Dans cet entretien, l'universitaire et critique de cinéma, Ahmed El Ftouh, nous parle de l'hommage que lui a été, récemment, rendu par le Club 7ème art de Tanger . ALM : Que représente pour vous l'hommage qui vous a été, dernièrement, rendu ? Ahmed El Ftouh : C'est une bonne initiative qui représente beaucoup pour moi. Elle m'encourage à poursuivre mon action au sein des associations auxquelles j'appartiens pour le développement de la culture et des arts. Je dédie cet hommage à tous les artistes, personnages littéraires et intellectuels tangérois qui œuvrent depuis de longues années à promouvoir le secteur culturel et artistique. Vous êtes l'un des anciens membres actifs du Club 7ème art de Tanger. Quel est l'apport de ce club sur le cinéma au niveau local ? Le Club 7ème art de Tanger a été créé dans les années 60. Il a formé beaucoup de cadres et de professionnels du cinéma au Maroc. Il s'agit en l'occurrence du directeur général du Centre cinématographique marocain (CCM), Noureddine Saïl, du critique de cinéma, Khalid Damoun, du réalisateur et scénariste Moumen Smihi et du cinéaste Jilali Ferhati mais aussi de certains autres jeunes artistes dont le réalisateur Abdellah Abdaoui. Le Club 7ème art de Tanger est parmi les ciné-clubs fondateurs de la Fédération nationale des ciné-clubs du Maroc. En tant que critique de cinéma, comment évaluez- vous votre participation dans les activités des festivals organisés à Tanger ? Notre proposition à participer à la précédente édition du Festival national du film de Tanger a été bien accueillie par M. Saïl. Nous avons organisé des rencontres avec des professionnels du cinéma et les élèves des établissements scolaires et des étudiants des établissements d'enseignement supérieur à Tanger. Nous ambitionnons de développer encore plus cette activité qui suscite un grand intérêt auprès de ce type de public. Qu'est-ce qui pousse, à votre avis, les cinéastes à tourner de plus en plus des films à Tanger? Bien avant les cinéastes, Tanger a séduit de célèbres artistes-peintres et des photographes. Elle les a invités à y résider pendant longtemps. La luminosité et la nature de cette ville leur ont permis de créer leurs belles œuvres. Elles ont servi ensuite de décor pour les cinéastes pour réaliser leurs meilleurs films. D'ailleurs, quelques bons films de l'histoire du cinéma ont été tournés à Tanger tels «Le voleur de Tanger» de Rudolph Maté, «Guet-apens à Tanger» de Ricardo Freda et «Le lion et le vent» de John Milius. Croyez-vous que Tanger est bien prête à accueillir de grandes manifestations cinématographiques ? Tanger en a fait la preuve en abritant de grands festivals du cinéma dont celui du court métrage méditerranéen et le Festival national du film. Les infrastructures d'accueil reflètent cette convivialité propre à la ville du détroit. Cela a contribué à la réussite de différentes manifestations cinématographiques organisées à Tanger. Nous appelons toujours à la création d'une grande salle de cinéma pour qu'elle soit à la hauteur de ces événements organisés à Tanger. Nous souhaitons une véritable implication du conseil communal pour la réalisation de ce projet ainsi qu'au renforcement de son soutien aux festivals du cinéma organisés dans cette ville.