La vice-présidente du gouvernement espagnol, Maria Teresa Fernandez de la Vega, effectue aujourd'hui une visite en Finlande pour demander « une plus grande implication » de l'UE dans la lutte contre le déferlement croissant des émigrés subsahariens vers les Iles Canaries. Débordée par le raz-de-marée migratoire subsaharien sur les Iles Canaries, l'Espagne sollicite, de nouveau, l'aide de l'Union européenne. Après une précédente tentative en mai dernier, qui avait débouché sur la mise en place d'une mission aux Canaries de l'Agence pour la coordination des frontières extérieures de l'UE (Frontex), la vice-présidente du gouvernement espagnol, Maria Teresa Fernandez de la Vega, se trouve aujourd'hui à Helsinki où elle devrait demander à la Finlande, qui assure actuellement la présidente tournante de l'UE, « plus d'implication » face à l'explosion de l'immigration clandestine subsaharienne sur les côtes des Canaries. Les chiffres enregistrés démontrent une montée croissante des flux migratoires vers l'archipel espagnol, et prouvent, par ricochet, l'échec du Plan européen Frontex censé aider Madrid à rapatrier les émigrants et à procéder à des patrouilles communes entre l'Espagne, le Sénégal et la Mauritanie. Contre toute attente, et en dépit de la mobilisation européenne, les Iles Canaries font état actuellement d'un bilan sans précédent en matière de flux migratoires : plus de 18.199 émigrants africains, soit déjà presque le double qu'en 2002 (9.900), et pratiquement quatre fois plus qu'en 2005 (4.751). Et ce n'est pas tout… «Ce ne sont pas tant les chiffres actuels qui nous inquiètent que ceux qui nous attendent avec la mer calme de septembre», a souligné ces derniers jours le chef du gouvernement canarien, Adan Martin. Le pire reste donc à venir. D'où cette nouvelle offensive diplomatique de Madrid à destination de l'UE, annoncée par le chef du gouvernement, José Luis Rodriguez Zapatero, qui a dû écourter ses vacances. En réaction, le Premier ministre socialiste s'est d'abord attaqué aux racines du phénomène, notamment à la pauvreté, appelant à « plus de mobilisation » de la part de l'UE et des gouvernements pays dont vient l'immigration irrégulière. En ce qui concerne l'UE, M. Zapatero a précisé que «l'opération « Frontex », qui peinait toujours, mi-août, à se mettre en place, dispose de moyens maigres et arrivés trop tard». Plus maigres encore, sont les fonds débloqués par l'UE pour aider les pays émetteurs à faire face au déferlement des clandestins. La Commission européenne avait débloqué en juillet 2,45 millions d'euros pour assurer jusqu'en février prochain le fonctionnement de quatre navires de patrouille offerts par l'Espagne à la Mauritanie. Parallèlement à l'opération « Frontex », l'Espagne avait lancé un « Plan Afrique » destiné à renforcer son réseau diplomatique sur le continent noir, dans l'objectif de conclure des accords de réadmissions des émigrés illégaux. Malgré tous ces efforts, la saignée se poursuit.