La mobilisation du Maroc pour la défense de son intégrité territoriale semble avoir porté ses fruits. Le ministre espagnol des affaires étrangères et de la coopération, José Manuel Garcia-Margallo, a affirmé, dimanche, que la proposition américaine «n'a pas été acceptée par deux des membres du Groupe des amis du Sahara composé de la France, des Etats-Unis, du Royaume-Uni, de la Russie et de l'Espagne» , ce qui «rend difficile son adoption, sachant que la règle dans le groupe est le consensus», dont les propos ont été rapportés par l'agence «EFE». Garcia-Margallo a fait savoir que l'Espagne attend «une nouvelle résolution américaine» pour le renouvellement du mandat de la mission de l'ONU au Sahara, et qui «pourrait obtenir un consensus» des membres du Groupe des amis du Sahara. Notons que le Maroc a intensifié ces derniers jours sa mobilisation pour exprimer son rejet ferme du projet de l'élargissement du mandat de la Minurso à la question des droits de l'Homme. Et ce, face à un agenda diplomatique très chargé. En effet, c'est aujourd'hui au siège de l'ONU à New York que Christopher Ross, envoyé personnel du secrétaire général des Nations Unies pour le Sahara, présentera son rapport. Il y a aussi le vote au Conseil de sécurité de l'ONU de la résolution pour le renouvellement du mandat de la Minurso prévu le 25 avril. C'est dans ce contexte donc que le Maroc avait dépêché une délégation de haut niveau dans les capitales des pays membres du Conseil de sécurité, en priorité chez les membres permanents, pour exprimer sa position irréversible s'agissant de la souveraineté nationale. Taieb Fassi Fihri, conseiller de SM le Roi, a remis, vendredi 19 avril à Pékin, au vice-président chinois Li Yuanchao un message de SM le Roi Mohammed VI au président Xi Jinping. De même, la délégation s'était dirigée, jeudi 18 avril, vers Moscou, remettant au ministre russe des affaires étrangères, Serguei Lavrov, un message de SM le Roi Mohammed VI au président Vladimir Poutine. Le message royal «s'inscrit dans le cadre de la concertation continue entre les chefs d'Etat des deux pays», a indiqué Taieb Fassi Fihri, ajoutant que cette rencontre «témoigne d'une volonté de promouvoir les relations bilatérales, de renforcer et d'élargir le partenariat et la concertation dans le domaine politique». Les entretiens de la délégation marocaine avec le ministre russe ont porté sur les derniers développements de la question du Sahara marocain, «la situation au Sahel et au Sahara et les menaces pour la paix et la sécurité émanant de groupes extrémistes», a-t-il ajouté, faisant remarquer que la partie russe soutient le processus de négociations dans le cadre des critères fixés par le Conseil de sécurité et le secrétaire général de l'ONU. Par ailleurs, le Maroc compte aussi sur le soutien de son allié traditionnel. Dans ces sens, la France a réaffirmé vendredi son soutien au projet d'autonomie marocain pour le règlement de la question du Sahara. «Nous estimons que le Maroc a fait d'importants progrès en matière de droits de l'Homme au cours des dernières années et qu'il convient de les encourager», a déclaré le porte-parole du ministère français des affaires étrangères, Philippe Lalliot, en réponse à une question sur une éventuelle extension du mandat de la Minurso aux droits de l'Homme. Aussi, outre les acteurs politiques, la société civile a été fortement mobilisée. Plusieurs ONG marocaines viennent d'adresser un courrier au secrétaire général de l'ONU pour souligner que la situation des droits de l'Homme au Sahara était «au centre de leur attention», plaidant contre l'élargissement du mandat de la Minurso.