Le Tanit d'or des Journées cinématographiques de Carthage décerné à «L'Orchestre des aveugles» est une «une consécration» du cinéma marocain, a déclaré son réalisateur, Mohamed Mouftakir, au terme de la cérémonie de clôture, samedi soir à Tunis. Cette récompense vient donner plus de crédit à la courbe ascendante du 7ème art national et à l'expérience positive accumulée au cours des dernières années, s'est réjoui le jeune réalisateur, qui n'arrête plus de truster les trophées. Mouftakir n'a pas omis de faire un clin d'œil au cinéma tunisien qu'il associe à son sacre, au regard de sa «grande influence» sur les professionnels maghrébins dans les années 1980 et le début des années 1990. Selon lui, le secret du succès populaire de «L'Orchestre des aveugles» réside dans «sa simplicité et dans la touche nostalgique qui a permis de se réapproprier une époque importante de l'histoire contemporaine du Maroc, à laquelle le citoyen voue encore une profonde affection». Le socle du film, a-t-il expliqué, repose sur «la narration cinématographique faisant appel à l'insinuation, à la symbolique et à la maîtrise des outils techniques, autant d'éléments ayant concouru à lui assurer une certaine vision esthétique». Le film s'est éloigné «de la morale, des jugements de valeur sur les personnes ou l'époque et s'est contenté de transposer à l'écran la réalité d'une société telle qu'elle est et la vie de personnages qui ont le droit d'exister comme elles sont». C'est la raison pour laquelle le film a créé une connexion avec les spectateurs qui «ont aimé les personnages et interagi avec l'époque dépeinte», a fait remarquer Mouftakir. Il n'a pas dissimulé sa fierté de l'accueil très chaleureux réservé par le public tunisois au film, en tenant à assister à la projection en dépit des circonstances particulières en lien avec le couvre-feu dans le Grand Tunis. Vainqueur de plusieurs prix aux niveaux national et international, le film relate l'histoire d'un orchestre populaire dont les musiciens se font passer parfois pour des aveugles pour animer des fêtes réservées aux femmes, dans les années 1970. Il y a une semaine, «L'Orchestre des aveugles» a raflé trois prix au premier Festival International du Film de Bruxelles (FIFB), à savoir le prix du meilleur réalisateur et le prix du meilleur acteur pour deux des comédiens, Younes Megri et Ilyas El Jihani. Le film a été également primé du Grand prix Ousmane Sembène et du prix du meilleur scénario au Festival du cinéma africain de Khouribga (FCAK), ainsi que du Grand prix du film arabe à Oran et du Festival national de Tanger. Mohamed Mouftakir avait déjà goûté au succès avec son premier long métrage «Pégase», sortit en 2009. Il décrocha le Grand prix du film national 2010, doublé de 4 autres prix (1er rôle féminin, son, image, mention spéciale). Il obtint également le prix de la Meilleure image au Festival de Dubaï et le Grand prix au Fespaco à Ouagadougou. Le Tanit d'or des Journées cinématographiques de Carthage décerné à «L'Orchestre des aveugles» est une «une consécration» du cinéma marocain, a déclaré son réalisateur, Mohamed Mouftakir, au terme de la cérémonie de clôture, samedi soir à Tunis. Cette récompense vient donner plus de crédit à la courbe ascendante du 7ème art national et à l'expérience positive accumulée au cours des dernières années, s'est réjoui le jeune réalisateur, qui n'arrête plus de truster les trophées.