Le ministre de l'emploi et des affaires sociales, Abdesslam Seddiki, a fait preuve d'une grande franchise dans un entretien accordé à ALM. Le ministre nous informe ainsi que le Maroc n'a pas besoin de 6% ni de 8% de croissance annuelle pour résorber son taux de chômage, mais bien d'une croissance à deux chiffres. Le ministre pousse même sa franchise à de nouvelles limites en laissant entendre que les chiffres sur le chômage, notamment dans le milieu rural, «ne reflètent certainement pas le vécu». Plus concrètement, le Maroc compte un million de chômeurs déclarés. Ces contingents sont étoffés chaque année par l'arrivée sur le marché de 180.000 demandeurs d'emploi. Maintenant, le gouvernement a, semble-t-il, décidé de lutter contre le chômage par l'émigration. Grosso modo, il s'agit de négocier avec les pays du Golfe de gros contrats pour placer la main-d'œuvre marocaine. Cela reste un choix qui ne pourrait pas constituer une vraie solution à terme pour lutter contre le chômage.