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Téléréalité : La télé joue-t-elle avec la réalité ?
Publié dans Albayane le 17 - 09 - 2010

Depuis le succès fulgurant de la téléréalité, les programmes ne cessent d'explorer nos vies. De la télé coaching au docu-fiction, on nous promet du vrai. Pourtant, fiction et scénario ne sont jamais bien loin.
Télé-quoi ? Cette forme de télévision où des volontaires sont épiés 24 heures sur 24 par une batterie de micros et de caméras est un mensonge, affirment des psychanalystes au Canada. L'étiquette «réalité» accolée à ces séries est très discutable. Ce qui est indiscutable, par contre, c'est la puissance de l'image qu'elles mettent si bien en relief, et l'extraordinaire attrait qu'exerce la télévision sur les gens. Sans parler de la solution de facilité qu'elles constituent pour les producteurs, et des barrières de l'intimité qu'elles cherchent constamment à reculer. (*)
Fiction ou réalités : des frontières de plus en plus floues ?
Dans la série américaine 24 heures chrono, l'équivalent chez nous d'1h en enfer (qui connait d'ailleurs beaucoup de succès), l'action se déroule en temps réel. Le réalisme devient la marque de fabrique de séries, telles Ma terminale, diffusée en France en 2004 et tournée comme un documentaire sur un groupe de lycéens. La réalité, paradoxalement, s'insinue jusque dans les codes de la fiction. Et même dans les scénarios : exit la libre adaptation, désormais il s'agit pour les téléfilms de raconter par le menu, des faits divers authentiques(En France, les affaires Villemin, Mari Besnard…), et tels qu'ils se sont déroulés. Le mélange des genres jouant dans les deux sens puisque de plus en plus de documentaires s'ouvrent à la scénarisation, en intégrant des reconstitutions jouées par des comédiens. Des documentaires où la frontière entre la fiction et la réalité est un peu floue. Des émissions telles que « Men Dar le dar » ou « Moudawala » qui visent la sensibilisation du public aux problèmes de la justice, des affaires ou des dossiers sur lesquels la justice s'est déjà prononcée sont puisés dans les archives d'un tribunal marocain. « Men Dar le Dar » et « Moudawala » reprennent les éléments de l'affaire et les relate sous forme de fiction.
Fictions du réel, docu-fictions : ces programmes hybrides séduisent un large public. Au prix peut-être d'une certaine ambigüité. Car, pour le téléspectateur, comment faire la part entre l'interprétation du réalisateur et la réalité historique ? « Fi Dakira » documentaire diffusé sur Al Aoula en est l'exemple concret. « Fi Dakira » va à la rencontre de personnalités qui ont compté dans l'histoire du Maroc contemporain. A travers des témoignages historiques ou des anecdotes familiales, Fi Dakira a l'ambition d'appréhender ces hommes et ces femmes qui ont fait le Maroc dans toute leur complexité. En Belgique, la télévision, elle-même a démontré qu'elle savait manipuler le réel et l'imaginaire : quand la chaîne RTBF a diffusé fin 2006, une fausse édition spéciale annonçant la séparation de la Flandre et de la Wallonie, tout le pays y a cru.
Quelle réalité la télé montre-t-elle ?
Emissions scénarisées, recours au montage, candidats soigneusement coachés, la télé surveille de près la réalité qu'elle offre aux regards. Et c'est là qu'elle fait débat. On lui reproche rien de moins que d'orienter nos comportements et nos choix de société. En exhibant vingt-quatre heures sur vingt-quatre la vie de ses participants. En France, Loft Story, au Maroc Lalla Laâroussa sont accusées de légitimer le voyeurisme et la télésurveillance. Les psychanalystes fustigent la télé-coaching qui impose ses normes en expliquant aux téléspectateurs la manière dont ils doivent gérer leur vie ou comment éduquer leurs enfants.
Et il n'a pas que les sociétés occidentales qui en souffre. Pour certains, « Lkhayt labyad », la nouvelle émission de la deuxième chaîne, marque le triomphe du voyeurisme médiatique et la fin de la notion d'intimité dans nos sociétés traditionnelles dans la mesure où les participants évoquent sur la scène publique, sans pudeur et sans censure, leurs problèmes les plus intimes. Les sociologues qui se sont penchés sur le phénomène confient que la télé-réalité révèle les transformations contemporaines de la notion d'intimité, et à travers elle du rapport des individus à eux-mêmes, aux autres et au monde. Les frontières qui séparent l'espace privé de l'espace public sont certes interrogées, bousculées, mais davantage qu'à leur effacement, c'est à des déplacements qu'on assiste, ainsi qu'à des formes de négociation et d'interpénétration des deux espaces.
La télé peut-elle changer la vie ?
Transformer des petits démons en adorables bambins (Super Nanny), rajeunir par la magie de la chirurgie esthétique (l'émission américaine, relooking extrême) depuis les reality shows des années 1980, la demande de prise en charge cathodique est forte. La télé réalise t'elle tous les rêves ? Passer à l'écran n'est en tout cas pas sans conséquences. Certes, les Joudia ou Hatim Ammor auront connu la célébrité qu'ils recherchaient après leur passage à Studio 2M. Et leur talent de chanteurs est désormais connu. Joudia a même marquée les esprits pendant des années grâce à sa forte présence sur la scène, sa voix à la Edith Piaf, ses couettes et son look trendy grâce auquel elle a fait la Une des magazines.
Mais la médaille son revers. Ainsi quand Laurent Maïus participe en 2002, à l'île de la tentation il apparait comme infidèle. Du coup, sa fiancée à qui il pensait prouver son amour, le quitte immédiatement. Les effets collatéraux des passages à la télé peuvent être bien plus graves. En 2009, Une lauréate de Studio 2m a été condamnée à une année de prison ferme pour prostitution. En France, en 2004, un participant de « Y'a que la vérité qui compte », agressera sauvagement son ex-petite amie qui avait refusé de se réconcilier avec lui sur le plateau de l'émission.
Quand la télé se mesure à Internet
Question de barrières, la télé-réalité se trouve en quelque sorte en compétition avec les émissions d'actualité, qui nous font presque voir des gens mourir en direct. Des Professeurs d'Ecole de psychologie au Canada ont clairement démontré que « l'actualité que nous montre la télévision constitue, elle aussi, un leurre puisqu'il s'agit d'images choisies et orientées, qui sont des représentations d'un caméraman et le résultat d'un montage ».
De l'avis de ces spécialistes, « la télé-réalité est aussi une forme de concurrence que la télévision oppose à Internet où il n'y a pas de censure et où l'on nous montre des choses inimaginables ». Pour garder son public, particulièrement les jeunes, la télévision tenterait donc de copier le Web. C'est ainsi qu'on assiste à une nouvelle forme de partage : Internet est mis à contribution dans les émissions de télé-réalité qu'on peut prolonger en visitant leurs sites pour épier les participants, en temps réel, 24 heures par jour, même sous la douche.
(*) Définition de la télé-réalité par Wikipédia


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