Dans un entretien accordé le 23 décembre à ALM à l'occasion de la seconde audience de son procès devant la Cour spéciale de justice, Mounir Erramach nie tout en bloc. Il prétend ne pas connaître les hauts responsables de l'Etat poursuivis pour complicité et corruption. La nouvelle attitude de Mounir Erramach semble s'inscrire dans la stratégie de défense dictée par ses avocats visant à jeter le doute sur l'ensemble du dossier. Parmi ses défenseurs, figure un professionnel du barreau espagnol. Il s'agit de Marcos Garcia Montes. Aujourd'hui Le Maroc : Vous êtes Marocain, pourtant vous êtes assisté par un avocat espagnol ? Mounir Erramach : c'est très simple, vous avez oublié, vous et vos confrères, de signaler que je suis Espagnol avant d'être Marocain. Tout simplement, parce que je suis né à Sebta. Vous avez demandé protection au gouvernement espagnol. Pourquoi ? Parce que je ne bénéficie d'aucune protection. Je suis totalement isolé à la prison de Salé, où je végète depuis quatre mois. Je ne comprends rien au traitement d'un détenu comme moi. Ce traitement diffère d'une prison à l'autre. Autant je suis considéré comme un pestiféré à Salé, autant je suis traité comme les autres prisonniers et je jouis de tous mes droits quand je suis transféré à la prison de Tétouan. Par contre à la prison de Salé, je ne dispose ni de télévision, ni même d'un matelas pour dormir convenablement. Je suis un grand lecteur. Or, dans cette prison, même les journaux me sont interdits comme si on voulait me couper du reste du monde. Vous avez accusé de corruption et de complicité plusieurs cadres de la police, des FAR, de la gendarmerie, de la police et des magistrats, ce n'est pas une fuite en avant pour atténuer la gravité de vos délits ? Je tiens à préciser que je n'ai à aucun moment accusé qui que ce soit pour la bonne raison que je ne nouais aucune relation avec les hommes d'autorité, qu'ils soient policiers, gendarmes, douaniers, ou magistrats. Je ne suis pas une balance ! A cet égard, tout ce qui a été rapporté sur ce sujet relève des pures affabulations et autres mensonges à mon égard. Quelles sont vos relations avec Elouazzani considéré, lui aussi, comme un baron de drogue notoire ? Je ne connais pas ce monsieur. D'ailleurs, tout ce qui a été écrit sur l'enquête préliminaire, ou durant l'enquête judiciaire est tout simplement nul et non avenu. À propos des magistrats et des agents d'autorité, je répète qu'on me fait dire ce que je n'ai jamais dit. Encore une fois : je ne suis pas une balance ! Pour moi, il s'agit de règlements de comptes entre différents services de l'Administration. C'est à croire que vous êtes blanc comme neige ? Je vous assure, et je demande non seulement à «Aujourd'hui Le Maroc», mais, à toute la presse nationale et internationale de comprendre que cette affaire a été montée de toutes pièces. Aussi je demande que mes droits soient respectés, que je ne sois plus isolé des autres détenus dans la prison et qu'on laisse la vraie justice faire son travail sans interventionnisme aucun.