Edward Snowden, l'ancien consultant de l'Agence américaine de renseignement (NSA), pourrait ne pas être extradé aux Etats-Unis s'il coopère avec la justice, a affirmé lundi 15 septembre 2014 le ministère public suisse. Il pourrait ainsi obtenir la garantie d'être libre de ses mouvements par le ministère public de la Confédération s'il apporte son concours dans le cadre de l'enquête en cours. En effet, la justice helvétique mène une enquête sur les éventuelles activités d'espionnage américaines, sur la foi des révélations de l'ancien analyste de la NSA. Selon une note juridique du ministère public : "Berne n'accepterait pas de répondre à une demande d'extradition de Washington si Snowden était accusé de trahison ou d'avoir divulgué des secrets d'Etat". De tels chefs d'accusation auraient un "caractère politique", précise-t-on de même source. D'après la note en question, Edward Snowden ne serait pas extradé vers les Etats-Unis si Washington le demandait, mais il n'obtiendrait pas pour autant le statut de réfugié politique. Toutefois, le ministère public souligne que cette réflexion n'est pour l'instant que purement hypothétique, sachant que Snowden qui se trouve en Russie n'a pas été invité à se rendre en Suisse. La semaine dernière, l'avocat du lanceur d'alertes américain avait confirmé que ce dernier était disposé à venir témoigner dans la confédération helvétique "s'il y est invité officiellement et si des garanties lui sont fournies". L'ancien analyste, qui a travaillé pour la mission américaine à Genève de 2007 à 2009, a transmis à la presse des dizaines de milliers de documents sur les activités de la NSA.