Rééchelonnement des charges sociales et des impôts. Voilà tout ce que les volaillers ont pu obtenir du gouvernement lors de leur réunion lundi 6 mars au siège de la Primature. D'autres mesures d'accompagnement sont en cours de discussion. Le Premier ministre, Driss Jettou, appuie la filiale avicole. C'est grosso modo ce qui ressort de sa réunion lundi 6 mars dans la matinée avec les responsables de la Fédération interprofessionnelle du secteur avicole (FISA). À la sortie de cette rencontre, à laquelle ont assisté plusieurs responsables du département de l'Agriculture, du Développement rural et des Pêches maritimes, le ministre Mohand Laenser à leur tête, Youssef Alaoui, président de l'Association professionnelle n'a pas caché son optimisme. «Le Premier ministre a montré sa compréhension quant aux soucis des professionnels et leurs contraintes. Il s'est dit prêt à venir en aide au secteur qui traverse une grave crise», explique-t-il. En effet, Driss Jettou, dont les dernières sorties médiatiques ont permis une hausse des prix du poulet, a donné son accord de principe pour une brochette de mesures à même d'aider les aviculteurs à surmonter cette période critique marquée par la crainte d'atteinte par la grippe aviaire. La plus importante promesse concerne un rééchelonnement des charges sociales, cotisations à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), et des impôts. Des réunions vont être tenues dans les prochains jours avec les départements ministériels concernés pour décider des modalités de mise en pratique de cette mesure. Les professionnels de la volaille ont obtenu gain de cause pour ce qui est de la révision des droits de douane sur les intrants. Deux produits sont particulièrement concernés : le maïs et le soja. Pour la première céréale, qui est par ailleurs particulièrement protégée par les autorités marocaines, les professionnels de la FISA n'ont cessé de demander l'allégement des mesures protectionnistes. La production nationale de cette céréale, très exigeante en eau d'irrigation, ne satisfait pas les besoins de la filiale en cette denrée. Les professionnels ont effectivement recours, dans la quasi-totalité des cas, à l'importation. Sur ce point également, des réunions seront programmées avec les administrations concernées. Et pour faire face à la chute de consommation du poulet due à la grippe aviaire, une campagne de communication devrait être lancée. Son objectif est de rassurer les citoyens marocains. Une promesse d'aide financière a aussi été faite par le chef du gouvernement, affirment les responsables de la FISA. Un fonds d'indemnisation en cas de contamination En cas de déclaration de la grippe aviaire au Maroc, plusieurs mesures d'indemnisation sont prévues, notamment en cas d'abattage effectué par les autorités locales. Une commission chargée du suivi de cette opération est composée de représentants du ministère de l'Agriculture, du Développement rural et des Pêches maritimes, d'un vétérinaire et d'un représentant de la FISA. C'est elle qui sera habilitée à statuer de l'indemnisation. « A priori, ce sera du 100 % », assure-t-on auprès de la FISA. Trois critères vont être pris en compte, à savoir le type d'élevage, l'âge de la volaille et le type de production. Un fonds spécial d'indemnisation sera ainsi créé.