L'alliance stratégique entre le Maroc et les Etats-Unis célébrée à Washington    Fête du Travail: l'UGTM salue l'accord Fête du Travail: l'UGTM salue l'accord du 29 avril entre le gouvernement et les syndicatsdu 29 avril entre le gouvernement et les syndicats    Sahara : La pertinence du plan d'autonomie marocain mise en avant au Parlement britannique    Propriété intellectuelle : l'ANME hausse le ton    Syndicats contre gouvernement : l'augmentation des salaires en question    Economie mondiale. La confiance se redresse, mais on garde le calme    Revue de presse de ce jeudi 2 mai 2024    La Bourse de Casablanca démarre en grise mine    Conseil de la concurrence : les propriétaires de cafés et le marché de la sardine dans le viseur    Nomination : Hassan Boulaknadal tient désormais les rênes de la CIMR    Innovation verte : partenariat entre le CRI Fès-Meknès et UM6P    Hausse de 3,2% de la croissance 2023, propulsée par l'agriculture et le secteur tertiaire    FMI: L'économie marocaine a continué de faire preuve de « résilience »    Sécurité : visite du président du Comité militaire de l'OTAN    Achraf Hakimi impuissant face au Borussia Dortmund    Coupe du Trône / 16es de finale (mise à jour): Ce soir, le choc RSB-FAR, à quelle heure ?    Recherche scientifique : l'UIR s'allie à l'Université du Mississippi    Grippe aviaire : l'OMS juge « faible » le risque global posé par le virus H5N1    Emoi à Sefrou suite à l'assassinat d'un lycéen de 16 ans    La Planète des Singes : « Le nouveau royaume » offre un nouveau souffle à la saga (VIDEO)    Au Maroc, on consommait les plantes 8000 ans avant l'invention de l'agriculture    Moroccan embassy debunks viral video : Assault not in Morocco, police not involved    Maroc : Vers la constitution d'un comité de soutien au «peuple kabyle»    Kenya : L'ambassade du Maroc débunke une vidéo sur la police    Tanger: Un bâtiment inscrits sur la liste des lieux historiques menacés d'Amérique    CAF : La RS Berkane officiellement gagnante face à l'USM Alger    M. Hammouchi reçoit l'ambassadeur du Pakistan à Rabat    Maroc : Décès du violoniste et professeur de musique Ahmed Hbicha    Maroc - Ukraine : Les enjeux de l'éventuelle visite de Volodymyr Zelensky au Royaume    EEAU: Décès de Cheikh Tahnoun ben Mohamed, le pays décrète 7 jours de deuil    Décès de deux détenus: L'administration de la prison locale de Nador dément les allégations de "violence" et de "négligence"    "Le Boucher de Sefrou" : Les détails d'un crime sanglant visant des étudiantes    FK Sotchi : La Premier League russe s'arrache Yahia Attiat-Allah    Viré de Genk à cause de son choix du Maroc, Ilyes Bennane rejoint Anderlecht    Maroc-USA: Bientôt une représentation de l'USADF à Rabat    L'envoyé spécial du président de la Présidence de la Bosnie-Herzégovine salue la politique sage et constructive de Sa Majesté le Roi    Jazz Day: Le choix de Tanger reflète la capacité du Maroc de réussir l'organisation de grands événements internationaux    Ligue des champions : le PSG à l'assaut du "Mur jaune" de Dortmund pour rallier la finale    Royaume-Uni : Le roi Charles III reprend ses activités publiques    La délégation de Hamas quitte le Caire pour préparer une proposition de cessez-le-feu    Formation et recherche scientifique: Le Maroc et les Etats-Unis renforcent leur coopération    Le Maroc a franchi des étapes importantes sur la voie de l'édification de l'Etat social    1⁄2 finale aller. Ligue des champions / Dortmund - Paris SG ce soir    La météo de ce mercredi 1er mai    Footballeurs marocains du Monde: Ben Seghir nommé pour le Trophée de Meilleur Espoir de Ligue 1    La Quête du Bonheur à travers la Philosophie : une réflexion intime par Abdelaziz Lemseffer    Tourisme : le Maroc parmi les 10 pays les plus accueillants en Afrique    Festival de Cannes: La réalisatrice Asmae El Moudir membre du jury "Un certain regard"    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Le succès de l'échec !
Publié dans Albayane le 24 - 02 - 2020

Suite à l'annonce de son nouvel investissement, Dari couspate a vu son titre en bourse de grimper de 6% la semaine dernière.C'est à croire que rien ne peut altérer la trajectoire de cette success story qui surfe allégrement sur une conjoncture de plus en plus difficile avec pourtant en toile de fond une concurrence plus que jamais aiguisée.
Dari Couspate, c'est l'histoire d'une entreprise familiale qui de se renouveler bien qu'elle ne s'éloigne de son cœur d'activité.«Pour se maintenir, il n'y a guère d'autres moyens que d'avancer, ceux qui l'oublient périclitent sans même s'apercevoir d'une chute qu'ils ont programmée, pourtant, eux-mêmes », avait déclaré Mohamed Khalil en 2005, l'année de l'introduction en bourse de Dari Couspate.
Et le moins que l'on puisse dire, c'est que depuis, il applique cette « philosophie/stratégie ».
En voici la démonstration. Le 13 février dernier, Mohamed Khalil, PDG de Dari Couspate, et Moulay Hafid Elalamy, ministre de l'Industrie, signe une convention d'investissement dans le cadre du contrat programme de développement des industries agroalimentaires.Un programme d'investissement industriel, doté d'une enveloppe budgétaire de près de 100 MDH sur une période de 3 ans qui consiste dès cette année en la construction d'une nouvelle unité de production à Salé, l'acquisition de plusieurs lignes de production automatisées de dernière technologie ainsi que l'aménagement d'une nouvelle plateforme logistique, avec à la clé la création de 100 emplois directs permanents.
Mais cette nouvelle, tout à fait réjouissante pour l'entreprise aussi bien que pour l'industrie marocaine, a comme des aires de déjà-vu. Jugez-en par vous-même.
Se développer sans relâche
Dès son introduction en bourse, et sans doute un peu avant aussi, Dari Couspate est citée en exemple. De la douzaine d'employés qu'il avait recrutés à ses débuts en 1995, son effectif est passé à 80 personnes en 2005. Le chiffre d'affaires de la première année qui était de 7 MDH dépasse les 120 millions de dirhams dix ans plus tard avec 27% de parts de marché.
Le maître mot de Mohamed Khalil sur lequel il a fondé sa stratégie est d'anticiper et de se développer sans relâche. Autrement, c'est la contre-performance qui guette et il n'y a pas pire danger en affaire que l'engourdissement.
D'ailleurs, dès 2005 il prépare le développement de son affaire. C'est l'une des raisons qui l'ont poussées à s'introduire en bourse. À peine l'IPO bouclée qu'il est déjà en voie d'acquisition d'un terrain de plus de 11 000 m2 où il compte étendre son unité et projette d'investir 45 MDH.
Et en 2008, c'est le démarrage de la nouvelle unité de fabrication de couscous. Celle-ci est située dans le nouveau parc industriel de l'aviation à Salé. Le projet a été bâti sur un terrain de 9.000 m2 dont 3.000 couverts. «Avec cette extension, nous visons à augmenter nos capacités de production de 50%», précise Mohamed Khalil, PDG de Dari Couspate. Ainsi, celle-ci passera de 24.000 à 34.000 tonnes/an.
En 2013, l'industriel marocain, récidive.Une nouvelle ligne de production de couscous de dernière génération est prévue pour être opérationnelle fin 2013 pour augmenter la production de 35%, passant de 52 000 tonnes à 70 000 tonnes annuellement. Montant de L'investissement : 40 millions de dirhams.
Fort de deux sites de production composés de plusieurs lignes de fabrication entièrement automatisées, l'unité de production utilise une technologie avancée de séchage à très haute température. Sept ans après son introduction en bourse, Dari Couspate réalise un chiffre d'affaires de 352,5 millions de dirhams en hausse de 19,4% par rapport à 2011. C'est qu'entre temps, l'entreprise a bien développé son activité export grâce à la conquête de nouveaux marchés avec plus d'une trentaine de pays en Europe, Amérique, Asie ou Moyen-Orient. Aussi, la marque enregistre également une bonne avancée sur le marché local où elle a pu améliorer ses ventes de 15% grâce à l'extension de son réseau de distribution et une stratégie marketing et commerciale plus agressive.
Export & Innovation
En 2016, une nouvelle fois le management annonce un nouvel investissement de 50 MDH dans l'extension de sa seconde usine située à Salé près de Rabat. Son chiffre d'affaires est alors de 525 millions de dirhams avec augmentation de 18,9% en 2015, bien que le groupe doit affronter sur ses différents marchés toute une série de marques derrière lesquels se trouvent des compétiteurs comme Tria, Forafric, Dalia ou encore le premier minotier marocain Fandy (groupe Anouar Invest).Mais la société vedette des PME cotées à la Bourse de Casablanca n'en démord pour autant et a vu cette année-là ses deux sites de production revêtir la norme BRC Food, une des normes internationales les plus exigeantes et strictes en matière de sécurité alimentaire. Car l'export représente l'un des piliers les plus importants de la stratégie de développement de Dari.
En effet, la société a exporté ses premiers paquets de couscous en Europe en 1998. Aujourd'hui, l'activité à l'export représente plus de 25% de son chiffre d'affaires.
Ses produits sont d'ailleurs commercialisés dans plus de 45 pays notamment en Amérique (Argentine, Brésil, Canada…) ; Europe (France, Italie, Belgique…) ; Afrique (Burkina Faso, Gabon, sénégal…) ; Australie et Asie (Chine, Singapour, Japon…) et au Moyen-Orient (Emirats Arabes Unis, Arabie Saoudite, Koweït…).
L'autre cheval de bataille de Dari est l'innovation Dari.Le spécialiste du couscous et des pâtes a donné naissance à sa première innovation en 2001. Celle-là portait sur le lancement d'un couscous à base d'orge « Sakssou Al Belboula ». En 2009, Dari a lancé un couscous à base de maïs « Baddaz ». D'autres innovations se sont succédées, et parmi elles le fameux couscous complet bio. Depuis, c'est un parcours quasi sans faute que réalise Dari , si ce n'était l'accident de parcours de 2018. Le chiffre d'affaires a baissé de 2% à 569,83 MDH, pénalisé principalement par une atonie conjoncturelle de l'ensemble du marché, ainsi que par une pression sur les prix de vente sous l'effet d'une concurrence accrue et d'un secteur d'activité national en surcapacité.
Le résultat net a également été affecté avec une baisse de 8,9% par rapport à 2017. Une contraction due notamment e au contrôle fiscal portant sur l'impôt sur société (IS), l'impôt sur revenu (IR) et la TVA afférents aux exercices 2014 et 2017 et qui s'est soldé en décembre 2018 par la conclusion d'un accord avec la direction générale des impôts, ajoute la même source. Le résultat d'exploitation s'est établi à 90,78 MDH, en retrait de 3,4% par rapport à 2017, sous l'effet de l'accroissement important du coût de l'énergie thermique (+22%) suite à la hausse des cours du pétrole en 2018 et la hausse significative des budgets promotionnels et publicitaires.
Aujourd'hui avec le coup d'envoi d'un nouveau projet d'investissement industriel, et des résultats 2019 plutôt prometteurs (+7,9% du chiffres d'affaires sur les 9 premiers mois de 2019), Dari Couspate et son fondateur réaffirment une nouvelle fois la solidité et le bien-fondé de leur stratégie.
Fifty is The New Black !
A l'heure où la création d'entreprises est quasi systématiquement associée aux jeunes, aux start-up, aux nouvelles technologies, Mohamed Khalil, PDG de Dari Couspate lui ne cesse de démontrer année après année, que se lancer dans l'entreprenariat n'a pas d'âge.
Car c'est à 54 ans qu'il crée Dari Couspate. Et ce n'est pas le seul mantra du monde des affaires qu'il démonte. «Je n'ai accédé à l'école primaire qu'à l'âge de 8 ans. J'ai obtenu mon certificat d'études à rabat très tard, mon brevet aussi. J'ai décroché mon baccalauréat en philosophie et lettres à 22 ans. Je n'étais pas un bon élève. J'ai redoublé plusieurs fois», confie dans l'une des rares interviews dans laquelle il se révèle.
Né en 1941 dans l'oasis de Figuig, il vient d'une famille nombreuse (10 frères et sœurs), famille de commerçants, aussi bien dans l'alimentaire que dans le tissu. C'est d'ailleurs le seul de ses neufs frères et sœurs à poursuivre des études supérieures.
C'est sur l'Ecole supérieure de commerce de Dijon que se porte son choix grâce à une bourse d'études qu'il a pu décrocher. Dès qu'il obtient son diplôme, il rentre au Maroc en 1967 et intègre FAMO, une filiale de Rivoire &Carret, spécialisée dans la production de pâtes alimentaires et du couscous. Par un concours de circonstance inouïe, il accède directement au poste de directeur commercial qu'il occupe pendant 18 ans. En 1985, il devient directeur général de la filiale de Famco en Mauritanie. Mais après la marocanisation de Famco, les nouveaux acquéreurs ont souhaité de se défaire de cette filiale mauritanienne qui a finalement fini par monter une usine sur place. C'est Mohamed Khalil qui est chargé de trouver un repreneur. «Trois ans après la décision de Famo de mettre en vente l'usine, des Mauritaniens et un groupe étranger ont racheté l'affaire. Ils m'ont proposé de diriger l'unité et d'entrer dans le capital avec une petite participation. Je me plaisais en Mauritanie, donc j'y suis resté. C'est un très beau pays, qui m'a enseigné, entre autres, la sagesse», se rappelle Mohamed Khalil, nostalgique, dans le même entretien. Il garde un bon souvenir de son pays d'adoption qu'il ne quitte, d'ailleurs, qu'en 1995.
Avec le concours de certains membres de sa famille, Mohamed Khalil achète un terrain de 3 200 m2 dans le complexe industriel de Oulja (Salé). Entre l'apport de ses associés et sa propre mise, ils mettent au total 5 MDH et obtiennent, sans encombre, pas moins de 15 MDH de leur banquier, qui les suit allègrement dans la création de l'entreprise. Selon Mohamed Khalil, c'est la conjugaison d'un dossier bien ficelé et d'un savoir-faire fruit de plusieurs années d'expérience le terrain sans oublier l'appui de l'Agence française de développement, qu'il est arrivé à convaincre tous ceux qui l'ont accompagné.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.