Le Fonds Africa50, qui a tenu les 28 et 29 juillet courant à Casablanca, son Assemblée générale constitutive (AGC), se veut une contribution majeure pour combler l'important déficit d'infrastructures, qui freine la croissance des pays du continent africain, a affirmé le ministre de l'Economie et des Finances, Mohamed Boussaid. «Africa50 est un vecteur novateur qui permettrait au continent africain de résorber le gap de financement qui se fait sentir aujourd'hui en matière de financement des infrastructures», a souligné le ministre lors d'une conférence de presse tenue conjointement avec le président de la Banque africaine de Développement (BAD), Donald Kaberuka. Les besoins des pays africains en matière d'infrastructures sont estimés à près de100 milliards de dollars par an, mais seulement près de la moitié, soit environ 45 milliards de dollars, sont mobilisés, a déploré le ministre lors de ce point de presse tenu à l'issue de l'Assemblée générale constitutive de l'Africa50. Et d'ajouter que le fonds Africa50 constitue un mécanisme supplémentaire pour apporter le soutien nécessaire aux pays africains en vue de contribuer significativement à la couverture des besoins de financement des infrastructures du continent, mais également de «promouvoir des solutions innovantes et appropriées pour répondre aux besoins spécifiques de nos pays dans des secteurs stratégiques pour la croissance et le développement». M. Boussaid a souligné que le Maroc a eu l'honneur d'être choisi pour abriter ce Fonds, qui sera domicilié à Casa Finance City, ajoutant que les démarches s'accélèrent pour que les institutions de ce fonds puissent se mettre en place rapidement. Il a fait savoir que Africa50 sera composé de deux outils, l'un se rapportant au financement des projets et l'autre consiste en le financement du développement des projets, le but étant d'accompagner le montage des projets qui seront soumis par la suite au financement du Fonds, mettant l'accent sur l'importance d'ouvrir le Fonds devant tous les pays d'Afrique et toutes les institutions privées et publiques internationales. Pour le président de la BAD, Africa50 est la concrétisation du rêve des Africains de se doter d'un fonds qui permettra de mobiliser l'épargne africaine pour financer les routes, l'énergie et autres infrastructures en Afrique. Il sera orienté vers le développement, tout en demeurant une entité commerciale. Tout en remerciant le Maroc d'avoir accepté d'être le pays hôte de cette institution, le président de la BAD a expliqué que «Africa50» s'est donné pour missions de mobiliser les ressources nécessaires en vue de contribuer significativement à la couverture des besoins de financement des infrastructures du continent mais également de promouvoir des solutions innovantes en matière de gouvernance. «Africa50» est un fonds conçu pour chercher à concilier les objectifs stratégiques des gouvernements qui veulent répondre aux besoins considérables en investissements dans les infrastructures et l'attrait des actifs africains pour les sources croissantes des capitaux domestiques et internationaux. La mise en service du Fonds Africa 50 en tant que plateforme d'investissement, portée par la BAD mais totalement autonome dans l'opérationnel, est de nature à contribuer à mobiliser les ressources africaines, l'épargne, l'aide extérieure et les marchés de capitaux pour le financement de projets d'infrastructures bancables et rentables sur le continent. Le Maroc a abrité, les 28 et 29 juillet courant, le lancement effectif du Fonds Africa50 et la concrétisation de la volonté commune des pays membres d'œuvrer ensemble pour actionner les leviers de développement du continent africain.