Il ne fait pas de doute, la visite royale, dans telle ou telle contrée du royaume, constitue un événement de haute intensité affective. Les populations réservent au Souverain un accueil aussi spontané que chaleureux. Les décideurs locaux s'y mettent, à bâtons rompus, pour relooker de plus belle, leur terroir, joliment pavoisé en la circonstance. Dans toutes les régions du pays, cettetournée royale est certes, une occasion pour renouveler les liens de fidélité et de communion, mais également, elle est synonyme d'inauguration et de lancement des projets structurants dont les retombées ne sont que bénéfiques sur les lieux et ses occupants, à court, moyen et long termes. Dans le même sillage, il est constaté, non sans saisissement, que cette tradition a mis beaucoup de temps à se manifester à Agadir, capitale du Souss. Partout dans les réseaux sociaux et les lieux publics, on sollicite avec attachement et ferveur, ce geste du Monarque qui serait, sans doute, perçu comme un Auguste come back salutaire. Même la nouvelle Wali de la région Souss Massa et le nouveau Maire de la ville d'Agadir, respectivement nommée et élu, ont lancé, croit-on savoir, un vif appel dans ce sens ! Il est vrai que, il y a quelques années, la question ne se posait guère, puisque le Souverain se rendait fréquemment sur ces lieux, non pas seulement pour faire du jet ski, son sport de prédilection, mais aussi, pour y sceller son acte paternel et développemental. Aujourd'hui, bien des choses ont changé. Une nouvelle page est tournée et l'entrave comportementale d'antan n'est plus présente sur le devant de la scène. A l'instar de nombre de régions du Maroc qui font l‘objet, actuellement, d'une réelle effervescence, en termes d'expansion métropolitaine, Agadir, en tant que pôle multidimensionnel d'envergure, a grand besoin d'un gros coup de fouet, dans ce sens. L'immense potentiel dont regorge la région n'est plus un secret pour personne, au niveau du triptyque économique de marque, à savoir, l'agriculture, le tourisme et la pêche. Or, il va sans dire que, malheureusement, cette trilogie tend à battre de l'aile, en particulier dans le secteur des voyages, pour des raisons strictement liées, non pas aux atouts endogènes de ces ressources, mais aux déficiences exogènes inhérentes aux modes de gouvernance et aux manies de monopole. Il est donc question de stimuler des souffles de changement dans les attitudes et les pratiques, en mettant de l'ordre et du tonus dans ces capacités et en assénant une rupture nette et ferme aux comportements hégémoniques qui sévissent dans la région, des décennies durant. Il est bien évident que, en dépit de la nonchalance de la présidence régionale dont les vraies commandes se trouvent bien en dehors de l'instance, la nouvelle Wali est bien dedans pour l'essor escomptée, après des années d'inaction morbide. Des prémices agissantes sont déjà à son actif, depuis son arrivée, il y a tout juste, quelques semaines. Cependant, d'aucuns estiment, à juste titre, que la visite royale à Agadir, en ces moments opportuns, serait d'un apport considérable, dans la dynamique qui devrait impulser les provinces sahariennes, depuis le fameux discours royal à Laayoune, à l'occasion du 50e anniversaire de la Marche verte. Pourvu que les dossiers de projets soient conçus et concertés !