A quelques mois de la fin de l'actuel mandat, l'amazighité semble harasser certains décideurs des instances exécutive et législative. Récemment, lors de l'université annuelle, tenue à Rabat, le Secrétaire Général du PPS, n'a pas manqué d'évoquer, avec insistance et résolution, cette revendication ferme d'établir la loi organique au sujet de cette langue institutionnalisée, depuis juillet 2011, dans le cadre de l'adoption de la nouvelle constitution. Quelques jours après, Mohamed Nabil Benabdallah revient à la charge, en recevant, au siège du parti, un parterre d'acteurs du mouvement amazigh pour se concerter, ensemble, sur les mécanismes et les déroulés idoines de parfaire cette diligente besogne. Depuis déjà plus de quatre décennie, la cause amazighe occupe une place de choix dans le parcours militant de cette formation politique. Par principe et conviction ! Durant les années 70 et 80, le fait de formuler le terme «amazighe » dans un discours ou de, dans le pire des cas, réclamer ce droit, constituait un « sacrilège» politique et attirait à son auteur toutes les foudres du monde. Cette «lugubre » phase de l'histoire du Maroc n'a pas du tout fulminé un parti comme le PPS d'enfanter le fameux « livre blanc» dont, pour la première fois dans les annales de la diversité linguistique et culturelle, il est question d'une position aussi courageuse que transcendante à l'égard de la langue amazighe, en tant que « composante indivisible de l'identité nationale !». Ce n'était pas du tout facile à dire, à l'époque ! Dès lors, beaucoup d'eaux ont coulé sous les ponts. L'amazighité s'est progressivement frayé son bonhomme de chemin, non sans douleur, à cause des résistances panarabiques, des incartades ségrégatives et des calculs surenchériques. Cependant, la justesse de la cause amazighe et la véracité de l'argumentaire authentique ont fini par l'emporter sur toutes ces manipulations sordides. Aujourd'hui, l'amazighité a beaucoup plus besoin d'outillage technique que de verbiage oiseux. L'impact politique étant reconnu dans toutes les sphères sociétales, il s'agirait donc de secréter, dans la collusion et la concertation, les meilleurs moyens de fluidifier et de fructifier l'usage de la langue amazighe, sous ses diverses formes, tout en valorisant les multiples expressions et manifestations de la culture amazighe. Cette tâche, de haute acuité, n'est pas exclusivement l'apanage des politiques, mais aussi et surtout des savants et des experts en la matière (académiciens, linguistes, anthropologues, sociologues, historiens...). Cette démarche participative que le PPS n'a jamais cessé de prôner avec les intervenants du mouvement amazighe, lors des multiples rencontres d'étude à Azrou, à Rabat, à Ifrane...représente, à coup sûr, la manière appropriée denickeler et de perfectionner les textes d'application d'un phénomène de société, richement et solidement fécondé et fertilisé dans la terre marocaine, depuis une éternité.