Le 1er Dou Al Hijja 1445 H correspondra au samedi 08 juin 2024, Aïd Al Adha célébré le lundi 17 juin    Le Brésil exprime son appréciation du rôle avant-gardiste en Afrique de SM le Roi et salue la dynamique d'ouverture et de modernisation du Maroc sous la conduite éclairée du Souverain    Sahara : Le Brésil appuie les efforts du Maroc et l'initiative d'autonomie    Tourisme : Royal Air Maroc relance la ligne Casablanca - Sao Paulo    Le Maroc condamne vigoureusement les incursions israéliennes dans la Mosquée Al-Aqsa qui « sapent les efforts d'apaisement à Gaza »    Morocco's World Cup qualifier against Congo Brazzaville moved to Agadir    À Jazzablanca 2024, le Maroc chante en chœur avec UB40    Jazzablanca 2024 : Polémique sur le refus de festivaliers avec un keffieh ?    Lydec participe à la 8ème édition de Casablanca Smart City    BMCE Capital : Le Moroccan Equity Summit tient sa 3e édition    Quelles conséquences économiques de l'entrée de Gotion dans le tissu industriel marocain ?    H. Boubrik: "L'AMO et l'assurance maladie privée ne s'opposent pas, mais se complètent"    OMPIC : 24.896 entreprises créées à fin mars 2024    La Bourse de Casablanca bascule dans le rouge à la clôture    La COMADER dénonce les nouvelles attaques contre la tomate marocaine en France    Signature d'un mémorandum d'entente entre la région de Casablanca-Settat et la province chinoise du Sichuan    Retards dans l'application du code de déontologie parlementaire    L'Algérie cherche l'appui de la Russie au C-24 pour contrer le Maroc    Les anneaux olympiques accrochés à la tour Eiffel    Tunisie: Incarcérée, la cheffe d'un important parti d'opposition fait face à de nouvelles accusations    Mondial 2026 : Le match Congo-Maroc se jouera à Agadir    Marrakech : Coup d'envoi du 9è Championnat d'Afrique de Pétanque    Football. Benzema risque de perdre la nationalité française    Dacia Sandrider : premiers tests Dakar terminés avant le prochain arrêt au Maroc    Golden Boy : Trois espoirs marocains en compétition    Lionceaux de l'Atlas : El Aynaoui dans le viseur de l'AS Monaco    Jeux olympiques : Paris prête pour accueillir les athlètes de la planète    La Russie étudie la possibilité d'ouvrir des banques en Afrique    Alcool frelaté à Sidi Allal Tazi: Sept personnes placées sous mandat de dépôt    E-balagh : la plateforme de la DGSN qui tombe à pic    IQOS Soutient l'Art à travers une collaboration avec l'artiste Marocain Faysal Adali    Santé : Le premier Robot de chirurgie opère au Maroc    Corruption France-Afrique. Vincent Bolloré risque un gros procès    Innovation textile : l'écoresponsabilité en tête du podium    Les grands artistes marocains aux cimaises du prestigieux Musée d'Art Moderne de Paris    Littérature : à Paris, effacer jusqu'à la poésie palestinienne    Le Centre Russe de la Science et de la Culture à Rabat commémore le 225ème anniversaire de l'écrivain Alexandre Pouchkine    Températures prévues pour le samedi 08 juin 2024    L'air pollué, plus grand risque environnemental pour la santé dans le monde    Moroccan government's self-censorship on bootleg alcohol tragedy    Douanes : l'expertise de l'ADII mise en avant au Tchad    Séisme d'Al Haouz : soutien de la KfW au programme de reconstruction    Coopération : la Cour des comptes s'associe au Bureau d'audit libyen    Espagne : Arrestation d'un partisan de Daech en collaboration avec la DGST    Qualifications Mondial 2026 : «Notre objectif est de rester en tête de notre groupe» (Walid Regragui)    L'exposition de bijoux berbères du Palais Royal se clôture en apothéose à Doha    Mawazine : Musical, convivial et capital    Semaine de l'Environnement d'El Jadida : Des fresques pour embellir la ville !    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Diana Holding : la forteresse de la viticulture marocaine
Publié dans Albayane le 31 - 05 - 2017

Acteur majeur de l'industrie agroalimentaire, le groupe familial Diana Holding consolide et développe sa présence au Maroc depuis plus de 50 ans. C'est en 1956, sous l'impulsion de Brahim Zniber que la première graine de l'histoire du groupe a été semée.
Les relations familiales facilitent les affaires
En effet, c'est en 1956 qu'a démarré l'aventure agricole de Brahim Zniber avec l'acquisition du Domaine «Aît Harzallah» dans la région de Meknès, d'une superficie de 740 hectares. Dans une interview accordée en 2009 à un hebdomadaire de la place, Brahim Zniber déclarait «qu'il avait bénéficié d'un crédit de la Caisse fédérale pour acheter ce terrain, et avait eu recours à la Compagnie Marocaine de Crédit et de Banque (ancêtre du groupe Wafabank) pour acheter le matériel». Mais surtout que «ces facilités de financement, il les doit à la réputation de sa famille et à ses connexions avec les nouveaux dirigeants du Maroc indépendant». Plus encore, il rapporte dans ce même entretien qu'un patron de banque lui a dit à l'époque qu'il n'aurait pas eu un sou s'il n'était pas le fils de Taher Zniber, qui était responsable de la Koutla nationale, ancêtre du Parti de l'Istiqlal. Ces témoignages de feu Brahim Zniber montrent que le réseau et les relations familiales jouent un rôle déterminant dans le bon fonctionnement des affaires.
Stratégie de diversification
En 1964, Brahim Zniber crée les Celliers de Meknès qui exploitent, aujourd'hui, plus de 2 000 hectares de vignes, soit cinq domaines viticoles répartis sur les trois plus prestigieuses appellations du Maroc : l'AOG Guerrouane, l'AOG Béni M'tir et la seule AOC du pays et les Coteaux de l'Atlas. La filière, les Celliers de Meknès contrôle plus de 85% du marché du vin, avec une production annuelle de 35 millions de bouteilles. Le groupe familial a, aussi, investi au milieu des années 1970 dans Atlas bottlingcompany (ABC), le premier embouteilleur Coca-Cola au Maroc. Présent dans le domaine de l'aviculture, il possède aussi notamment la Société nouvelle de volailles (SNV), spécialisée dans les aliments composés. Diana Holding fut créée en 1986 pour piloter l'ensemble des sociétés agricoles et industrielles de la famille Brahim Zniber. Ainsi, la holding s'est spécialisée dans l'agroalimentaire notamment dans les huiles comestibles, la vinification, la transformation de viande et les pépinières commerciales. Par ailleurs, Diana Holding opère dans le tourisme, via sa filiale K'ozi Bar, dans le textile (Société de confection industrielle du littoral), la production de fruits (Fruitness, Riad de la clémentine), l'huile d'olive (Maasera Brahim Zniber) ou encore dans la construction (Ferdaous construction). Depuis, ce conglomérat familial s'est engagé dans un vaste programme d'investissements et de diversification de ses activités.
Réussir la transmission
De Directoire et Conseil de surveillance, Diana holding est revenu au modèle de Société Anonyme à Conseil d'Administration, avec à sa tête en tant que PDG, Rita Maria Zniber, épouse de Brahim Zniber. Celle-ci occupait le poste de Présidente du Conseil de Surveillance jusqu'au 04 avril 2014. Mme Zniber a décidé de faire de Diana Holding un acteur mondial de la production de vins et de spiritueux. Et, son premier grand pas vers cette volonté d'internationaliser l'entreprise fondée par son mari, qui ne remonte qu'en mai dernier, a vu son groupe devenir l'actionnaire de référence du français Belvédère, faisant passer par ricochet le groupe français de spiritueux Belvédère sous pavillon marocain. Pour la famille Zniber, il s'agira d'un placement patrimonial à hauteur de 13,1%, à l'époque estimé entre 13 et 15 millions d'euros.
En mai 2016, Diana Holding se lance dans l'industrie de la conserverie de poissons, en s'offrant la société Atlantic Sardine anchovies Tan Tan, faisant partie du groupe El Jabri. L'opération devrait se traduire par l'investissement dans une nouvelle unité de conserves de sardines et de maquereaux, basée à Agadir et l'un des premiers exportateurs, focalisée sur l'Europe et les Etats-Unis.
Le groupe Zniber est devenu au fil des ans un des plus importants producteurs agricoles dans le Royaume, avec 8.300 hectares de terres en exploitation, 4.000 emplois directs, soit plus de 1,1 million de journées de travail, sur 25 sites de production. La holding se présente comme le 7e plus important groupe privé au Maroc, avec un chiffre d'affaires de 3 milliards de DH et 6.500 emplois directs.
***
Jihane Benslimane, Experte en management Hera Consulting
Al Bayane : Quels sont les spécificités d'une affaire familiale ?
Jihane Benslimane : Selon mon opinion, les dirigeants d'entreprises familiales sont à la quête d'un accroissement de valeur sur du long terme car ceux-ci souhaitent transmettre une entreprise saine à leurs enfants. Cette vision de pérennité met en valeur certains avantages comme la stabilité, la résilience, la frugalité, la prudence et la prise de décision rapide. En effet, d'après certaines études, les PME familiales ont deux fois moins de risque de déposer le bilan que les autres. L'explication est financière dans un premier temps mais aussi psychologique. Lorsque le patrimoine de la famille est en totalité investi dans une entreprise, le risque de s'aventurer dans une spéculation hasardeuse qui mettrait en péril l'emploi et la sécurité de la famille devient trop important. Aussi, en cas de crise ou de difficultés passagères, les entreprises familiales s'en sortent mieux que les autres. Pourquoi ? Tout simplement, les actionnaires familiaux comprennent mieux que d'autres les impératifs de gestion et peuvent réduire, ou supprimer, temporairement les dividendes perçus pour renforcer la solidité de leur entreprise. Par ailleurs, le capitalisme familial est moins gourmand que le capitalisme boursier. Une part non négligeable des bénéfices réalisés est mise de côté, pour renforcer le haut de bilan et la trésorerie. De même, la croissance se fait souvent par autofinancement et grâce au faible taux de distribution des dividendes. Les dirigeants cherchent à faire plus avec moins, ce qui les pousse à être ingénieux et parcimonieux.
Dans une affaire familiale, l'échange entre les dirigeants et les actionnaires est fluide. Aussi, le dialogue est plus humain avec les salariés et représentants syndicaux. Ce qui minimise les difficultés liées aux ressources humaines, qui fidélise, qui mobilise au projet et qui renforce l'esprit d'appartenance des employés à l'entreprise.
Néanmoins, ces nombreux atouts peuvent également se transformer sur la durée en inconvénients. La prudence face à la dette peut aussi devenir un refus obstiné de s'endetter comme le faisaient les prédécesseurs. A trop vouloir se préserver, le dirigeant héritier peut laisser passer certaines opportunités intéressantes.La stabilité qui préserve le patrimoine familial peut se transformer en peur de prendre des risques. La balance risque/bénéfices du dirigeant sera toujours sur le même niveau et entraînera la stagnation du le chiffre d'affaires. Lorsqu'il y a opposition entre actionnaires et dirigeants sur la vision ou la stratégie à mener, il peut y avoir une paralysie totale de l'entreprise complétée d'une dégradation des relations familiales.
Diana Holding est l'une des entreprises familiales qui représentent des success stories ? Quel est le secret?
Au total, trois cents familles d'intérêts environ ont de plus en plus tendance à se structurer sous forme de groupes économiques scindant ainsi, la conception de l'entreprise familiale en deux visions extrêmement opposées : les grands groupes familiaux qui détiennent la fortune du pays et les très petites entreprises qui ne peuvent pas être représentatives de la majorité des entreprises familiales au Maroc. Nous comptons dans la réalité marocaine des parcours exceptionnels d'entrepreneurs stratèges qui ont donné naissance à des success stories d'entreprises familiales comme : Diana Holding, les eaux Oulmès- Holmarcom, Tomates Aîcha, Ynna Holding, BMCE Bank, Akwa Group, Wafabank, Amoud, Addoha, Menara Holding,...
Leur évolution est basée essentiellement sur la passion autour du projet, le fait de ne pas avoir d'autres choix que de réussir ce qui a été entamé par le prédécesseur et ainsi porter avec fierté génération après génération les valeurs et la mission familiales.
Ensuite, ils utilisent positivement la complémentarité entre les membres dirigeants de l'entreprise familiale, le Leadership et l'esprit entrepreneurial de chacun.
Qu'est-ce-qui régit la transmission, surtout lorsque les familles sont grandes?
L'entrepreneur doit s'interroger sur sa motivation et sur le devenir de la société. Elle sera déterminante dans le choix du type de cession. Quand il y a plusieurs candidats dans une grande famille, le choix du successeur s'avère être un exercice difficile pour les chefs d'entreprise. De ce fait, l'élu n'est pas toujours celui auquel tout le monde pense et cela peut créer beaucoup de jalousie et de conflits.
Pour beaucoup de chefs d'entreprise, il ne suffit pas d'avoir donné de son temps pour pouvoir prétendre au trône, il faut aussi démontrer ses capacités à manager, à être le leader. La course au pouvoir démarre généralement assez tôt et s'accentue lorsque le dirigeant en place approche d'un âge «critique».
Nous assistons parfois à des «ratés» dont les origines peuvent être diverses : le choix du mauvais repreneur, un contexte environnemental défavorable (mutations technologiques, secteur d'activité, concurrence), un blocage ou la pression des actionnaires et une difficulté de transmission liée aux cédants (présence trop étouffante, mainmise sur le pouvoir).


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.