Plus de 300 étudiantes et étudiants se sont donnés rendez-vous au complexe international de la jeunesse et de l'enfance à Bouznika pour débattre de différentes thématiques relatives à l'étudiant marocain et au monde universitaire. Placée sous le thème : «pour une université de la science et du savoir», la 14e édition du symposium national des étudiants du parti du PPS a été riche et fructueux en réflexions et interventions. La conférence organisée samedi dernier sur «le mouvement estudiantin et les revendications sociales entre hier et aujourd'hui » était une occasion de braquer les projecteurs sur l'historique, la lutte, les revendications, ainsi que les services sociaux à destination des étudiants. A l'occasion, Saïd Fekkak, membre du bureau politique du PPS, est intervenu pour aborder les luttes du mouvement estudiantin pour les revendications sociales. Il a souligné dans ce cadre que l'avenir du parti et du pays est entre les mains des étudiants. Dans cette optique, le mouvement estudiantin, a-t-il dit, constitue une pépinière de cadres qui exige entre autres un encadrement politique et académique afin de contribuer aux changements que connait le pays. Par ailleurs, il a précisé lors de la rencontre que le PPS était opposé à la violence dans l'université, appelant à trouver de nouvelles issues et solutions à ce fléau qui menace le monde universitaire. «Le PPS est un parti de la communication des valeurs progressistes et de la discipline partisane », a-t-il souligné, tout en rappelant que le militant doit être un homme honnête, engagé et un exemple à suivre afin d'aboutir à la prospérité et au développement. Hanane Bouijije, responsable à l'office national des services universitaires socio-culturels, a mis quant à elle la l'accent sur les services sociaux de l'étudiant d'aujourd'hui, entre autres l'augmentation des restaurants universitaires de 14 en 2014 (49.000 repas) à 21 en 2016 (75.000 repas), des bénéficiaires de la couverture sanitaire qui ont atteint en 2016, 308.000 personnes et l'accès aux bourses. A l'horizon 2020, ils devraient avoisiner les 500.000 personnes. Plusieurs dispensaires universitaires ont été également construits, dont 15 dispensaires en 2014 et 23 en 2016. Plusieurs manifestations ont été organisées au profit des étudiants, soit 10 activités en 2014 et 14 en 2016. Lors de cette rencontre, les étudiants n'ont pas manqué de tirer à boulets rouges sur certaines difficultés et entraves auxquelles fait face l'étudiant aujourd'hui, notamment en matière d'accès aux cités universitaires, aux logements, aux bourses et des repas sains dans les cités universitaires. Les étudiants ont eu également un échange sur le thème « le projet académique et professionnel de l'étudiant» animé par les intervenants Fatima Zaoui, présidente du secteur de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique du PPS et du professeur Youssef Kriker. «L'université et la crise de la production des élites» était le thème de la cinquième rencontre qui a abordé le rapport entre l'élite et l'université. L'université a constitué depuis toujours une usine pour la formation des cadres et des élites. Dans le contexte actuel marqué par les changements sur tous les plans, un arrêt sur le concept s'impose. Dans cet esprit, Mustapha Braimi, membre du Bureau politique du PPS, est revenu sur le concept de l'élite à travers un aperçu historique et une déconstruction de sa définition et ses objectifs selon plusieurs penseurs et philosophes. Cette élite qui constitue, selon lui, une minorité, a contrarié la vision marxiste de l'évolution de l'histoire. «C'est une problématique, a-t-il ajouté, qui pose des questions profondes et qui distingue l'élite gouvernementale de celle non gouvernementale ». En matière de production de l'élite, il a souligné que nous suivons encore la stratégie de loyauté dans la formation des élites. Pour lui, l'université et l'école marocaines publiques doivent être cette locomotive compatible avec la justice sociale. Sur le même plateau, Omar Halli, président de l'Université Ibn Zohr d'Agadir, a souligné que l'enseignement est l'unique voie pour le développement et la prospérité. Il a précisé que 43.000 étudiants candidats se sont inscrits en licence professionnelle et master, ce qui explique la soif de la connaissance et du savoir. Le Maroc a déployé des efforts dans le domaine de l'enseignement. Or, le problème du Maroc après l'indépendance, a-t-il indiqué, c'est qu'il n'a pas pu créer une véritable économie qui puisse répondre à tous les besoins de ces lauréats. La relation entre la formation et l'emploi interpelle à plus d'un titre. Cette question a été au cœur du 14e symposium national des étudiants du parti organisé conjointement par le comité national des étudiants du PPS et le bureau national de la jeunesse socialiste, dans le cadre d'une conférence placée sous le thème «l'université et le droit à l'emploi». Anass Doukkali, directeur de l'agence nationale pour la promotion de l'emploi et des compétences (ANAPEC), a souligné dans ce cadre, l'importance de l'encadrement politique et intellectuel des étudiants au sein de l'université. Actuellement, a-t-il fait savoir, il existe une «réticence» de la part des étudiants quant au travail politique et intellectuel. Celle-ci peut mener à la violence ou à l'extrémisme pour des idées qui ne servent ni la pensée, ni la science. Le PPS, ses instances et les rencontres devraient jouer un rôle primordial dans l'encadrement des étudiants dans les universités. Il a également saisi l'occasion de la rencontre pour dénoncer les incidents survenus dernièrement à Marrakech, tout en invitant les étudiants à développer la culture du dialogue et du débat d'idées dans nos universités. La stratégie nationale de l'emploi, le marché de l'emploi au Maroc et ses enjeux étaient également au menu des points essentiels abordés au cours de son intervention. A l'occasion, il a précisé que ladite stratégie nationale est basée sur la contribution de l'Etat afin de créer une économie croissante et dynamique. «Aujourd'hui, on a besoin d'une stratégie globale en matière d'emploi avec l'implication de tous les acteurs en la matière », a-t-il précisé. Et d'ajouter, «on est encore loin d'un emploi décent au Maroc.» Pour l'accès des entreprises étrangères au marché marocain, la production des automobiles au Maroc est un bon signe du climat sain des affaires dans le pays et sa crédibilité. Au total, 300 emplois ont été créés dans une seule usine à Meknès, a-t-il indiqué. «Le Maroc est sur la bonne voie malgré les entraves. Il y a une volonté politique pour réaliser toutes les réformes que connait notre pays», a-t-il ajouté. Le secteur de l'emploi n'est pas à l'abri des enjeux. Les changements démographiques notamment en milieu urbain, la fragilité des salaires, la dominance de l'informel, constituent des entraves au secteur. Aujourd'hui, il existe une nouvelle donne, notamment la pression sur le marché de l'emploi suite à l'immigration et le développement démographique. Les programmes doivent être développés, il faudrait créer des motivations pour les sociétés et entreprises étrangères, a-t-il avancé. Le Maroc devrait parvenir dans ce sens à la production d'automobiles et créer un secteur national en la matière. En termes de chiffres, a-t-il conclu, le pourcentage de chômage est arrivé à 9,7%. Pour le volet formation, il est à noter que 13% d'employés ont uniquement un baccalauréat et 60% d'employés ont atteint le marché de l'emploi sans diplômes.