La Cour de cassation égyptienne a confirmé les peines de prison à vie pour dix figures du mouvement des Egypte des Frères musulmans, condamnées pour des meurtres de policiers et pour avoir aidé des prisonniers à s'évader lors du soulèvement populaire de 2011. Parmi ces dix personnes, condamnées en 2019 à la prison à perpétuité – qui équivaut en Egypte à 25 ans de détention —, figure le guide suprême de la confrérie Mohamed Badie. Ces dix personnes avaient été jugées et condamnées pour s'être introduites dans des prisons égyptiennes avec l'aide de membres du mouvement palestinien Hamas, afin de libérer des détenus islamistes, et pour avoir tué des policiers au cours de cette opération. Parallèlement, le tribunal a acquitté huit autres personnes d'un rang moins élevé dans l'organisation islamiste, qui avaient été condamnées à des peines de 15 ans de prison pour des violences, également en 2011. Les peines confirmées dimanche sont définitives. La confrérie des Frères musulmans a été déclarée «organisation terroriste» par la justice en 2013, après le bref mandat d'un an de l'un des leurs, Mohamed Morsi. Premier président élu démocratiquement après la révolte populaire de 2011, Mohamed Morsi avait été destitué par l'armée, alors dirigée par le maréchal Abdel Fattah al-Sissi – devenu depuis président —, à la faveur de manifestations de masse. Depuis 2013, Abdel Fattah Sissi a mené une répression sans merci contre l'opposition, particulièrement les Frères musulmans. Le mois dernier, la Cour de cassation a confirmé 12 peines de mort prononcées contre des membres des Frères musulmans, dont deux leaders de la confrérie. Les condamnés étaient accusés d'avoir «armé des gangs criminels qui ont attaqué des résidents, résisté à la police et d'avoir été en possession d'armes à feu et de munitions ainsi que de matériel pour la fabrication de bombes», selon le jugement de la Cour.