Le Maroc et les Iles Maurice intègrent officiellement les indices Bloomberg Africa Bond (ABABI). L'annonce a été faite par la Banque africaine de développement (BAD) qui voit en cette intégration une marque de progrès pour l'approfondissement du marché obligataire en monnaie locale du continent. «Il s'agit d'une évolution positive car l'inclusion de Maurice et du Maroc, deux des émetteurs africains les mieux notés, améliorera la qualité globale du crédit de l'ABABI, qui capte aujourd'hui près de 90% de l'encours des obligations souveraines africaines en monnaie locale», peut-on relever de Stefan Nalletamby, directeur du département du développement du secteur financier de la banque. Le responsable a souligné dans ce sens le rôle que peuvent jouer les indices ABABI, notamment dans ce contexte actuel. Ils représentent en effet un outil fiable pour les investisseurs internationaux en vue de mesurer et suivre les marchés des obligations souveraines africaines. «Cela sera d'autant plus pertinent à la suite de la crise Covid-19 que les gestionnaires de la dette souveraine, qui devront diversifier davantage leurs instruments de financement en monnaie locale, devront également ajuster leurs stratégies, améliorer la transparence et élargir leur base d'investisseurs à revenu fixe, compte tenu des besoins de financement accrus des économies», note Stefan Nalletamby. Rappelons que l'ABABI est une famille d'indices obligataires africains lancée en février 2015, administrées par la BAD et calculées par le fournisseur indépendant d'indices mondiaux «Bloomberg». Ces indices comprenaient lors de leur lancement 4 pays africains, en l'occurrence l'Egypte, le Kenya, le Nigeria et l'Afrique du Sud. De même, le Botswana et la Namibie ont fait leur entrée aux indices au cours de leur première année de sa création. L'ABABI a également accueilli en 2017 le Ghana et la Zambie. En approfondissant les marchés obligataires en monnaie locale du continent, la BAD crée en parallèle un environnement où les pays du continent peuvent accéder à des financements à long terme. Rappelons que la BAD a également structuré et investi dans un fonds négocié en Bourse, en l'occurrence le Fonds africain d'obligations nationales (ADBF), qui est coté en dollars américains à la Bourse de Maurice et géré par Mauritius Commercial Bank Investment Management. Ce fonds reproduit l'indice et fournit aux investisseurs un outil novateur pour obtenir une exposition aux titres à revenu fixe en monnaie locale africaine. ADBF est cotée en dollars américains à la Bourse de Maurice et gérée par Mauritius Commercial Bank Investment Management.