Le projet «Déploiement des politiques migratoires au niveau régional» (Depomi) a la priorité de créer un changement en approche pour une migration pragmatique afin de mobiliser les MRE». Tel est le vrai credo de Nezha EL Ouafi qui veut intégrer la dimension territoriale dans cette mobilisation en lançant, vendredi dernier, ce projet à Oujda, capitale de l'Oriental. Une région bénéficiaire de ce programme outre celles de Souss-Massa et Beni Mellal-Khénifra. Approche de proximité Outre son caractère pragmatique, l'approche de la ministre déléguée chargée de MRE se veut «de proximité». «Ce projet, financé par l'UE, avec la contribution de la Belgique et l'agence «Enabel» qui en assurera l'exécution, est destiné à consolider ces approches pour chercher les compétences afin d'investir dans ces régions», détaille-t-elle. En plus de ce projet, la responsable, qui a de beaux souvenirs de la ville d'Oujda du temps de son mandat en environnement, ne manque pas d'en évoquer un autre initié par son département avec l'OFPPT et 4 réseaux de 5.000 compétences à l'étranger pour créer un pont entre celles-ci et les jeunes marocains via cet office. «Ce projet est en cours de mise en œuvre», enchaîne-t-elle en annonçant un autre programme d'action avec la CGEM pour accompagner les investissements dans 4 régions. «Nous travaillons sur l'accompagnement et l'attractivité de ces régions», ajoute Mme El Ouafi qui révèle également le grand projet de la chaîne «Maghrebcom». Il s'agit d'une plate-forme numérique destinée à identifier les attentes des compétences marocaines dans tous les continents. Mieux encore, elle annonce un prochain projet avec l'AFD et la coopération allemande. Le pourquoi du choix des régions De son côté, l'ambassadeur de Belgique au Maroc, Marc Trenteseau, s'exprime sur les 3 régions choisies dans le cadre du projet Depomi financé à hauteur de 8 millions d'euros. Pour lui, celle de Souss-Massa fait l'objet de coopération et de programmes d'infrastructures entre le Maroc et le Royaume de Belgique. Aussi, l'Oriental est un pont humain entre les deux pays. Quant à la région de Beni Mellal-Khénifra, elle bénéficie d'un projet destiné à l'emploi des jeunes dans le cadre de la coopération entre les deux Royaumes. A propos de Depomi, le diplomate indique qu'il est également destiné à «consolider les capacités». Le tout en rappelant que son pays a une coopération triangulaire entre le Maroc et l'Afrique. Les cibles du projet Egalement de la partie, le chef de la section gouvernance de la délégation de l'UE au Maroc, Severin Strohal, précise que Depomi «ciblera directement les personnes des pays tiers qui sont émigrantes au Maroc et les Marocains de retour de migration qui se trouvent dans des situations socio-économiquement difficiles». «Le projet leur facilitera la mise en contact, l'accès et l'adaptation aux services publics et aux droits qu'ils ont», explicite-t-il. L'intervenant ajoute également que Depomi appuie aussi les «familles de personnes émigrées en Europe ou les MRE directement. Le projet les accompagnera pour accéder aux droits dans les pays d'émigration ou à leur retour». Comme il le clarifie, ce programme est également consacré aux «régions rurales ou dans les territoires dont les opportunités de développement seront appuyées par les membres de la diaspora en Europe pour améliorer la productivité de leurs investissements dans leurs territoires d'origine». Aussi les personnes ciblées sont les jeunes souhaitant émigrer dans le cadre d'un schéma légal de la migration, notamment en Allemagne et Belgique. Dans la même lignée, la représentante résidente d'Enabel au Maroc, Evelien Masschelein, indique que le projet se veut, dans le cadre de la coopération entre le Maroc et la Belgique, de mettre en place une situation gagnante pour les personnes déplacées, pour les pays d'accueil et d'origine. A propos de la promotion de la mobilité de compétences, elle préfère, tout comme Enabel, plutôt le mot «talent». Le tout en révélant que l'idée est de former des talents au Maroc «pour y trouver un travail ou à l'étranger tout en valorisant le potentiel de la migration sur le développement du Maroc». Quant au projet Depomi, il ajoute, selon ses dires, «la dimension fondamentale qui est le déploiement de toutes les politiques migratoires au niveau régional». «Les résultats de ce projet doivent se faire ressentir très concrètement dans les régions», avance-t-elle en appelant à tenir compte les nouvelles réalités de la crise Covid-19 pour les migrants et talents.