Le match entre le CODM de Meknès et le Moghreb de Fès, un classico aux allures de derby, a finalement tourné au vinaigre. Le match a été arrêté après seulement 52 minutes de jeu, mardi soir. La raison ? Des jets de pierres et autres projectiles. Alors que tout le monde s'attendait à un match de haut niveau comme ce fut le cas il y a deux semaines lors de la finale de Coupe du Trône, des supporters ont décidé de jouer les hooligans gâchant ainsi le spectacle. Au lieu d'assister à une rencontre de foot, les vrais fans des deux clubs ont sévi un remake des incidents ayant entaché le match CRA-WAC de l'an dernier. Et une fois encore, l'arbitre a dû interrompre le match surtout après que Rachid Taoussi fut touché. Les choses pourtant allaient bien surtout pour les Meknassis qui voulaient se venger après avoir perdu la finale de la Coupe. Au stade d'honneur de Meknès, les dérapages ont éclaté alors que les locaux menaient au score grâce à un but signé Mohamed Camara en début de seconde période. Si pour Rachid Taouissi il y a eu plus de peur que de mal, le joueur fassi Abdelmoula Berrabeh, lui, a dû être évacué sur une civière. Du coup, l'homme en noir, Bouchaïb Lahrach n'a eu de choix que de mettre fin au match. Cet incident n'est malheureusement pas un cas isolé. Depuis un sacré bout de temps, ces comportements qui nuisent à l'image du foot national ont pris des ampleurs alarmantes et ce malgré les efforts et de la FRMF et des autorités. Ces derniers temps, les actes de vandalisme ont atteint des seuils alarmants. Et ces actes de violences ne se limitent pas uniquement au stade. Après les matchs, les vitres de bus sont souvent la cible des « hooligans ». Les casseurs s'amusent à détruire tout sur leur passage. Les rues sont parfois le théâtre de plusieurs affrontements entre les «supporters». Arsenal juridique Pourtant, l'arsenal juridique de lutte contre la violence lors ou à l'occasion des compétitions sportives a été renforcé au Maroc. Un nouveau texte a été incorporé dans le Code pénal en tant que section III-bis du chapitre V de la première partie du live III. Cette loi ne pénalise pas uniquement les actes de vandalisme ou de violences commis au sein des stades et autres infrastructures sportives, mais il s'étend aux stations de transports en commun, aux gares ferroviaires ou routières, à la rue et même aux lieux publics. Elle prévoit un emprisonnement allant de 1 à 5 ans ou une amende de 1.000 à 20.000 DH pour toute personne responsable de violences lors du déroulement d'une compétition, y compris sur un lieu où cette dernière est diffusée. Il y a aussi une peine de prison de 3 mois à un an ou une amende de 500 à 10.000 dirhams pour toute personne auteur de dégâts aux biens d'autrui. Si la loi contre le «hooliganisme» existe, il faudra maintenant passer à son application. Et des peines doivent être prononcées afin de donner l'exemple et que ce genre de comportement ne reste pas impuni.