Journée mondiale contre le travail des enfants L'Organisation internationale du Travail (OIT) avait lancé la première Journée mondiale contre le travail des enfants en 2002. Cette journée nous donne l'occasion de nous pencher sur le bilan de cette intolérable violation des droits fondamentaux de l'enfant à l'éducation, à la santé et aux loisirs, un obstacle scandaleux au respect de ses droits mais aussi au développement national. Selon un rapport de l'OIT, on a estimé que le travail des enfants concernait 246 millions d'enfants entre 5 ans et 17 ans, soit un enfant sur six à l'échelle de la planète, essentiellement dans l'agriculture. Selon un autre rapport de l'OIT, 73 % de ces jeunes sont soumis aux «pires formes de travail», qui mettent en péril leur bien-être moral, mental ou physique et 8,4 millions sont assujettis à des activités «intrinsèquement condamnables» - esclavage, servitude pour dettes et toutes autres formes de travail forcé, y compris la prostitution, l'enrôlement dans des forces armées, la pornographie (OIT). Au Maroc, le phénomène du travail des enfants est encore très répandu. Nous voyons partout des enfants travailler. En ville, à la campagne, à la montagne... et dans tous les domaines : travail domestique, agriculture, artisanat, apprenti dans un garage, dans les usines de textiles, vendeurs dans la rue... Même les statistiques qui donnent environ 125 000 enfants de moins de 15 ans qui travaillent, semblent en deçà de la réalité. Dans beaucoup de pays du sud, la loi sur l'obligation de l'enseignement fondamental qui est obligatoire jusqu'à 15 ans n'est pas appliquée et le travail des enfants reste une réalité quotidienne dans de nombreux pays dont le notre ! Des enfants quittent l'école très tôt, d'autres ne l'ont jamais fréquenté. Les causes principales sont souvent : la pauvreté et manque de moyens financiers surtout dans les ménages de plus de trois enfants, l'ignorance des parents, le rejet des études en général, l'absence d'écoles à proximité du lieu de résidence... Beaucoup de retard pour notre pays, qui s'est engagé auprès de l'OIT à combattre ce fléau et à abolir les formes les plus dangereuses de travail des enfants d'ici 2016. L'état doit trouver des solutions appropriées pour ce qui est des choix politiques et des fonds budgétaires. L'abolition effective du travail des enfants est une nécessité morale. C'est pour l'état une obligation de respecter, de promouvoir et de réaliser ce principe. «Un monde sans travail des enfants est possible». * Observatoire Amazigh des Droits et Libertés