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Le cinéma face au plein social
Lettre de Carthage
Publié dans Albayane le 25 - 11 - 2015

Le social ne cesse d'écrire le scénario de la plupart des films présentés lors de cette édition des JCC. Le social à l'écran mais pas seulement. Tout l'environnement autour du cinéma nous rappelle à la réalité du monde. Et en Tunisie, une tension sociale est palpable. Les syndicats ont monté le ton et le spectre d'une grève générale plane sur l'espace public.
Un communiqué du syndicat des cheminots annonçant le report de la grève initialement prévue pour ce mercredi apporte un vent d'espoir et d'ouverture dans un climat social tendu. Un chroniqueur d'un grand quotidien tunisien résume un peu l'ambiance générale qui règne dans le pays qui n'arrête pas de savourer les délices de la liberté enfin retrouvée ; il parle en effet du «temps de l'overdose revendicative». Après le religieux voici le retour du social : «cela fait cinq ans que l'on subit les overdoses et l'excessif, politique, religieux et syndical...». Le hasard fait que dans le même quotidien on découvre une enquête qui parle de la recrudescence du nombre de suicides. L'intitulé de l'enquête est en soi révélateur : «Le Tunisien se réfugie-t-il dans le suicide ?». Les chiffres et les faits rapportés sont sidérants surtout que la population touchée est surtout jeune. Cela me rappelle le célèbre roman, Neiges, de l'écrivain turc Orhan Pamuk. De quoi fournir une matière dramatique aux scénaristes en quête d'inspiration.
Les films ne manquent pas de dialoguer avec les grandes questions du monde d'aujourd'hui. Le film «Letter to the king» de Hicham Zamane, cinéaste norvégien d'origine kurde, renvoie, sur le registre de la comédie noire, à l'actualité des réfugiés. Son film nous restitue la journée riche en péripéties d'un groupe de réfugiés kurdes qui quittent leur campement pour une journée à Oslo. Le fil directeur est une lettre que le patriarche du groupe adresse au roi pour l'inciter à agir pour régler leur situation : «nous sommes chez vous depuis plus de dix ans ; or chez nous la règle de l'hospitalité dure trois jours ; à partir du quatrième jour l'hôte fait désormais partie de la famille...». Très vite la journée à Oslo va fonctionner comme révélatrice des contradictions, des querelles tragiques et des destins variés que vit la population kurde de la diaspora. Le cinéaste dresse en fait un portrait des siens au miroir de la société d'accueil ; réduite ici quasiment à un révélateur.
Le Maroc était doublement présent. En compétition documentaire avec le film, La route du pain, du jeune Hicham Elladaqui et une projection spéciale du film, Mehdi Benbarka, une équation marocaine de Simone Bitton. Deux documentaires, deux regards sur le Maroc de la transition. Le film de Simone Bitton dénote une maîtrise de l'écriture documentaire et un regard équilibré porté par le souci des valeurs au-delà du sensualisme facile et de la démagogie ; le film d'Elladaqui s'est malheureusement fourvoyé dans une approche populiste du cinéma. Dommage car, le jeune cinéaste avait donné des signes de grandes promesses à travers ses films notamment La troisième main, une fiction portée par les outils du documentaire, dans une veine néoréaliste où le regard est orienté par une éthique de respect de l'espace etdes personnages. Là, La route du pain on assiste à l'étalage d'un catalogue de clichés sur la misère des petits métiers réunis dans une place de la ville ; une sorte de bourse de travail informelle, « Almoukf ». Ayant très bien démarré avec un long plan fixe prenant le temps de filmer son sujet (un ouvrier qui s'apprête à aller chercher un morceau de pain), le film s'attèle ensuite à courir derrière le cliché. La carte postale de Marrakech (voir le plan du coucher de soleil de la palmeraie) qu'il comptait détourner a finalement phagocyté sa propre écriture tombant dans la carte postale inverse, celle prisée par les guichets de financement du documentaire qui sont en train de formater l'expression spontanée des jeunes cinéastes. Ce film est le constat d'échec accablant des systèmes d'écriture « et de développement de projet » dont certains festivals font leur carte de visite. Vivement un cinéma documentaire mal écrit, pauvre, sincère car exprimant un regard authentique.


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