De faux barrages installés par de faux gendarmes armés d'un vrai fusil de chasse. Une affaire d'une extrême gravité qui a été élucidée par la Police judiciaire de Rabat. L'affaire qui vient d'être élucidée par toutes les brigades de la police judiciaire de Rabat est un fait divers d'une extrême gravité. Il s'agit d'un groupe de faux gendarmes qui s'attaquaient à leurs victimes en installant de faux barrages à la sortie de l'agglomération. Une bande composée de sept dangereux malfaiteurs armés d'un fusil de chasse et vêtus d'uniformes de gendarmes. Ce qui est de nature à causer une méprise publique. Ce qui ne laisse pas de rappeler le phénomène que connaît l'Algérie où des hommes déguisés en gendarmes ont commis des atrocités inhumaines. Pour ce qui est des faux gendarmes, les membres de la bande ont commis huit opérations, allant de l'agression au vol qualifié, en passant par l'enlèvement et la séquestration. Avant de perpétrer leur première agression, ils se sont introduits par effraction dans un poste de la gendarmerie sis à Rabat pour s'emparer de la première tenue. Les autres uniformes leur sont parvenus d'un complice résident à Salé. Pour l'instant, aucune information sur l'individu en question n'a filtré. La seule piste dont dispose le service préfectoral de la PJ est celle d'un élément de la gendarmerie ayant fourni les habits contre des espèces sonnantes de l'argent. L'enquête n'a pas encore pris fin et, selon le préfet de la wilaya, les investigations concernant les connivences porteront certainement leurs fruits. Quant à la sirène et au talkie-walkie, ils ont été achetés au souk de l'ancienne médina à Salé. En fait, pour ce qui est de l'appareil d'appel, c'est un simple jouet qui se vend dans la plupart des marchés. Au mois de juin dernier, quatre membres de la bande, parmi lesquels deux individus déguisés en gendarmes s'étaient introduits dans une ferme de la banlieue de Salé. Les propriétaires, surpris de voir les hommes de l'autorité, se sont mis à leur disposition. Les pauvres seront ligotés et les malfrats s'emparrent d'une somme d'argent et d'un fusil de chasse 9mm. Juste après cette opération, ils installent un barrage dans les mêmes environs et ferrent le premier venu, un agent d'une société spécialisée dans la vente des cartes de recharge téléphonique. Ils l'enlèvent et l'embarquent à Kénitra avant de le jeter hors de la voiture à l'entrée de la ville. La valeur des cartes dérobées s'élève à 23.000 dh. Armés de leur fusil, ils s'attaquent à une société d'environnement et d'aménagement urbain. Le butin de ce vol qualifié s'élève à neuf ordinateurs haut de gamme. Ils ont chargé la marchandise dans la voiture volée. Retour à Rabat où ils agressent le propriétaire d'une voiture. Ils s'emparent du véhicule sous la menace de l'arme à feu. La saga des agressions ne s‘arrête plus. Cette fois-ci, leur victime n'est autre qu'un chauffeur de la société de distribution des journaux et autres publications, Sochepress. Ils le dépouillent de la recette des ventes de la journée, soit 9 000 dh. Sans aucune crainte, ils s'attaquent à une téléboutique au quartier Hassan en plein centre ville de Rabat. Ils ligotent l'employé pendant plus de deux heures et s'emparent du contenu de la caisse. Cette opération a été commise avec les uniformes. Ils se déplacent à l'autre extrémité de la ville plus exactement à Hay Ryad. Ils installent de nouveau un barrage et arrêtent une voiture de marque Volkswagen. A l'aide d'une épée, ils s'acharnent monstrueusement sur le conducteur en lui causant des blessures d'une extrême gravité. La victime en a échappé de justesse. Transporté aux urgences, le malheureux a été admis en salle d'opérations dans un état critique. Le 17 décembre courant, ils installent un autre barrage à la sortie de Rabat plus précisément à Guich Loudaya. Ils laissent les voitures passer et font signe à une camionnette appartenant à une société privée de s'arrêter. Les faux gendarmes demandent au chauffeur de descendre de son véhicule pour un contrôle de marchandise. Cette opération s'est soldée par la confiscation de deux coffres. Ils ouvrent les deux caisses et trouvent d'autres cartes téléphoniques d'un montant de 3.400 dh. C'était la dernière opération. Comment alors ils ont été arrêtés ? la Police judiciaire a contacté la société de vente et lui a demandé de bloquer les recharges des cartes. La première cliente qui a acheté une carte de 50 dh s'est rendu compte que quelque chose n'était pas clair. Elle a donc contacté la police qui n'a pas perdu de temps pour répondre à son appel. Les indications données sur le vendeur ont permis son arrestation et celle des six autres membres de la bande. Omar M., déjà condamné à deux reprises pour vols avec violence, Mohamed S., au casier judiciaire contenant trois condamnations pour le même motif, et Hassan B., un délinquant notoire ayant plusieurs condamnations à son actif où la violence revient le plus souvent. Les quatre autres mis en cause n'ont pas d'antécédents et, apparemment, ils ne sont même pas connus des services de police.Tout ce beau monde a été déféré devant le Parquet, le lundi 29 décembre.