Le chef de gouvernement a même saisi la HACA (Haute autorité de la communication audiovisuelle) sur la question demandant son avis. L'autorité de régulation du secteur audiovisuel du pays affirme également avoir reçu des plaintes de la part de citoyens mais également de départements publics, notamment le CNDH (Conseil national des droits de l'Homme), le ministère de la justice et des libertés, le ministère de la communication ainsi que la Délégation générale à l'administration pénitentiaire et à la réinsertion. Dans ce sens, la Haute autorité vient de rendre public un rapport sur l'émission traitant des crimes. Dans ce document, la HACA formule plusieurs recommandations, notamment l'adoption d'une approche globale sur le plan légal afin d'éviter toute violation par ces émissions des dispositions relatives aux procédures pénales, la protection de la vie privée et la dignité humaine. Le rapport préconise aussi de prévoir toutes les mesures nécessaires pour la protection du public jeune ainsi que la diffusion des émissions concernées à des plages horaires adaptées avec le changement des signalétiques d'âge sur l'écran qui passe de -12 ans à -16 ans surtout pour les émissions de reconstitution des homicides ou des viols. Il s'agit également pour la Haute autorité de spécifier davantage des notions comme la protection de la vie privée et la dignité humaine. Plus loin encore, les responsables recommandent l'ouverture d'un débat sur la nature de ces émissions télévisées et leur place dans le service public. En outre, la HACA a appelé à la mise en service des commissions déontologiques chargées de visionner et évaluer ce genre de productions télévisuelles avant leur diffusion. Il est question, en outre, de mettre en œuvre les dispositions contractuelles contenues dans les cahiers des charges sur l'implication de spécialistes ayant une formation et une expérience adaptées avant le traitement des affaires criminelles. Enfin, les responsables appellent au respect de toutes les dispositions des cahiers des charges relatives à la vie privée en évitant de traiter des procès se trouvant toujours devant les tribunaux.