M'Barek TAFSI Le Maroc compte parmi les grands importateurs du gasoil russe, qui serait 70% moins cher que le prix moyen mondial. Rien qu'en mars dernier, le pays a représenté 12% de toutes les expéditions de diesel russe, selon des sources médiatiques. Partant de ces données, le député Ahmed Abbadi, membre du groupe du progrès et du socialisme à la Chambre des représentants a adressé une question écrite à la ministre de la transition énergétique et du développement durable pour lui demander pourquoi l'importation de ce carburant à bon marché ne se répercute guère sur son prix à la pompe, dont la cherté se répercute négativement sur tous les produits et services de base. Il l'a interrogée aussi au sujet de la marge bénéficiaire des importateurs et du volume exact du gasoil russe importé au cours du premier trimestre de l'année en cours ainsi qu'autour des mesures prises pour faire en sorte que l'abondance d'hydrocarbures russes au Maroc impacte positivement le pouvoir d'achat des Marocains en cette période de flambée incessante des prix. Evidemment rien n'empêche le Maroc d'importer des hydrocarbures russes, écrit le député, qui cite des données statistiques ministérielles, selon lesquelles, les importations de gasoil russe ne constituaient que 9% en 2020 et seulement 5% en 2021 et 9% en 2022. Le député n'a pas manqué aussi de faire savoir que des soupçons et des doutes planent autour de la sécurité de ces transactions commerciales, de leur facturation et de la destination des livraisons ainsi qu'autour des profits réalisés. Toutes ces suspicions et autres, ajoute-t-il, ont poussé des composantes de la Chambre des représentants à proposer la constitution d'une commission parlementaire d'enquête dans le but de tirer au clair cette affaire et permettre à l'institution parlementaire de jouer pleinement son rôle constitutionnel en cette période de crise et de détérioration du pouvoir d'achat des Marocains.