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Les quatre vérités de M.Chbaâtou
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 12 - 07 - 2002

En octroyant des licences de pêche de poulpe à des opérateurs étrangers, en intervenant partialement dans un conflit social préjudiciable à la profession et en tentant d'exercer des pressions intolérables sur la presse, le ministre s'enfonce dans le mensonge et la mystification. L'avenir proche montrera que ni l'intimidation, ni le chantage ne peuvent faire office de politique dans ce secteur.
Le ministre des Pêches et de la Marine marchande Saïd Chbaâtou s'est enfermé dans une logique de mensonge de laquelle il a du mal à sortir.
Nous avons toujours considéré que ses problèmes multiples et divers, dont la plupart ont été créés par lui-même de toutes pièces - avec les professionnels de la pêche hauturière relevaient de la vie normale d'un ministère qui gère un secteur économiquement stratégique, politiquement sensible et «chaud» sur le plan international notamment européen.
Maintenant qu'il nous invite à réagir par des manœuvres insidieuses à l'égard de notre publication nous sommes dans l'obligation de lui dire, en toute responsabilité, sur les dix au moins recensés, ses quatre vérités.
Sur les licences poulpières octroyées au Mauritanien AOM (Abdallah Ould Noueygued) par le ministre lui-même, plus d'une dizaine nous ne croyons pas à la raison d'Etat qu'il invoque ni à la valeur stratégique en matière de défense nationale notamment concernant nos relations avec la Mauritanie et l'affaire du Sahara marocain. D'abord cela n'est pas de son ressort, et ensuite même si une volonté publique s'est exprimée au plus haut sommet de l'Etat sur ce sujet -l'instrumentaliser par la suite redevient un jeu que nous avons bien connu par le passé- il n'a jamais été question d'octroyer sans contrepartie économique plus d'une dizaine de licence sur une pêcherie en crise, celle du poulpe, alors que la production a baissé et que nous avons obéré justement sur ce sujet précis nos relations avec les européens et que nous avons refusé plusieurs demandes de cette nature à des hommes d'affaires originaire du Sahara Marocain.
Pour crédibiliser cette démarche individuelle, mue uniquement par des intérêts politiciens et personnels, il a fallu mentir. Mentir sur la volonté exprimée au sommet de l'État. Faire reprendre par AON une société de pêche existante, et dotée de ses propres licences, en difficulté est une option que vous avez rejetée.
Invité AON à agir sur une autre sorte de pêcherie, pélagique par exemple, est un choix que vous n'avez pas envisagé. Demander à AON de s'associer avec des partenaires locaux pour développer leur activité est également une option que vous avez balayée. La raison d'État a bon dos quand les marges de manœuvres dont vous avez bénéficié étaient si larges.
Comment vous pouvez justement expliquer ces largesses sans mentir sur les statistiques, y compris au Parlement, de la pêche du poulpe. Pour l'opinion publique locale vous avancez les intérêts stratégiques fumeux du pays. Et pour les observateurs internationaux vous avancez la bonne santé de cette pêcherie. Pour faire cette démonstration vous mettez en avant de faux chiffres. Non la pêche au poulpe n'a pas augmenté en valeur chez nous de 20%. Bien au contraire sur l'année 2000-2001 la croissance selon vos propres documents n'est que de 3%.
Comment voulez vous atteindre les 20% que vous avancez alors que l'année 2002 a été marqué par deux faits majeurs : un arrêt biologique prévu et une grève du secteur, dure et incompréhensible, à la quelle vous n'étes pas , bien entendu, étranger qui vient aggraver le fait que les marins ne travaillent déjà plus dans ce secteur que 8 mois sur douze. Si vous êtes en mesure, au-delà de vos arguments usuels, c'est-à-dire la comparaison des seuls deux premiers trimestres 2001 et 2002, de nous faire la démonstration que l'augmentation totale 2001-2002 est globalement de 20% dans un secteur sinistré et parasité par un climat social démagogique et électoral ce serait une performance extraordinaire.
Concernant, de la gestion de la grève à Agadir et à Tan-Tan, M. Saïd Chbaâtou devrait à l'avenir être plus prudent. Qu'il souhaite prendre le leadership social d'un syndicat-maison à la tête duquel il y a un des officiers marins fonctionnaire du ministère qu'il opposerait «utilement et judicieusement» aux professionnels est une chose. On peut en comprendre l'intérêt politicien à la veille des élections législatives d'autant plus qu'en rupture de parti, M. le Ministre, cherche à s'installer, selon toute vraisemblance, avec armes et bagages au FFD le parti de l'ex-ministre de la pêche, parrain de la première heure des activités de ce même syndicat.
Que M. le Ministre veuille soigner son image sociale et politique en imposant aux professionnels un contrat de travail à la rémunération au pourcentage est quelque chose que l'on peut envisager même s'il sort de son rôle de médiateur, même s'il déclenche en cascade des conflits sociaux pilotés directement par son cabinet, même s'il engage un rapport de force aussi stérile que socialement et économiquement contre productif avec un des opérateurs majeur de la pêche hauturière dans le pays.
Que M. le ministre et les membres de son cabinet accusent dans un ultime mensonge pathétique, pour légitimer une grève, téléguidée et illégitime, devant des journalistes et devant qui veut les entendre que Mohamed Laraki patron de l'OMP veut «licencier son personnel et couler son entreprise pour la racheter au dirham symbolique» est un fait avéré qu'il devra assumer. Ni son démenti à notre égard, ni ses intrigues ne nous impressionneront. Il sait ce qu'il nous a déclaré, il sait ce que nous avons publié, il sait ce qu'il a dit même quand l'entretien était terminé et que le magnétophone a continué «imprudemment» -une affaire d'amateur- à enregistrer les propos accablants qu'il tenait sur les pseudo enjeux stratégiques de l'affaire AON, sur le secteur, sur ses opérateurs les plus illustres et le reste est à l'avenant.
M. Chbaâtou sait que nous avons l'enregistrement. Il connaît aussi les efforts et les pressions psychologiques qu'il a déployés pour le détruire. Et il connaît, aujourd'hui, les résultats et les conséquences néfastes de ses manœuvres. Quand on est un ministre responsable, il faut être responsable de ses propos comme de ses actes. M. Chbaâtou ne l'est pas, il est uniquement responsable d'un gâchis monumental qui décrédibilise le Maroc à Madrid et à Bruxelles et d'une polémique stérile qui prend en otage l'opinion publique et un secteur sinistré à coup de manœuvres politiciennes, de coups tordus et de désinformation systématique.
M. Saïd Chbaâtou restera dans l'histoire marocaine contemporaine comme le ministre de la pêche le plus calamiteux. Dans libération du 9 juillet 2002, notre confrère Jamal Berraoui a eu le mot de la fin à ce sujet : «Sur le fond, M. Chbaâtou a le droit d'avoir les idées qu'il veut. Encore faut-il que, dans la mise en œuvre, il respecte l'État. Il ne l'a pas fait, pire, il a remis en cause l'un de ses fondements : la continuité». Nous n'avons plus rien à y ajouter.


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