Maroc : Le roi demande «une évaluation globale des curricula de formation» des FAR    Maroc : la CDG dévoile les résultats et les performances 2023 de la CNRA et du RCAR    Maroc : Une analyse déconstruit les idées reçues sur la baisse de la classe moyenne    La situation en Palestine au centre d'un entretien entre Bourita et le premier ministre palestinien    Le Maroc sacré destination africaine du tourisme golfique en 2024    Akdital opens 100-bed oncology hospital in Marrakech    Chili : Le Maroc récupère 117 fossiles rares de 400 millions d'années    Maroc : Le CCME et le CLB rendent hommage au chorégraphe Lahcen Zinoun    Signature d'accords pour l'installation de deux projets chinois à la Cité Mohammed VI Tanger Tech, d'un investissement de 910 millions de dollars    Roadshow : Jazouli chez Microsoft et Boeing à Seattle    Feuille de route du Tourisme : Deux contrats d'application régionaux conclus    Wafa Assurance renforce sa présence dans le secteur de l'assurance vie en Afrique    Célébration : les Forces Armées Royales soufflent leur 68 e bougie    BCIJ: Démantèlement d'une cellule terroriste affiliée à "Daech" s'activant à Tiznit et Sidi Slimane    Bourita s'entretient à Manama avec le ministre koweitien des Affaires étrangères    Finance : les banques chinoises, désormais plus prudentes vis-à-vis de Moscou    Intelligence artificielle : premier dialogue sino-américain sur les "risques"    Bilan mi-mandat – EP3. Abdellatif Ouahbi : la digitalisation de la justice prend forme    Morocco Chess Week : programme exceptionnel pour l'édition 2024 à Casablanca    Sommet arabe : Entretiens à Manama de M. Bourita avec le vice-Premier ministre et ministre jordanien des AE    PMI met l'accent sur la durabilité et l'innovation dans son dernier rapport intégré    Fès : l'UPF se mobilise avec la première édition du Bac blanc    Tbib Expert Ep34 : Trois conseils pour prévenir les dégâts causés par l'obsession de la peau parfaite    Sport universitaire : Rabat accueillera la prochaine réunion du comité exécutif de la FISU    Dakhla : Création d'un centre international de formation en intelligence économique    Feuille de route du Tourisme 2023-2026 : signature de deux contrats d'application régionaux (ministère)    La Caftan Week 2024 illumine Marrakech avec son éclat de la couture marocaine    Créer et éditer en anglais au Maroc : Quel avenir?    FICAM 2024 : retour sur un week-end d'animation captivant à Meknès (PHOTOS)    Edito. Silence, on lit    Managem réfute toute pollution à l'arsenic à Bou Azzer et porte l'affaire devant la justice    Les prévisions du mardi 14 mai    Ce que l'on sait sur l'imminent remaniement gouvernemental    Le grand malaise des élites musulmanes de France    Morocco dismantles terrorist cell affiliated to «ISIS» operating in cities of Tiznit, Sidi Slimane    Belgium : Moroccan rapper Khtek to perform at La Belle Hip Hop Festival    3ème session des Consultations politiques Maroc-Brésil : parfaite convergence de vues entre les deux pays    Face au populisme les jeunesses libérales prônent la préservation des acquis    Belgique : La rappeuse marocaine Khtek à l'affiche du festival la Belle Hip Hop    SIEL-2024 : La BNRM et la BNF s'associent pour intensifier leur coopération dans le domaine de la bibliothéconomie    Morocco's Achraf Hakimi ranked 2nd best African player in Ligue 1    FRMF/FIFA : Lancement d'un stage certifiant pour les instructeurs formateurs des entraîneurs    Arts équestres traditionnels : Le Trophée Hassan II « Tbourida » de retour du 27 mai au 02 juin à Rabat    National ''amateurs'': Le KAC en danger à Assa !    Botola D2/J26 : L'ASS vers la relégation ... sauf miracle !    Guerre au Mali : Une ONG amazighe saisit le président de l'Union africaine    «Le Maroc ne peut faire face à Facebook et Tiktok», reconnait le ministre de la Justice    Coupe de la CAF (finale aller) : La Renaissance de Berkane bat le Zamalek    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



La colère des femmes
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 05 - 03 - 2003

Depuis sa nomination à la tête de la commission consultative pour la réforme de la Moudawana, M'hammed Boucetta, a rompu avec le silence suivi par son prédécesseur en accordant plusieurs interviews à la presse. Certains de ses propos ont été considérés par des associations de femmes comme une prise de position dans cette affaire qui divise les modernistes et les conservateurs. L'association démocratique des femmes du Maroc accuse Me Boucetta de politiser la réforme du statut de la femme en discutant seulement avec Saad Eddine Othmani (PJD) sans associer les autres tendances.
Président de la commission consultative pour la réforme de la Moudawana, M'Hamed Boucetta est un fin politique pétri des valeurs de l'Istiqlal. Un parti non seulement réputé pour ses idées conservatrices mais également soupçonné d'accointances avec les islamistes. L'ex-secrétaire général du vieux parti du Maroc réussira-t-il à dépasser les blocages qui se sont fait jour du temps de Driss Dahak en mettant tout le monde d'accord sur le projet d'une Moudawana revue et corrigée, en phase comme il le dit lui-même avec l'époque que nous vivons ? Une chose est sûre : Me Boucetta, qui n'a pas la langue dans la poche, saura marquer sa mission délicate de son empreinte. Reste à savoir laquelle ?
En effet, M'Hamed Boucetta n'a pas encore terminé ses consultations avec l'ensemble des partenaires concernés par la question de la femme que certaines de ses sorties médiatiques ont suscité déjà quelques réactions outrées. Le premier reproche est venu de l'association démocratique des Femmes du Maroc qui par un communiqué daté du 24 février 2003 a exprimé son étonnement par rapport à certains propos tenus par l'intéressé dans la presse. Notamment celui où il évoque le PACS (pacte civil de solidarité) qu'il qualifie de quelque chose d'inacceptable pour un pays comme le Maroc. “ Parler du PACS (affaire qui a divisé récemment la société française, NDLR ) pourrait laisser supposer que cette question figure sur l'agenda de certaines parties impliquées dans la revendication de la réforme de la Moudawana“ relève, stupéfaite, l'auteur du document. Acte de maladresse ou propos réfléchi ? À y regarder de plus près, M'Hamed Boucetta n'était pas obligé de parler du PACS à moins qu'il ne dispose d'informations indiquant que cette question pourrait être à l'ordre du jour. À première vue, son propos est pour le moins déplacé. Mais ce faisant, l'intéressé, que l'on ne peut pas du reste soupçonner de parler en l'air, ne cherchait-il pas plutôt à faire un tir de barrage, histoire de tuer dans l'œuf toute revendication éventuelle dans ce sens ? En tacticien, Me Boucetta a-t-il soulevé le problème du PACS tout en sachant qu'il ne risque pas d'être posé pour mieux baliser le terrain glissant de la révision de la Moudawana et partant atteindre les objectifs qu'il s'est tracé conformément à la vision qu'il a du statut de la femme ?
Pour l'instant, les militantes de l'ADFM ont pris la déclaration de Me Boucetta sur le PACS au pied de la lettre en faisant une grille de lecture au premier degré. “ Parler du Pacs dans un débat sur la réforme de la Moudawana et à fortiori de la part du président de la commission chargée de la réformer ne pourrait, à notre avis, qu'induire l'opinion publique en erreur alors que des problèmes, réels et récurrents et des revendications responsables attendent un règlement juste et équitable de la part de la commission présidée par Maître Boucetta“ conclut le communiqué de l'ADFM. Il n'en fallait pas plus pour que la polémique s'installe au risque qu'elle occulte le vrai débat sur les droits de la femme.
Le silence de Me Boucetta, qui a refusé d'expliciter sa pensée sur le PACS, ajoute à la confusion. Quoiqu'il en soit, il serait malvenu de faire un procès d'intention à l'ex-patron de l'Istiqlal sur une question qui, tout compte fait, est antinomique avec les fondements de la religion musulmane. L'essentiel est ailleurs. Il s'agit de trouver un équilibre entre les préceptes de l'Islam et les exigences de la modernité. Prendre acte des acquis arrachés par la femme qui a réussi à conquérir tous les domaines de la vie active. Prendre en considération ses revendications légitimes sans s'enfermer dans une vision étriquée de sa place et de son rôle dans la société. D'où l'importance de l'Ijtihad (la jurisprudence) sur des aspects aussi importants que le divorce, les biens des conjoints et la polygamie.
L'objectif final étant de rétablir les droits de la femme dans les domaines où elle est lésée sans diviser la société marocaine sur un dossier pas trop sensible. Pour arriver à un texte consensuel qui ressemblerait à ce que nous sommes et ce à quoi nous aspirons, la conciliation du courant des modernistes et celui des conservateurs est indispensable. Ce qui n'est pas une sinécure. Me Boucetta le sait qui est appelé plus que jamais à mettre tout son savoir-faire et son expérience au service d'une cause qui demande de l'engagement et des convictions.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.