Décidément, le souverain ne cesse d'accrocher l'audition par son verbe limpide et son concept percutant. L'allégorie royale révolutionne, d'une manière radicale, la linéarité messagère d'antan. Aujourd'hui et depuis déjà quelques temps, l'approche est beaucoup plus opérante. Le discours du trône en est encore et toujours une confirmation diligente. En fait, la promptitude du constat ne se fait point attendre. Dès le départ, comme à l'accoutumée, le monarque annonce la couleur. «Le Maroc avance dans tous les sens, mais il n'en est pas de même pour les citoyens, abattus, dans bien des cas, par les affres des disparités !», martèle-t-il, sans ambages. Il y a donc anguille sous roche, semble révéler cette dichotomie étrange. Le tir est à rectifier, car on ne peut tolérer que le pays cumule des richesses, de par son effort colossal en matière de réformes et d'ouvrages, sans profiter, équitablement, à toutes les couches de la société. Allusion faite aux démunis et aux exclus. « Où vont les ressources de la nation, sinon à une minorité nantie ? », tonne-t-il, à ce propos. Un autre fait de taille qui renferme également un quiproquo non moins bouleversant. Il est bien évident que, selon les appréciations des instances monétaires, le Maroc sévit sous le poids des indicateurs socioéconomiques, ce qui le place en bas de l'échelle. Il n'en demeure pas moins évident que d'autres analyses, tenant en compte, cette fois-ci, le capital immatériel, le hissent, paradoxalement, au summum de la hiérarchie africaine. Cet état de fait dévoile, en conséquence, une nécessité d'entretenir un acte d'éclaircissement en vertu duquel il est question de mener des perfectionnements idoines, en termes de choix de politiques publiques. Le modèle de développement que prône notre pays, axé sur la stabilité et la sécurité, ne saurait alors occulter cette donne. Il est alors fait appel au conseil économique, social et environnemental, ainsi que Bank Al Maghreb d'en faire le nécessaire. Ce qui fut fait, ipso facto. C'est dire combien cette épreuve tient beaucoup à cœur. L'estimation de l'impact immatériel s'avère donc une référence fondatrice pour en tester l'effet consécutif au rehaussement des conditions de vie et en instaurer les options appropriées. Outre les grands chantiers dont le Roi en cite quelque uns, notamment les prouesses institutionnels et politiques que l'actuelle constitution conforte d'une façon substantielle, les réalisations infrastructurelles qui font rêver plus d'un, l'architecture spirituelle dont le mode de gestion préoccupe tant, en ces moments de bouillonnement dérapant, est au cœur de ces réformes multiformes. Car « il s'agit de veiller à une parfaite concordance entre notre sainte religion et nos choix nationaux, ainsi que les impératifs des temps modernes », comme l'a bien définit le souverain dans son discours. Par ailleurs, bien d'autres volets ont été évoqués, avec la même fermeté, ayant trait au prototype de démocratie et de croissance, reposant sur l'ouverture, l'initiative, l'efficacité et le réalisme, sans jamais faillir aux exigences universelles. Toutes ces valeurs positionnent le Maroc en partenaire privilégié et efficient, tout en priorisant l'appartenance africaine. « L'Afrique doit faire confiance à l'Afrique ! », réitère-t-il, au regard du potentiel naturel du continent. Enfin, il faut bien dire que l'aspect inédit et avant-gardiste du discours ne fait que réjouir les forces démocratiques et progressistes, infligeant, du coup, un cinglant revers aux fossoyeurs des changements. Cherchant à juguler les inégalités, « le Roi des pauvres », ne fait, en effet, que tonifier cet éloquent patronyme qu'il porte depuis son intronisation, il y a déjà...quinze ans.