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Hors champ
Cinéma et télévision (2): La question esthétique
Publié dans Albayane le 10 - 01 - 2014

La télévision doublée de nouvelles formes de réception de film a introduit un changement radical dans le dispositif classique du cinéma, illustré par la projection 35mm dans un lieu spécifique, la salle. La caractéristique principale de cette explosion étant l'individuation et la fragmentation de la réception. On passe d'une pratique sociale obéissant un véritable rite, à une consommation de plus en plus domestique. Le film passe de la sphère publique à la sphère privée.
Mais les enjeux économiques de cette mutation ont entraîné des conséquences sur le cinéma, cette fois en tant que choix artistique, en tant que rapport à l'image, en tant que logique du récit. Les modes de financement ont induit des modes d'écritures. A la mort économique du cinéma (voir le dernier rapport sur les déficits chroniques du cinéma français) succède aujourd'hui la mort du septième art, ou du moins sa métamorphise radicale. La télévision est devenue un monstre : elle tue le cinéma qu'elle génère. « La télévision, premier soutien du cinéma, est anthropophage du cinéma qu'elle produit. Elle est en train de le tuer. La ligne éditoriale des télés n'a plus rien à voir avec la ligne éditoriale des salles...», note un producteur français. Un film est financé par une télé en fonction d'une logique d'antenne, en fonction de la place qui lui est assigné d'avance dans la grille. La logique du final cut, inconnue jadis dans la notion du cinéma d'auteur, est l'expression du pouvoir exorbitant du directeur de programme qui a un œil sur le script du film qui lui est proposé et un œil sur le relevé quotidien du taux d'audience. «Résultat : ce n'est pas parce qu'un film a un vrai potentiel en salles, et qu'il séduit les exploitants et les distributeurs, que la télévision va le financer».
Un grand cinéphile, Serge Daney avait pointé du doigt cette métamorphose du langage cinématographique face au formatage télévisuel dans un article au titre prémonitoire : «Comme tous les vieux couples, cinéma et télévision finissent par se ressembler». Dès le début des années 80, avec la mode du tout audiovisuel, il avait relevé ou plutôt «senti» qu'un autre medium, une autre façon de manipuler les images et les sons, est en train de pousser dans les interstices du cinéma. Il établit un parallèle historique entre le sort que le cinéma avait réservé aux formes artistiques qui l'avaient précédé, théâtre, danse, littérature et ce que la télévision lui réserve ; les cinéastes se rendent compte que le cinéma avait perdu d'appétit et «qu'un monstre encore plus vorace est apparu». Pour rester dans l'esprit de l'analyse de Daney, on peut dire que ce qu'on appelait jadis la dramatique, la vogue des téléfilms et autres unitaires aujourd'hui ont colonisé le cinéma. D'un point de vue esthétique s'entend. Qu'en est-il par exemple de la profondeur de champ qui avait permis au cinéma de pousser très loin la perception de la distance et de construire une configuration narrative et dramatique de l'espace. A la télévision, c'est le zoom qui a pris la place. «Le zoom n'est plus un art de l'approche mais une gymnastique comparable à celle du boxeur qui danse pour ne pas rencontrer l'adversaire ; le travelling véhiculait du désir, le zoom diffuse la phobie. Le zoom n'a rien à voir avec le regard, c'est une façon de toucher avec l'œil... ». Le cadrage s'adapte à la nouvelle lucarne : peut-on parler de champ et de hors champ à la télévision ? Une dialectique neutralisée par la ligne de fuite réduite par les limites de l'image. Le grand cinéaste John Boorman avoue que dans ses films, de plus en plus, il mettait en scène l'action au centre de l'image anticipant ainsi son passage à la télévision pour que rien ne se perde. «La télévision c'est le règne du champ unique» ou encore la mise en œuvre de la grammaire de base, le champ contre-champ...
Pour sa part le professeur Alain Bergala élabore une théorie de différenciation à partir d'un constat/exercice auquel nous sommes tous invités : «quand je suis devant ma télé et que je zappe, je vois tout de suite si je suis devant un film de télévision ou devant un film de cinéma». Le critère qui permet la différenciation passe par le jeu des acteurs : à la télévision ils sont acculés à l'instantanéité des sentiments ; à afficher immédiatement leur rôle. La principale différence n'est pas la lumière ni le découpage mais le jeu. Un téléfilm mise tout sur chaque instant, un cinéaste, encore vierge de la pratique télévisuelle, mise sur le temps.


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