Repris de justice à quatre reprises, pour vol qualifié, menace, coups et blessures, Salah, la trentaine a été condamné à six ans de réclusion criminelle pour avoir violé une jeune fille. Nous sommes à la chambre criminelle près la Cour d'appel de Casablanca. La salle d'audience est archicomble. Au box des accusés, se tenait Salah. La trentaine, il est déjà repris de justice à quatre fois. Il a été arrêté, une première fois, alors qu'il était à son dix-huitième printemps, pour complicité de vol qualifié. Une première expérience dans le monde de la délinquance qui lui a coûté dix-huit mois de prison ferme. Pour la deuxième fois, il a purgé une peine d'un an de prison ferme pour vol simple, coups et blessures. La troisième fois lui a permis de passer deux ans derrière les murs de la prison pour avoir participé aux cambriolages de quelques appartements appartenant surtout aux ressortissants marocains à l'étranger. Ayant écopé d'une peine d'emprisonnement ferme de quatre ans pour vol qualifié, menace, coups et blessures, cette quatrième fois d'incarcération ne semble pas être la dernière. Puisqu'il a repris la fréquentation du monde de la criminalité. D'abord, depuis qu'il a quitté l'école en primaire, il n'a jamais pensé apprendre un métier. De même ses parents ne l'ont jamais encouragé à gagner dignement sa vie. Depuis, il est resté entre les mains de la mauvaise fréquentation qui lui a permis de n'apprendre que les mauvais comportements : ivresse, consommation de haschich et de comprimés psychotropes, agressions… Et au lieu de le rééduquer et de le réintégrer dans la société, la prison lui a permis de devenir un professionnel en criminalité. À ce propos, la prison est devenue, pour lui, son second foyer après le domicile parental. «M. le président, je ne lui ai rien fait …», affirme Salah pour la énième fois devant la cour lors de cette cinquième reprise de son parcours carcéral. Et qui est elle ? Elle se prénomme Nadia, âgée de vingt et un ans, employée de son état. Elle l'accuse de viol. «Je ne l'ai pas violée M. le président… », se disculpe-t-il. Au contraire, Nadia a raconté avec plus de détail la scène : «Je n'étais pas seule M. le président… J'étais accompagnée de Samira, mon amie et collègue…En me menaçant avec un coutelas, il m'a tenue par le bras droit et a ordonné mon amie de partir sans tourner son visage… ». Toujours sous la menace du coutelas, il l'a conduite jusqu'à sa demeure et l'a obligée à enlever ses vêtements, de lui obtempérer sans demander secours. «Si j'entends le moindre bruit, je vais te tuer…», l'a-t-il menacée. Les larmes de Nadia coulaient en silence. Salah la violait sans cesse jusqu'à une heure tardive. Après quoi, il l'a jetée à la rue. Dans un état lamentable, Nadia est retournée chez elle. Ses parents l'avaient déjà cherchée vainement dans les hôpitaux et les commissariats de police. Car son amie, Samira, ne s'est pas rendue chez eux pour les aviser. Craignant d'être victime d'une vengeance, elle a préféré gardé le silence. Salah a été reconnu coupable, il a été condamné à six ans de réclusion criminelle.