ALM : Votre commission vient de lancer une initiative servant d'accélérateur pour les start-up. Quelle est la valeur ajoutée d'un tel process ? Tarafa Marouane : Pour l'élaboration de cette initiative, on est partis de plusieurs constats. Certes, différentes actions ont été engagées auparavant, en l'occurrence le programme Moukawalati et autres crédits dédiés aux jeunes promoteurs. Mais ces actions ont été lancées sans avoir pris le temps de comprendre ce qu'est une start-up. Quels sont réellement ses besoins? Et quels supports éventuellement peuvent-elles donner ? C'est dans cette optique qu'on a mis en place une expérience pilote. Un process qu'on pourra industrialiser par la suite et régionaliser. C'est le secteur privé qui ouvre le bal aujourd'hui, qu'en est-il du secteur public ? Notre ambition avant tout est de créer une plate-forme de collaboration et de coopération entre l'ensemble des acteurs publics ou privés. Le fait de prendre l'initiative en premier traduit la volonté de la CGEM d'apporter une dimension entrepreneuriale à ce concept. Le financement n'est pas plus important dans cette démarche, mais il faudrait être plus généreux en ciblant. C'est-à-dire pouvoir sélectionner les start-up qui vont aboutir et les aider en termes d'accompagnement et de commandes commerciales pour les faire grandir. Vous avez choisi 10 start-up à accompagner durant cette année. Qu'offre la CGEM à ces petites unités entrepreneuriales ? En effet, nous avons demandé à nos partenaires de présélectionner dix start-up. Ces dernières vont être accompagnées tout au long de l'année en les mettant en relation avec un réseau de 30.000 entreprises. De même, nous essayerons de leur trouver les premiers bons de commandes et ensuite de les aider à trouver un financement à leurs projets. L'accompagnement de la CGEM porte également sur le monitoring en mettant à leur disposition les présidents des grandes entreprises et des cadres dirigeants. Est-ce qu'il y aura des compétitions à l'instar de ce qui se fait actuellement afin d'élire la start-up de l'année au niveau de la CGEM ? Ce n'est pas prévu pour le moment. Notre ambition est d'être sélectifs et de faire réussir les 10 start-up ensemble.
En tant que chef d'entreprise, est-ce que vous pensez qu'il y a une réelle compréhension du concept de la start-up ? Evidemment, il y a des efforts à fournir. Ce sont des organisations nouvelles et agiles. Elles ont, par ailleurs, leur propre mode d'organisation qu'il faut bien entendu comprendre pour pouvoir savoir comment les accompagner. Les start-up sont totalement différentes des PME. C'est pourquoi l'apprentissage et la compréhension sont importants. La CGEM vient de révéler qu'elle intégrera la start-up au sein de son conseil d'administration. Est-ce un prélude à la création d'une commission dédiée particulièrement à la start-up ? Elle y est déjà, mais elle demande tout un travail et toute une équipe derrière. L'intégration de la start-up au sein du conseil d'administration n'est pas un effet d'annonce mais une implication pour elle pour qu'elle puisse suivre l'évolution et l'accompagnement des projets sur les douze mois à venir.