Le département de la santé tient à rassurer la population de Chaouen. La situation est maîtrisée et il n'y a plus lieu de s'alarmer. Les neuf malades infectés sont en voie de récupération. «La situation dans la localité de Zeektawa dans la province de Chaouen est totalement contrôlée», a déclaré Mohamed Cheikh Biadillah, à l'issue du Conseil du gouvernement tenu vendredi 3 août. Pour le moment, les neuf malades pris en charge en milieu hospitalier évoluent «très favorablement sous traitement», précise un communiqué du ministère de la Santé. Un dispositif de surveillance médicale et épidémiologique a été mis en place par les services du ministère de la Santé. De plus, le Département n'a plus enregistré de cas humain ni de décès liés à cette zoonose depuis le 30 juillet 2007. Au 31 juillet dernier, 12 cas au total avaient été recensés par une équipe d'experts composée d'épidémiologistes, de dermatologues et de biologistes dépêchée sur les lieux. Actuellement, le ministère de la Santé assure que «la situation est rentrée dans l'ordre et ces cas ne représentent aucune menace». Cela d'autant qu'il s'agit de membres d'une même famille. Ce qui en fait donc des «cas isolés». En outre et suite à son premier communiqué rendu public, jeudi 2 août, relatif aux trois décès survenus à la localité Zeektawa, dans la province de Chaouen, le ministère de la Santé affirme que les prélèvements biologiques analysés simultanément à l'Institut national d'Hygiène de Rabat et à l'Hôpital Mohammed V de Chaouen «viennent de confirmer la présence du Bacillus Anthracis». Il s'agit de «l'agent infectieux responsable de la maladie du charbon», affirme un nouveau communiqué du même département. Ces résultats confirment les «suspicions évoquées lors des investigations cliniques et épidémiologiques menées sur place par l'équipe médicale du Ministère de la Santé», souligne le même document. C'est donc de la maladie du charbon dont il est question. Ladite maladie est une «zoonose provoquée par Bacillus Anthracis, bactérie ayant la capacité de résister longtemps dans le sol sous forme de spores», explique-t-on auprès du ministère de la Santé. Toutefois, précise le département de la Santé, cette bactérie reste très sensible aux antibiotiques. «L'homme s'infecte essentiellement au contact d'animaux malades ou en manipulant leurs produits contaminés (viande, abats, peau, poils et os)», expliquent les spécialistes du domaine. Cependant «l'homme malade ne transmet pas l'infection à d'autres personnes», tient-ils à préciser. La maladie peut se manifester sous 3 formes cliniques différentes, ajoute-t-on. Et ce, selon la «voie de pénétration des spores dans l'organisme humain : forme cutanée, forme digestive et forme respiratoire». Quand elles ne sont pas traitées, chacune d'elles peut «se compliquer rapidement de septicémie, de coma et de décès», précise-t-on auprès du ministère de la Santé. Par ailleurs et de son côté, le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et des Pêches maritimes, Mohand Laenser, a indiqué que dès l'annonce de ces cas d'infection et de décès, une délégation de vétérinaires a été dépêchée sur place pour procéder à une série d'analyses et d'examens. Et dans le cadre des mesures préventives, tout le cheptel de la région fait l'objet d'une «vaccination préventive», assure le ministre qui intervenait également à l'issue du Conseil du gouvernement.