Abdellatif Hammouchi seul participant africain aux célébrations du bicentenaire de la Police espagnole    Gabon. Un Comité pour une nouvelle constitution    Devant des généraux, le président algérien réaffirme son soutien au Polisario    San Francisco : La ministre Ghita Mezzour se réunit avec OpenAI, leader de l'intelligence artificielle    Algérie : Tebboune et Chengriha parle du Maroc comme principal menace    Corée du Sud : Un demandeur d'asile marocain dédommagé à 7 500 $ pour traitement inhumain    Un Algérois parle. Et puis il a dit quoi?    Côte d'Ivoire-Sénégal. Ouattara et Faye ont de grandes ambitions    Coupes interclubs de la CAF. L'Afrique du Nord domine    La Côte d'Ivoire modernise sa douane    Le Maroc abrite le championnat d'Afrique de VTT    Le Conseil de gouvernement adopte un projet de décret portant octroi de la carte de personne en situation de handicap    Tanger : 5 arrestations pour trafic de drogue et de psychotropes    Free heritage days offer guided tours to discover Casablanca's rich history    Algerian president puts the Palestinian issue on an equal footing with the Sahara conflict    Le Festival Mawazine Rythmes du Monde 2024 dévoile ses têtes d'affiche    SIEL 2024 : Le 29e Salon international de l'édition et du livre s'ouvre à Rabat    Festival Meknès de la fiction TV 2024 : La SNRT remporte les meilleurs Prix    Angola. Les commissions nationales africaines de l'UNESCO se réunissent    France : Epinay-sur-Seine célèbre le Maroc avec une Semaine Culturelle dédiée    Musée National de la Parure : L'artisanat d'art marocain à l'honneur    Sommet africain sur les engrais et la santé des sols de Nairobi: M. Bourita s'entretient avec plusieurs chefs de délégation    La sécurité alimentaire, priorité stratégique de la politique africaine de Sa Majesté le Roi    Moroccan Logistics Awards 2024 : Quatre entreprises primées    Formation dans le secteur du bâtiment: Lafarge Holcim et l'OFPPT signent un partenariat    Akhannouch : La majorité des 40 engagements honorée    Idrissa Traoré, ex-ambassadeur de Côte d'Ivoire au Maroc, décoré du Grand Cordon du Wissam Alaouite    Début des Travaux du RER de Casablanca Prévu Fin 2024, Affirme Nabila Rmili    Le Morocco Capital Markets Days-2024 à Londres pour promouvoir le marché boursier marocain    Effets secondaires d'Astrazeneca : première réaction officielle du gouvernement    Médecins légistes : Une spécialité désertée en quête de scalpels [INTEGRAL]    Berkane: Plus de 2.500 bacheliers au Forum provincial d'orientation scolaire et professionnelle    BAM et Banque mondiale : un nouveau concept d'inclusion financière    Coupe du Trône/M.A.J. 8es de finale: Les Militaires quart-finalistes    Demi-finales Europa League / Ce soir: Harit ,Ounahi et Adli postulent pour la finale    Demi-finale Ligue Europa Conférence: El Kaabi proche de la finale    Zones d'accélération industrielle : le projet de loi tout proche d'entrer en vigueur    Marchés publics : le nouvel Observatoire aura du pain sur la planche !    Mezzour : "Le Maroc a adopté une stratégie de libéralisation économique proactive lui permettant d'attirer d'importants IDE"    SM le Roi a fait de la protection des droits de l'Homme le « ciment d'une société moderne, juste et apaisée »    JO 2024: la flamme olympique arrive en France    Gaza : 41 soldats israéliens tués "par erreur" en une journée    Le président Xi Jinping et le président français Emmanuel Macron tiennent une rencontre en format restreint dans les Hautes-Pyrénées.    L'inclusion des NEET sous la loupe du CESE    Meknès: les productions de la SNRT primées au treizième festival de la fiction TV    Caftan Week 2024 : Mercedes-Benz, ambassadeur de l'élégance et de l'innovation à Marrakech    Fraude fiscale : Le parquet espagnol abandonne les poursuites contre Shakira    Séisme Al Haouz : les dommages estimés à 3 MMDH    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



La maladie du théâtre
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 17 - 03 - 2003

Mercredi dernier au théâtre 121 de l'Institut français de Casablanca, une pièce de théâtre inclassable, programmée dans le cadre du 10ème festival international d'art vidéo, a complètement désorienté les spectateurs. La comédienne n'avait pas plus d'importance que le son ou l'image.
Quel spectacle ! Même les plus ouverts à l'audace dans l'expérimentation de nouvelles formes théâtrales en sont sortis bouche-bée. Dans une scène entièrement recouverte de tissus blancs, une comédienne fait les cent pas d'une façon mécanique.
Vêtue d'un sweat-shirt blanc et d'une robe courte de la même couleur, elle se meut comme un appendice dans un décor cliniquement blanc. « Vous ne comprenez pas ! » est la première phrase qu'elle adresse au public. Et puis, elle dit « ma vie entière est une maladie ». Les projecteurs s'éteignent pour que des images vidéos projetées contre l'écran au fond de la scène soient visibles. Un générique comme dans un film est précédé par le titre du spectacle « Maladie ».
Les amoureux du cinéma de John Cassavets reconnaissent tout de suite les images de l'un de ses longs-métrages, de même qu'ils identifient son actrice fétiche, Gina Reynold. Cette dernière est toujours montrée de dos. On ne voit jamais son visage. Au demeurant, le spectacle dispense des images d'une grande plasticité. La comédienne, Anna Mortley, tourne le dos aux spectateurs pour regarder le personnage de la vidéo. Elle double l'image de son dos de celle de son ombre. De telle sorte que le spectateur voit trois personnages de dos : en plus de la comédienne et son ombre, celle du film. «La maladie», un texte de Tanguy Viel, raconte le long combat d'un personnage avec un mal imminent. Il entretient avec ce mal un dialogue continu.
La maladie complètement personnalisée en devient une force à l'intelligence supérieure, contre laquelle il n'y a rien à faire, et qui finit un jour ou l'autre par s'emparer de nous. Le délire du personnage, de même que tout ce qu'il entreprend se ressent de son combat avec la maladie. «Nous avons cru pendant longtemps que les hommes étaient les seuls êtres doués d'intelligence, mais c'était sans compter avec les maladies qui sont les organes mêmes de l'intelligence. L'intelligence humaine, ou ce qu'on nomme comme tel est un don fait par la maladie à l'homme pour mieux ruser», dit la comédienne. Ce combat va la mener à multiplier les déménagements et les déplacements dans l'espace pour fuir la maladie. Elle va également tenter de se battre contre l'empire du blanc clinique en affectionnant l'usage d'objets rouges. Le contraste du rouge vif et du blanc dispense une grande plasticité sur scène.
D'autre part, l'on ne sent pas de hiérarchie dans le spectacle. Tout présente le même intérêt. Le jeu, le texte, la lumière, le son et l'image sont pareillement producteurs de sens. Bien plus, l'on ne peut même pas dire que la comédienne a plus de présence que les objets qu'elle manipule, la musique électronique ou l'image vidéo. L'exploitation égale, du point de vue de la hiérarchie, de tous ces médiums fait en sorte que l'on éprouve que l'on ne se trouve pas tout à fait en face de théâtre. Véronique Caye, metteur en scène de « La maladie », s'en défend. Elle dit : « C'est un spectacle inclassable, mais qui reste pour moi du théâtre. À partir du moment où il y a une prise de parole sur scène, c'est forcément du théâtre. » Parole, mais aussi jeu corporel. La comédienne Anna Mortley est une danseuse contemporaine à l'origine. Elle a écumé la scène par sa présence corporelle.
Cet engagement physique est à l'unisson de son combat avec la maladie. À un moment de la pièce, elle enlève son sweat-shirt et demeure « habillée en bref », selon l'expression de l'écrivain Jean Echenoz. Ce qui a arraché ce commentaire à un spectateur, vraisemblablement désorienté par la contemporanéité du spectacle : « Mais qu'est-ce qu'elle a celle-là à nous montrer le fond de sa culotte ? »


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.