Le conseil de M. Omar Azziman a entamé depuis quelques semaines ses consultations avec différents intervenants dans le système éducatif. L'objectif étant de préparer un projet de réforme répondant aux attentes de la société face au désarroi que connaît notre école. Le Souverain, lors de son discours au parlement, a solennellement attiré l'attention sur l'état de notre système éducatif. Loin de tout alarmisme facile, on peut affirmer, en effet, que le seuil critique a été franchi. Personne aujourd'hui ne peut nier l'état de délabrement avancé du système éducatif public. Aujourd'hui, la nouvelle donne est que la démarche réformiste émane d'une instance constitutionnelle, le Conseil supérieur pour l'éducation, la formation et la recherche scientifique que préside justement M. Azziman. Une instance qui a longtemps constitué une revendication du mouvement démocratique. Elle arrive aujourd'hui dans le package des acquis du nouveau régime mais à un moment, sommes-nous de dire, où le mal est fait. Sans verser dans un scepticisme de circonstance que dénonce pertinemment M. Azziman, force pour nous est de constater que tous les indicateurs évaluatifs d'une école bien ancrée dans son environnement sont au rouge. Pour résumer le tableau, on peut dire que l'école publique qui constitua à l'aube de l'indépendance le noyau du faisceau d'espérance qui anima la nation ayant retrouvé un nouveau départ, a abouti à un échec cuisant illustré par l'expression galvaudée «la panne de l'ascenseur social» ; l'école, composante centrale du système éducatif est devenue aujourd'hui le catalyseur d'une double fracture qui menace la cohésion sociale et sape les fondements de tout projet sociétal : une fracture sociale doublée d'une fracture culturelle. L'école, rêvée par les pionniers comme ciment d'un projet de développement global, traduit aujourd'hui l'échec de cette ambition.