En matière de sécurité sanitaire et biologique, le Maroc veut se mettre au diapason des pays à la pointe en la matière. C'est en tout cas ce que vient de faire notre ministère de la santé lors de la récente signature d'un partenariat avec l'Allemagne. Ce programme de partenariat qui a mobilisé une enveloppe de 1 million d'euros entre le ministère de tutelle et l'Institut Robert Koch s'étendra entre 2014 et 2016. Il sera destiné à renforcer la prévention des risques sanitaires d'origine biologique, la surveillance épidémiologique et la détection précoce des maladies transmissibles. Ce programme sera aussi axé sur la riposte contre les risques de santé publique, en particulier les risques biologiques. Ce partenariat permettra de «renforcer les capacités humaines et logistiques de ce dispositif de détection et enrichir les savoir-faire à travers les échanges des expériences et l'alignement aux standards internationaux en la matière», a déclaré Lhoussaine Louardi, ministre de la santé, lors de la cérémonie de lancement du partenariat Maroc-Allemagne qui s'est tenu le mercredi 1er octobre à Rabat. Le risque sanitaire d'origine biologique qu'il soit émergent ou provoqué constitue aujourd'hui un problème majeur de santé publique impliquant des agents microbiens d'une grande virulence et dont certains ont été à l'origine d'épidémies sévères. Le virus Ebola qui sévit actuellement en Afrique de l'Ouest en est un parfait exemple. «La flambée épidémique du virus Ebola, sans précédent, qui sévit actuellement dans certains pays de l'Afrique de l'Ouest, constitue l'exemple type de menaces sanitaires biologiques qui interpelle les systèmes de santé des différents pays à risque à mettre en place des dispositifs de veille et de vigilance hautement sensibles et performants pour limiter le risque de propagation de cette maladie redoutable et protéger la santé de nos concitoyens», a indiqué le ministre de la santé. Conscient de ces enjeux, le ministère de la santé souhaite donner la priorité à la prévention, la détection ainsi qu'au plan de la préparation et la réponse. Concernant le plan de la prévention, il s'agira de renforcer la mise en place du cadre législatif et réglementaire relatif aux agents et produits biologiques et toxines en conformité avec les standards internationaux. Les mesures de biosûreté et biosécurité seront également renforcées au niveau des laboratoires et ce à travers la formation du personnel, la mise à niveau des mesures de protection physique. Au niveau du plan de détection, M. Louardi compte améliorer les mécanismes d'alerte rapide à travers la mise en place d'un système intégré de surveillance. Il sera aussi question de développer et d'améliorer les capacités de diagnostic, de détection et d'identification des agents biologiques par l'acquisition de laboratoires mobiles de détection. Le ministre veut aussi promouvoir l'accréditation des laboratoires. Sur le plan de la préparation et de la réponse, le ministre de la santé souhaite renforcer les capacités de réponse aux urgences sanitaires biologiques, d'origine naturelle, accidentelle ou criminelle, à travers la mise en place d'un plan national de réponse inspiré des expériences internationales.