Il est quatre heures de l'après-midi et le ciel va bientôt s'assombrir. Mais au centre sportif Van Volxem, les enfants jouent comme au matin d'un match. Le quartier Saint-Antoine de Forest abrite beaucoup d'associations, dont celle-ci, le FC Bouraza Medina, du nom de l'importateur distributeur grossiste marocain de thé, sponsor et «mécène» du club. «C'est grâce à lui que notre équipe adulte a pu accéder à la première ligue du foot en salle belge», explique un des membres du club. «Il nous fallait des fonds que nous n'avions pas. La rencontre fortuite est vraiment bien tombée ! Depuis, on a même remporté des championnats au Maroc». Ce mercredi après-midi, après-midi de congé pour les élèves de primaire et de secondaire, les seuls adultes présents aux entraînements (deux fois une heure par semaine) sont les nombreuses mamans qui observent patiemment leurs fils s'adonner à cœur joyeux. Toutes les femmes portent le voile et de gros manteaux. Assises sur les bancs des estrades, concentrées sur ce qu'il se passe sur le terrain, elles ne parlent guère. Un père d'origine centre-africaine, debout, accoudé à la balustrade, regarde avec attention, les sourcils froncés, son fils jouer. Sur le terrain, une vingtaine de garçons dont les plus jeunes ont à peine cinq ans s'entraînent, le visage tendu par la concentration, les yeux rivés sur le ballon. Ils portent tous maillot, short et crampons : l'uniforme aux couleurs du FC Bouraza Medina. Deux entraîneurs se partagent les équipes réparties par âge. Abdellatif El Bakkali, chargé de communication, explique : «Nous avons plus de 300 membres dont la plupart sont affiliés à la ligue francophone de football en salle». «Le club est structuré en catégories d'âge. Des plus petits au plus âgés, nous avons les poupons, préminimes, minimes, cadets, espoirs, scolaires et puis les adultes» En plus du sport, l'association Medina a aussi une école des devoirs. «C'est notre deuxième volet. Elle regroupe les élèves néerlandophones et francophones. En fait, notre but est d'associer trois piliers : l'école, les parents et les écoles des devoirs. Pour nous, ce qui compte, c'est le suivi de l'enfant. » Tous les trois mois, le conseil d'administration se réunit. Les responsables de l'entraînement et ceux de l'école des devoirs s'échangent des informations sur chaque enfant. « Si un enfant a du mal à l'école, on fera en sorte qu'il aille moins au sport et qu'il se concentre plus sur ses études, jusqu'à ce que la situation soit rétablie. C'est la carotte qu'on tend». Les jeunes semblent répondre positivement à ces conditions. «Au début, les jeunes étaient renfermés. Grâce à ces activités, il y a eu une amélioration spontanée et un vrai déclic ! Ça apporte un plus. On voit bien que le schéma école-maison ne fonctionne pas... En plus, chaque année, pour inscrire leurs enfants à l'école publique, les parents doivent remplir un formulaire pour expliquer quelles activités ils fournissent à leurs enfants en dehors de l'école. Ça aide les parents aussi, clairement». L'association entretient des liens avec des écoles tant communales que libres, catholiques et musulmanes. « Notre réseau s'étend sur 10-15 km2, je dirais », précise le responsable de communication.