La pièce de théâtre «Tilasne wayour» emprunte sa matière à une vieille histoire amazigh. Cette histoire a été rapportée d'une génération à l'autre, de telle sorte que l'oralité l'a mise à l'abri de l'oubli. La pièce de théâtre «Tilasne wayour» emprunte sa matière à une vieille histoire amazigh. Cette histoire a été rapportée d'une génération à l'autre, de telle sorte que l'oralité l'a mise à l'abri de l'oubli. La teneur de cette histoire est la suivante : Un jeune fellah pauvre a pour unique richesse l'enfant que sa femme vient de mettre au monde. Ses beaux-parents lui offrent en cette circonstance un mouton. Le jeune fellah (Brik) le transporta jusqu'au fournil pour en faire un gigantesque méchoui. Peu de temps après, le cheikh du village arrive affolé jusqu'au fournil et se plaint de son infortune. Le cadi vient d'annoncer une visite impromptue, et le cheikh n'a rien préparé pour recevoir un homme de son rang. Le maître du fournil qui tient à obliger le cheikh lui propose de le sortir de ce pétrin. Le mouton rôti de Brik est tout désigné pour faire le bonheur du cadi. Lorsque Brik revient récupérer le mouton rôti, son vis-à-vis lui apprend qu'un vrai miracle s'est produit dans son fournil. Le mouton très sensible aux bêlements d'un troupeau de sa race n'a pas résisté à la tentation de le rejoindre. Il a ressuscité ! C'est un signe de Dieu qui protégera le nouveau-né ! Cette histoire ne convainc guère Brik qui demande justice au cadi. Ce dernier qui n'avait pas encore eu le temps d'essuyer le gras laissé sur ses lèvres par le mouton de Brik, accepte toutefois de convoquer les parties. Il prononce, évidemment, un jugement injuste à l'égard de Brik. Les choses allaient en rester là lorsque la femme du cadi fait son apparition sur scène. C'est une femme très autoritaire qui mène son mari par le bout du nez. Elle le chasse de sa chaise et rend justice à Brik. D'autres petites histoires se sont tissées sur celle-ci, mais c'est l'histoire de Brik qui constitue la trame de «Tilasne wayour».