La notion d'auteur est l'une des plus opératoires en termes de production de discours. Elle a favorisé des débats et des polémiques ; elle a permis de défendre une façon de faire le cinéma, de parler le cinéma qui a marqué toute une époque. Opératoire donc pendant longtemps, mais la notion est-elle toujours opérationnelle pour aborder la nouvelle réalité du cinéma dans sa triple dimension géographique, économique et technique ? Peut-être que l'arrivée des nouvelles technologies de tournage autour et à partir de la révolution numérique va-t-elle donner à la notion d'auteur une nouvelle définition, pratiquement au sens où l'on parle de définition pour les images. L'élasticité sémantique d'origine va connaître avec les caméras DV et les outils de montage à domicile une nouvelle extension allant dans le sens de retrouver la notion d'auteur tomber non seulement dans le domaine publique mais relever pratiquement de la sphère privée puisque quelque part nous serons tous des auteurs de films, à partir du film familial, du caméscope : déjà la télévision a anticipé cette nouvelle réalité avec les appels d'offre aux images privées dont certaines jouissent d'une nouvelle légitimité en accédant au statut de news dans le cadre du j.t sous le sigle «images d'amateur» : images de catastrophes, de faits divers... «Volées» à partir d'un point de vue, appelons-le faute de mieux, domestique.