Comme annoncé initialement, l'opération de restructuration des piémonts d'Agadir a suscité chez les victimes des brins d'espoir. Les actes de démolitions qui ont émaillé plusieurs coins de la cité et la banlieue, transformés en véritables enclos de décombres déplorables, ont certes semé des sentiments de marasme et de morosité chez les victimes. Cependant, il va sans dire que ces destructions visent, avant tout, la libération du domaine public de la transgression flagrante. On aura également reproché à ces ouvrages d'assainissement le fait qu'ils se produisent tardivement, car ils auraient dû s'accomplir avant que les populations n'aient mis tout leur argent dans le béton pour que quelques années, plus tard, on leur dira qu'ils avaient tort de violer les lois urbanistiques en vigueur oui, mais, personne n'est excusé pour son ignorance des règlements, disait l'autre. En tous cas, la volonté d'en finir avec les transgressions des lois et l'accaparement du domaine public aussi bien maritime que terrestre, s'avère aller jusqu'au bout de son ébauche quoique très délicate, du reste. Pour atténuer un peu les tensions qui montent d'un cran, à la suite des mesures d'anéantissement des habitations non réglementaires, les autorités locales, en collaboration avec nombre de services concernés, ont mis sur pieds une opération d'envergure visant l'indemnisation des victimes de la fraude et de la manipulation spéculatives. Par ailleurs, pas moins de 475 maisons sont censées être détruites pour des obligations de restructuration des piémonts. Les droits de ces propriétaires des habitations, objet de démolition forcée, seront donc restitués dans une opération à laquelle les autorités locales ont réservé la bagatelle somme de 20 millions de DH, que le ministère des finances a ratifiés dernièrement. Cette opération concerne, en fait, les constructions se trouvant au cœur des lits cours fluviaux et des zones sismiques. Ces victimes auront alors la possibilité de se doter des lots gratuits dans un lotissement initié près du grand stade d'Agadir, sur une superficie de 12 hectares. Chaque terrain destiné aux bénéficiaires est estimé à 70 et 80 m2, en plus de 30.000 DH pour les propriétaires d'un niveau et 80.000 DH pour deux et trois niveaux. Une commission composée de tous les départements concernés a été constituée pour assurer le suivi de toutes les opérations d'exécution. D'autre part, il était prévu qu'un certain lotisseur clandestin dans les piémonts serait déféré hier jeudi, en séance devant la justice pour avoir vendu des terrains appartenant au département des eaux et forêts et l'agence hydraulique de Souss Massa et escroqué les acquéreurs. De même, il n'est pas exclu non plus que le Caid-adjoint de l'arrondissement du Hay Mohammedi aurait comparu au tribunal, le même jour, pour des chefs d'accusation qui lui sont attribués, selon lesquels il aurait sa part de responsabilité dans la prolifération des constructions anarchiques aux alentours du grand stade d'Agadir et la zone d'Ighil Ouderdour. Dans le même contexte, on croit savoir que nombre de contrevenants ayant procédé à des légalisations de documents en infraction seraient aussi sous les verrous, suite à des campagnes de ratissage, visant l'inculpation de toutes les personnes ayant été impliquées dans des manœuvres frauduleuses. D'autres personnalités influentes soupçonnées d'actes similaires ne sont non plus hors d'atteinte, d'autant plus que la commission centrale d'enquête était dépêchée sur les lieux, sur demande du département de l'intérieur, afin de mettre la main sur tous ceux qui continuent à se jouer des lois en vigueur. Pourvu que les résultats de ces investigations aillent jusqu'au bout, sans restriction ni exclusive. Dans le même ordre d'idées, des actions de réhabilitation vont bon train en vue de mettre un terme aux calvaires des victimes.