L'effondrement du toit de la mosquée Kariat Al Jamaâ à Casablanca a fait, vendredi 10 septembre, trois blessés. Selon le nadher des Habous et des Affaires islamiques de Casablanca, cette mosquée n'avait pas été inspectée par la commission de contrôle. Les Marocains n'en finissent pas avec les catastrophes dramatiques se rapportant à l'effondrement des mosquées menaçant ruine. Vendredi 10 septembre, le jour de l'Aïd El Fitr, l'effondrement du toit de l'ancienne mosquée de Kariat Al Jamaâ à Sbata, relevant de la préfecture d'arrondissement Ben Msik à Casablanca, a fait trois blessés, selon les services de la Protection civile. Lors de l'accomplissement par les fidèles de la prière du vendredi, le toit de la mosquée s'est écroulé semant la terreur parmi les priants. Selon la même source, les blessés ont été évacués à l'hôpital pour recevoir les premiers soins, alors que l'un d'eux a quitté l'hôpital après avoir reçu les soins nécessaires. Suite à cet incident, la Protection civile de la métropole a affirmé qu'une enquête devait être ouverte pour en déterminer les causes. Cette affaire rappelle celui de l'effondrement, vendredi 19 février dernier, d'une mosquée à Meknès. L'effondrement du minaret de la mosquée Bab Berdieyinne, l'une des catastrophes les plus dramatiques qu'ait connues le Maroc, avait fait 41 morts et 76 blessés. Le minaret et une partie du toit de cette mosquée s'étaient effondrés sur les fidèles vers 12h45 parallèlement à la prière du vendredi à l'heure où 300 personnes étaient réunies dans la mosquée. Suite à cet incident, et en application des Hautes instructions royales, des commissions locales ont été mises en place, comprenant des représentants des autorités locales et du ministère des Habous et des Affaires islamiques, ainsi que des ingénieurs et des experts, pour effectuer une expertise urgente des édifices des anciennes mosquées et de leurs dépendances. La question qui se pose aujourd'hui est celle de savoir comment se fait-il que le toit de la mosquée Kariat Al-Jamaâ à Casablanca s'est écroulé faisant trois blessés alors que toutes les mosquées du Royaume viennent d'être contrôlées par des commissions locales de contrôle ? «Au moment où les commissions locales de contrôle effectuaient une expertise des mosquées partout à travers le Royaume, la mosquée Kariat Al-Jamaâ à Sbata connaissait des travaux de restauration bien avant l'incident de Bab Berdieyinne. Ainsi, la commission locale chargée du contrôle n'a pas jugé opportun de contrôler la mosquée. En plus, il était impossible de détecter l'endommagement du toit à l'œil nu. Notons que la mosquée a subi sa première opération de restauration depuis sa construction en 1949», révèle Hamdaoui Alaoui Mehdi, Nadher des Habous et des Affaires islamiques à Casablanca, dans une déclaration à ALM. La mosquée de Kariat Al-Jamaâ n'avait tout simplement pas été inspectée par la commission de contrôle. Une violation grave des Hautes instructions royales ordonnées suite à l'affaire de la mosquée Bab Berdieyinne et une insouciance scandaleuse de la sécurité des citoyens. «Cette affaire a été tout simplement amplifiée par les médias. Le toit de la mosquée Kariat Al-Jamaâ à Sbata ne s'est effondré ni totalement ni partiellement, mais uniquement deux mètres carrés du revêtement du toit sur un total de 17.000 mètres carrés. Donc, c'est très minime. Cet incident a fait trois personnes blessées légèrement. L'une d'elles a quitté l'hôpital après avoir reçu les soins nécessaires, la deuxième n'a pas souhaité être transportée par l'ambulance étant donné que ses blessures sont très légères. La troisième, pour sa part, a été transportée à l'hôpital de Sidi Othman puis à l'hôpital Ibn Rochd pour faire un scanner», a affirmé M. Alaoui Mehdi. «Le ministère des Habous et des Affaires islamiques suit de très près cette affaire et assure un accompagnement des victimes de cet malheureux incident en étroite coordination avec les autorités administratives locales. En plus, la mosquée a été fermée, vendredi, juste après l'incident pour assurer la sécurité des priants. Et étant donné que vendredi, samedi et dimanche étaient des jours fériés, ce n'est que lundi que les bureaux d'études et commissions techniques devraient entamer l'enquête», ajoute-t-il. L'affaire de la mosquée de Kariat Al-Jamâa pose sur la table la question de l'efficacité de ces contrôles censés protéger les citoyens. Il y va de la sécurité des Marocains. Fermeture totale de 1.256 mosquées Selon le ministère de tutelle, le Maroc a procédé à la fermeture totale de 1.256 mosquées et partielle de 416 mosquées. Cette mesure a été prise après un travail d'expertise mené par les commissions provinciales de contrôle. Ces dernières ont expertisé 19.205 mosquées et salles de prière, dont 10.437 ont été déclarées affectées. C'est ce qu'avait indiqué, lundi 9 août, un communiqué du ministère des Habous et des Affaires islamiques. Ces commissions ont également proposé la démolition et la reconstruction de 513 mosquées et la rénovation de 9.924 autres. Le communiqué avait souligné que «les études et expertises techniques minutieuses effectuées ont permis l'identification d'un premier ensemble de mosquées nécessitant une intervention urgente et dont le nombre s'élève à 2.866, y compris les 1.256 mosquées fermées totalement». Le montant global des études et expertises s'est élevé à 75 millions de dirhams. Par ailleurs, le ministère des Habous et des Affaires islamiques avait signalé que les travaux de rénovation et de renforcement à caractère urgent seront entrepris par étapes à compter du mois d'octobre 2010. Quant aux travaux de démolition, reconstruction et restauration, ceux-ci seront programmés à partir de l'année 2011. Le ministère des Habous et des Affaires islamiques, en coordination avec le ministère de l'Intérieur, s'est employé à mettre à disposition des lieux provisoires dans l'attente de la reconstruction ou de la rénovation des mosquées fermées et de leur ouverture. «Ces lieux provisoires seront ouverts aux fidèles après le mois sacré de Ramadan … à l'exception des zones où prévaut un climat rude (chutes de neige, intempéries et vents violents) empêchant que ces lieux puissent continuer à fonctionner», avait précisé le communiqué. Les opérations d'aménagement des lieux alternatifs ont nécessité jusqu'à présent une enveloppe de 4,1 millions de dirhams.