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Tayeb Saddiki ou la passion du théâtre
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 27 - 12 - 2001

Dans sa dernière pièce, «Un incident technique indépendant de notre volonté», Tayeb Saddiki dit tout de sa passion pour le théâtre.
Le théâtre est fait pour être joué. C'est une évidence. Mais pour qu'un théâtre se joue, pour qu'il reste, pour que d'autres metteurs en scène puissent s'y intéresser, le faire revivre, le rejouer, il a besoin d'être édité. Les éditions de textes théâtraux sont rares dans notre pays. C'est pour cela que l'on ne peut que se féliciter de la politique des éditions Eddif qui font paraître régulièrement des pièces de théâtre.
« Un incident indépendant de notre volonté » est une comédie drolatique, en deux tableaux, écrite par Tayeb Saddiki. Ce dramaturge a choisi comme préfacier à sa pièce un auteur français du XIX siècle : Octave Mirbeau. Le texte de Mirbeau nous apprend tout sur le métier et la vie d'un comédien. Saddiki reste innovateur jusque dans le choix de ses préfaciers. Il vaut mieux chercher un préfacier parmi les morts lorsque les vivants ne se donnent pas la peine d'écrire de véritables préfaces.
La pièce de Saddiki est un one man show ou « one man tiède » comme l'appelle plaisamment le dramaturge. Un seul acteur fait patienter les spectateurs en raison d'un incident technique jusqu'au commencement de la pièce. La pièce en vue n'aura pas lieu, et c'est le discours improvisé pour faire patienter les spectateurs qui fournit toute sa matière à la comédie drolatique de Saddiki. Cette façon de faire a des antécédents dans l'histoire du théâtre. « Six personnes en quête d'auteur » de Luigi Pirandello – où six spectateurs qui ont vécu un drame réel investissent la scène et exigent de devenir des personnages – entretient des complicités avec la comédie de Saddiki.
La pièce de Saddiki est à placer entièrement sous le signe de la passion du théâtre. C'est même une espèce d'autobiographie théâtrale où le dramaturge livre les souvenirs d'un homme qui exerce son métier depuis l'indépendance du Maroc. Saddiki exploite dans cette pièce ses dons de conteur et son sens de la formule. «Ah théâtre ! Tu es le seul endroit au monde où les pauvres regardent les riches de haut en bas», s'écrie-t-il dans ce sens. Il fait allusion dans cette phrase au fait que les moins nantis assistent aux spectacles à partir des poulaillers.
La pièce de Saddiki est également truffée d'anecdotes croustillantes. Toutes les anecdotes se rapportant au théâtre, aux coulisses du théâtre, aux comédiens, à leurs moments d'abattement et à leurs excès d'enthousiasme. L'esprit de Sacha Guitry, un auteur dont Tayeb Saddiki fait grand cas, est présent dans quelques anecdotes à la pointe sèche.
La pièce de Saddiki est une apologie du théâtre et une moquerie caustique à l'encontre du public. Pas tout le public, mais le public qui ne pige rien au théâtre. Si le public a pris l'habitude de traiter de cabotins les comédiens, et bien, l'histrion dans la pièce de Saddiki, c'est le public qui ignore tout du théâtre. « Entrer dans une salle pendant que l'acteur joue, c'est comme poser la main sur l'épaule d'un chirurgien qui opère » lance Saddiki aux personnes qui ont la manie de se faire remarquer en entrant dans une salle de théâtre après le lever du rideau.
« Un incident technique indépendant de notre volonté » n'a pas encore été joué. Il reste donc à voir comment un acteur, qu'on imagine aisément être le même que l'auteur, saura tenir en haleine son public avec une pièce qui livre de vrais moments de bonheur à la lecture.


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