des victimes des accidents de la route. Cette prise en charge fait appelle à des équipes multidisciplinaires (traumatologues – chirurgiens - cardiologues – néphrologues - anesthésistes – réanimateurs – neurologues – radiologues – infirmières …)
L'hospitalisation nécessite le séjour dans des services spécialisés, unité de réanimation, service des grands brûlés; orthopédie …C'est à l'évidence des coûts exorbitants qui sont consacrés pour chaque victime entre salle d'opération , radiologie, examens, médicaments.
En l'absence de prise en charge de type AMO ou autres, l'hôpital assure la gratuité totale à tous ces accidentés.
Le problème c'est le devenir des blessés en cas d'handicap à vie.
Quelle prise en charge pour faire face aux différentes thérapeutiques ?
Comment assurer une vie digne à tous ces handicapés de la route ? Quelles indemnités ?
Un blessé en réanimation est un être entre la vie et la mort. Souvent c'est un profond coma qui peut durer des jours avant que la victime d'accident n'émerge. Outre l'état du patient qui souvent est critique surtout en cas de traumatisme crânien, de troubles cardiovasculaires et respiratoires, il y a la souffrance morale à assumer par l'entourage qui souvent est insupportable surtout quand il s'agit du père de famille.
Dans bien des cas, ces familles ne font l'objet d'aucun accompagnement psychologique, d'aucun soutien social, administratif dans cette période lourde de conséquences, on note un vide qui mérite d'être comblé, d'être amélioré par l'implication des personnels de santé (assistante sociale- médecin –infirmier…)
Au drame consécutif à l'accident de la route, il n'est pas rare de constater que des familles éclatent suite à l'accident d'un des leurs. Celles qui réussissent à faire face sont fragilisées par l'avenir du blessé, surtout quand ce sont des traumatismes crâniens qui restent handicapés à vie.
Principales causes d'accidents mortels
-La vitesse
La vitesse inadaptée est prépondérante dans les causes des accidents corporels qui surviennent chaque année dans notre pays, elle cause des accidents mais aussi influence la gravité de ces accidents.
-L'alcool et la drogue
L'association alcool – drogue amplifie très fortement le risque d'accident.
Tous deux entraînent une levée des inhibitions, les conducteurs qui sont sous l'effet de l'alcool ou de la drogue ou les deux à la fois deviennent plus audacieux, irresponsables, ne mesurent pas l'ampleur de leurs actes.
En outre, sous l'effet de la drogue ou de l'alcool, le conducteur voit moins bien, il y a un rétrécissement du champ de vision, le conducteur perçoit moins les dangers.
Par ailleurs, sous l'effet de l'alcool, on note une augmentation du temps de réaction et une diminution des réflexes et des risques de somnolence qui causent les accidents de la route.
Autre aspect qui peut aussi expliquer le nombre des accidents de la route, c'est le comportement de la grande majorité des automobilistes et même motocyclistes et scootéristes qui se croient seuls au monde au volant de leur véhicule.
Ces conducteurs oublient qu'il y a autour d'eux d'autres automobilistes, et même des piétons.
Et leur façon de conduire a une influence sur la circulation et le comportement de tous les conducteurs, elle ralenti la circulation, puisqu'il faut tenir compte de cette mauvaise façon de conduire qui… conduit aux accidents.
Il donne l'impression d'avoir oublié tous les cours de code appris pendant l'apprentissage de la conduite automobile et que son seul objectif c'est “son moi”.
Il n'y a que lui qui compte. Il ne comprend pas ce que l'on lui reproche.
En fait, une fois le permis de conduire en poche, il oublie qu'il faut respecter l'autre et le code de la route, les deux fondamentaux.
-L'état des routes
Notre infrastructure routière est à revoir. Hormis les tronçons autoroutiers qui sont plus ou moins valables, le reste c'est franchement à revoir. Ce n'est pas possible mais dans une ville comme Casablanca, la capitale économique du pays aucun boulevard, aucune rue, ruelle n'est épargné, à chaque 20 ou 30 mètres on tombe sur une crevasse, un trou, un dos d'âne, un nid de poule. La majorité des chaussées sont craquelées, de grandes fissures par endroits que l'on peut comparer à des cratères. Avec les travaux que connaît actuellement la capitale économique, de nombreuses entreprises interviennent pour réaliser des chantiers un peu partout, ça creuse très vite, une fois le travail terminé, les ouvriers se contentent de boucher les trous avec du sable et ils repartent.
Même attitude et même comportement avec la Lydec qui ne se prive pas de creuser, mais quand il s'agit de reboucher et de laisser les choses en l'état initial, c'est le je m'enfoutisme total surtout que personne ne contrôle le travail qui est accompli.
Le cas le plus flagrant c'est celui du Boulevard Ibn Tachfine ou des excavations, des trous ont causé des accidents de la route.
Idem pour les routes nationales ou routes secondaires.
Dans le meilleur des cas, on replâtre avec du bitume de mauvaise qualité, qui à la première pluie laisse réapparaître de gros trous qui sont autant de risques d'accidents surtout la nuit.
La responsabilité de tous
En conclusion, au regard des chiffres alarmants, de la courbe exponentielle des accidents de la route, on ne peut que tirer la sonnette d'alarme en ce qui concerne la situation actuelle qui est le résultat de l'incivisme, du comportement irresponsable de certains chauffeurs qui conduisent sous l'effet de l'alcool, de celles et ceux qui utilisent le téléphone au volant, ceux qui brûlent les feux rouges, plus particulièrement les chauffeurs des grands taxis, des bus, des semi-remorques, des autocars qui sont souvent à l'origine des drames, des hécatombes aux regards des nombreuses victimes qui sont sacrifiées chaque jour sur l'autel de l'inconscience.
Il faut garder à l'esprit que les victimes des accidents de la route sont en majorité des jeunes dont l'âge est entre 17 et 30 ans. Continuer à fermer les yeux sur les différents dérapages qui concourent aux accidents de la route, c'est se rendre coupables au même titre que celui qui est au volent.
Les accidents de la route sont la résultante de plusieurs éléments, de plusieurs intervenants, la responsabilité est située à plusieurs niveaux, nous sommes tous concernés d'une manière ou d'une autre et une société qui accepte avec légèreté la mort de ses enfants, de ses jeunes adultes, est une société malade. Or il y a des causes qui sont identifiées : une grosse consommation d'alcool, un gros réseau secondaire, un mauvais système de contrôle-sanction.
Face à tous ces dérapages, à ce non respect du code de la route par ces récalcitrants, il faut prendre des mesures radicales et être sans pitié pour ces individus qui sont de véritables dangers publics.


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