Le Maroc dispose de plusieurs acquis juridiques en matière d'accès équitable des hommes et femmes aux hautes fonctions. Pourtant, sur le terrain, les préjugés persistent. L'étude de l'association démocratique des femmes du Maroc (ADFM), en partenariat avec ONU-femmes sur «la parité homme/femme entre l'institutionnel et la réalité : cas de nominations aux hautes fonctions» y revient en détail. Les femmes marocaines désirent accéder aux hautes fonctions. D'ailleurs, les compétences ne manquent pas. Mercredi dernier, à Casablanca, c'est sans ambages que plusieurs femmes se sont exprimées sur la question. Belle coïncidence, puisqu'un remaniement ministériel était dans le pipe. Qui de plus est, des nominations aux hautes fonctions sanctionneront les prochaines législatives prévues en 2016. Avec un actuel gouvernement où ne figurent que 6 femmes sur plus d'une trentaine de ministres, les femmes sont déterminées à changer la donne. Surtout que la difficulté d'accès des femmes aux hautes fonctions irait bien au-delà de la fonction de ministres. «Dans le secteur de l'enseignement, il y'a une forte misogynie au sein des facultés de sciences. C'est tragique pour un monde d'intellectuels, de chercheurs dits objectifs. J'ai 18 années d'expérience comme certains de mes collègues hommes, mais quand il s'agit d'accéder juste aux fonctions du conseil d'université, des hommes se dressent contre nous. Nous devons rester coincées dans les tâches du quotidien», témoignait une professeure d'université au cours du séminaire organisé par l'association démocratique des femmes du Maroc (ADFM).