Des diplomates des Etats-Unis, d'Israël et de quatre pays arabes se réuniront lundi à Bahreïn, trois mois après une rencontre historique sur le sol israélien visant à renforcer leur coopération, ont indiqué dimanche des responsables israéliens. Des responsables des Emirats arabes unis, de Bahreïn et du Maroc, qui ont normalisé leurs relations avec l'Etat hébreu en 2020,et de l'Egypte, premier pays arabe à avoir signé un traité de paix avec Israël en 1979, prendront part aux discussions qui se tiendront dans la capitale Manama. En mars, les ministres des Affaires étrangères de ces quatre pays avaient tenu une rencontre inédite à Sde Boker, un kibboutz du désert du Néguev, dans le sud d'Israël, avec le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken. Les Emirats et Bahreïn ont été les premiers pays arabes du Golfe à normaliser publiquement leurs relations avec Israël en septembre 2020, sous l'impulsion de Donald Trump, alors président des Etats-Unis. Le Maroc leur a ensuite emboîté le pas. Une réunion annuelle Ces accords dits d'Abraham ont rompu avec des décennies de consensus arabe conditionnant l'établissement de relations avec Israël avec la résolution de la question palestinienne. Washington dit souhaiter que les pays réunis à Sde Boker se réunissent annuellement, et qu'ils soient rejoints par des représentants de l'Autorité palestinienne et de la Jordanie, liée à Israël par un traité de paix depuis 1994. Ces rencontres visent à approfondir la coopération dans des domaines tels que l'eau, le tourisme, la santé et la sécurité alimentaire. Israël partage en outre avec plusieurs pays du Golfe une crainte vis-à-vis du programme nucléaire de l'Iran qui, malgré ses démentis, est soupçonné de chercher à se doter de l'arme atomique. Le président iranien Ebrahim Raïssi a de son côté critiqué dimanche tout rapprochement entre des pays arabes et Israël, ennemi juré de la République islamique. «La normalisation des relations avec le régime sioniste (…) ne résoudra aucun problème dans la région mais l'aggravera», a-t-il mis en garde. Lors de la réunion en mars, Antony Blinken avait exprimé son soutien aux «accords d'Abraham», mais averti qu'ils ne pouvaient remplacer un processus de paix israélo-palestinien. La réunion de lundi «représente une étape importante avant la visite attendue du président américain Joe Biden au Moyen-Orient», a affirmé le ministère israélien des Affaires étrangères dans un communiqué. Le président Biden doit se rendre du 13 au 16 juillet en Israël, en Cisjordanie occupée et en Arabie saoudite, où il arrivera sur un premier vol direct reliant l'Etat hébreu au royaume saoudien. Ce sera son premier déplacement au Moyen-Orient en tant que président des Etats-Unis. Joe Biden a également prévu de participer à un sommet du Conseil de coopération du Golfe (GCC) — forum diplomatique réunissant plusieurs pays arabes de la région — en Arabie saoudite.