Touché depuis quelques jours de plein fouet par la tragédie syrienne, le Liban est devenu le théâtre d'affrontements, commandités par le régime syrien et ses acolytes dans ce pays voisin, initialement épuisé par d'interminables violences communautaires et confessionnelles. La ville de Tripoli dans le nord du pays est secouée par une véritable guerre entre partisans et alliés du régime baathiste syrien et sympathisants de la Révolution populaire syrienne. Différents armes ont été utilisés au cours de ces affrontements de rue qui ont fait plusieurs victimes et des morts et paralysé la vie dans la ville. Mais c'est tout le pays qui est touché par ces violences, lesquelles ont contribué à faire monter les tensions politiques, à aggraver la situation économique et sociale du pays et à accentuer les problèmes des Libanais en particulier en cette période de grande canicule et de tensions régionales. Face à cette situation, la communauté internationale doit assumer sa responsabilité et agir pour mettre fin à la tragédie syrienne dans le but d'aider à la réussite de la révolution syrienne et permettre au peuple syrien de jouir de la liberté, la démocratie, la justice et la dignité. Mis au pilori, le régime syrien n'hésite plus aujourd'hui à étendre le cercle de ses crimes et assassinats au delà des frontières syriennes pour toucher le Liban et le tirer dans son bourbier de sang, estimant à tort que cela va lui permettre de gagner du temps pour poursuivre sa guerre d'extermination contre le peuple syrien ou persuader la communauté internationale de faire pression sur lui. C'est pourquoi, la vigilance doit être de mise pour ne pas tomber dans le piège du régime de Bechar. La responsabilité est collective. La communauté internationale comme d'ailleurs les responsables libanais et les pays arabes avec leurs organisations démocratiques et civiles se doivent de renforcer leur soutien à la Révolution syrienne et la pression sur le régime dictatorial de Damas pour accélérer le changement en cours et entamer sans plus tarder l'édification de la Syrie nouvelle, qui fera de la sécurité de ses voisins libanais et jordanien notamment une priorité. Ce qu'affronte actuellement le Liban montre par ailleurs qu'il est dangereux pour le pays de fonder sa politique sur des alliances confessionnelles et communautaires, de ne pas déployer l'armée du pays sur l'ensemble de son territoire national et de ne pas mettre fin à la libre circulation et détention des armes à feu. Cette situation s'explique aussi par le fait que certaines forces politiques du pays sont inféodées à des intérêts et pays étrangers. Et c'est là le véritable obstacle qui entrave tout soulèvement démocratique de masse dans le pays, à l'instar de ce qui se passe dans la région. Une véritable leçon à laquelle les autres pays arabes doivent réfléchir pour en tirer profit.