La pluie, grand révélateur Les dernières précipitations, qui se sont abattues sur le Maroc, au-delà du baume qu'elles ont apporté au cœur de nos concitoyens, et surtout les agriculteurs, ont, encore une nouvelle fois, dévoilé la fragilité et les défaillances des infrastructures dans nos villes. La plupart de ces pluies sont devenues en effet une source de souffrance pour de larges couches sociales, aussi bien dans les milieux urbain que rural. Comme rapporté par notre journal, à travers nombre de reportages de nos correspondants régionaux, les défaillances se sont multipliées au niveau du réseau de l'assainissement des villes, qui ont également enregistré de sérieuses perturbations dans le transport urbain, sans parler du trafic ferroviaire, marqué par des retards et un engorgement des gares à un moment de grande affluence consécutivement à la fin des vacances de la fête du mouton. Il n'est plus tolérable aujourd'hui de voir se reproduire le même scénario au début de chaque saison hivernale, qui apporte son lot d'heurs mais aussi de malheurs. Il est donc urgent d'adopter des approches efficientes et efficaces pour faire face à ces dangers qui font des victimes parmi les citoyens. Dans les campagnes, le spectre des inondations hante les populations locales, surtout dans la région du Gharb, sans parler des habitants des zones de montagne, qui soufrent des affres de l'éloignement et de l'enclavement. Pour assurer les services de base, élus locaux et gouvernement sont interpellés pour mettre un holà à ces tragédies à répétition. Si les importantes précipitations qu'a connues dernièrement le Maroc représentent un indicateur positif qui augure d'une bonne saison agricole, d'un important volume de remplissage des barrages outre leurs effets bienfaiteurs pour l'agriculture, le développement économique et des conditions de vie de la population particulièrement dans le milieu rural, il est toutefois impératif d'œuvrer et de mobiliser toutes les énergies pour que cette manne du ciel ne devienne source de souffrances et de drames pour une large catégorie des citoyens. Les défaillances, mises à nu par les pluies, ont aussi dévoilé la réalité du mode de gestion des communes dans plusieurs régions du Royaume, relevant que les élus et les responsables de l'administration territoriale, qui ferment les yeux sur la prolifération des habitats anarchiques et encouragent les gens à construire leurs maisons aux pieds des montagnes, endossent également la responsabilité des catastrophes qui surviennent au cours de la saison des pluies. La gestion et la planification arbitraires font émerger une pratique communale contreproductive qui ne peut nullement contribuer au progrès et à l'amélioration des conditions de vie des citoyens.