Les énergies renouvelables devront contribuer à la balance énergétique nationale à hauteur de 10% à l'horizon 2012. Mode d'emploi : une meilleure gestion et exploitation de l'énergie. Balance énergétique, le Maroc veut aller plus loin. Et c'est le Centre de développement des énergies renouvelables (CDER) qui le rappelle en annonçant la volonté du gouvernement de relever la contribution des énergies renouvelables dans la balance énergétique nationale de 4 à 10%, d'ici 2012. Et ce ne sont pas des paroles en l'air, comme l'a confirmé Amal Haddouche, directeur général du CDER, lors du 11e conseil d'administration qui s'est réuni le 4 avril sous la présidence du ministre de l'Energie et des Mines, Mohamed Boutaleb. A un objectif aussi ambitieux, on a bien pris le temps au CDER de préparer un arsenal de mesures ciblées et encadrées. Celles-ci portent sur la promotion et le développement d'actions concernant tout particulièrement l'éolien et le solaire thermique. Que prévoit-on concrètement ? Eh bien, il s'agit, pour le CDER, de l'actualisation de l'atlas éolien, mais aussi de l'accompagnement des industriels et de l'identification d'un portefeuille de sites. «Nous avons déjà procédé au classement d'une quarantaine de sites où il y a un potentiel pour l'éolien, selon un ordre d'intérêt décroissant», indique Mme Haddouche. Le plan d'action du CDER 2007-2009 compte, justement, parmi ses prérogatives, l'évaluation du potentiel éolien de 40 nouveaux sites devant permettre l'installation d'un nombre équivalent de stations de mesure du vent, l'équipement et les travaux correspondants, ainsi que la collecte des données. Dans ce conexte se trouve un grand intérêt pour les industriels qui pourraient développer leur propre parc éolien en engageant l'expertise du CDER. Cette énergie, comme le rappelle Mme Haddouche, compense l'incertitude que représente le marché pétrolier. Le CDER accompagne les industriels intéressés par la réalisation de projets d'éoliens. Le projet de loi relevant le seuil d'auto-production de 10 à 50 MW ne pourra que booster cette volonté, puisque le CDER reçoit d'ores et déjà des demandes à ce propos. Pour le solaire thermique, c'est à l'installation annuelle de 40.000m2 de capteurs solaires à partir de cette année qu'a opté le CDER qui intègre cette action dans le cadre du programme national Promasol. Une mesure à même d'augmenter la capacité du parc actuel des capteurs solaires de 160.000m2, actuellement, à 400.000 m2 à l'horizon 2012. Pour le CDER, c'est une finalité qui s'inscrit à sa contribution au Programme national de développement des énergies renouvelables et de l'efficacité des énergies renouvelables (PNDEREE). Le CDER se penche ainsi de très près sur les moyens d'aboutir à une efficacité énergétique, tout en développant des profils de consommation. Au programme : le développement du marché du solaire à 40.000 m2 par an, élargissant la diffusion des équipements solaires aux différents secteurs (hôtelleries, santé, éducation nationale). En quête d'efficacité, le CDER compte apporter son appui technique pour assurer un développement «efficace en énergie» au niveau des «villes nouvelles» : Tamansourt, Tamesna … devenues partenaires du projet. Pour tout objectif, il ne faut pas oublier les moyens et cela le CDER en est parfaitement conscient: «Les moyens dont nous disposons sont en deçà de notre ambition, mais nous comptons sur la mobilisation de nos partenaires, l'ONE et les industriels, ainsi que sur la coopération internationale, les subventions de l'Etat et notre sens novateur. Car nous voulons élargir notre activité», souligne Mme Haddouche. Le CDER opte pour la recherche et la créativité donc, il ne lui reste plus qu'un coup de pouce pour qu'il puisse concrétiser sa volonté.