C'est un constat hallucinant. Le discours politique se ridiculise. Et ce par les sorties hasardeuses et aléatoires de certains acteurs politiques. A l'approche des élections communales et régionales prévues en septembre prochain, ces acteurs poussent encore le bouchon plus loin pour ridiculiser l'action politique par leur bavardage sans aucun sens et dans tous les sens. Devant une foule, réunie dans ces cas par le biais de courtiers et par des pratiques devenues un secret de Polichinelle, l'acteur monte sur scène et prend la parole. Prononce un discours. Quel discours ? Pour «séduire» leur foule, certains surfent sur des vagues de règlement de comptes d'une manière qui laisse à désirer. Certains autres fouillent dans les affaires privées de leur adversaire et en font leur cheval de bataille. Ces acteurs, au sens théâtral et péjoratif du terme, ne présentent ainsi ni vision globale pour gérer les affaires locales des citoyennes et des citoyens, ni programme agencé et structuré pour répondre aux attentes de la population locale. Les meetings se sont ainsi transformés en grandes «halka» où le baratineur cherche à provoquer des rires, voire des fous rires, et être applaudi en retour par les spectateurs en attendant leur générosité. Une amère réalité. Voilà pourquoi le taux de participation aux différentes élections locales et régionales, ou encore législatives, est en baisse continue. Voilà encore pourquoi le fossé se creuse davantage entre la politique, les jeunes et les moins jeunes. Il est plus qu'urgent de réagir et d'agir pour mettre un terme à ce phénomène qui est en train de saper la démocratie et de ternir l'image de la société. Il en va du bien et de la légitimité des institutions qui se dégageront de ce processus électoral et de l'image du pays.